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Editorial

Révolution verte

mardi 11 novembre 2008 | R. C.

Loin des grandes agglomérations, donc de la vigilance des médias et de l’opinion publique citadine, Indiens, Sud- corréens, Sud- Africains…se taillent d’énormes superficies pour en faire de vastes champs agricoles. Les uns dans le Melaky, la Sava, les autres dans le Menabe, Vakinankaratra, etc. Ils prennent possession des milliers et des milliers d’hectares de tanety, de lohasaha et d’espaces vertes en vue de les transformer en greniers à riz ou à autres plantations industrielles. La terre étant devenue un moyen de production comme un autre, les étrangers peuvent depuis quelques années en accaparer. Ils le font en joint venture avec des partenaires malgaches, qui généralement ne sont là qu’en guise de prête-nom afin de favoriser les démarches administratives souvent lourdes et toujours tatillonnes. D’ailleurs, ils n’ont pas pu le faire sans un coup de pouce de l’Etat qui encourage ce genre d’investissements. En outre, vu l’énorme étendue des terrains concernés, il va de soi que les investissements en cours restent hors de portée des locaux dont chacun connaît les limites. Et si les Malgaches ont de l’argent, peu d’entre eux l’investissent dans la terre. C’est pourquoi, le recours à ces sociétés étrangères pour la faire fructifier est une très bonne chose pour le pays.

Miettes

« On » sait pourtant que ce sont des entreprises franches d’un nouveau genre. Autrement dit, que leurs productions iront toutes à l’exportation et ne vont jamais atterrir dans l’assiette des Malgaches. Sauf probablement les miettes ! Mais toujours est-il qu’en matière de « Révolution verte », tout passe par l’exploitation industrielle et mécanique et non pas par la paysannerie, incapable de se nourrir elle-même. L’échec des toutes les politiques et autres programmes de développement rural mené jusqu’ici dans l’île s’explique par l’ignorance de cette vérité toute crue et simple. En fait, il ne s’agit pas tellement d’ignorance mais plutôt d’une volonté délibérée d’échouer d’une clique habituée à tirer des profits personnels des mannes extérieures empruntées par le pays à ses créanciers en vue de financer ces projets. Conscient de cette pratique anti- patriotique, le chef de l’Etat n’a pas tout à fait tort de confier à des groupes étrangers l’exploitation des parcelles de terrains appartenant au domaine privé de l’Etat. Puisque là au moins, il est sûr que les investissements porteront du fruit.

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