Dans le bras de fer qui oppose la Commune urbaine d’Antananarivo au gouvernement, l’ancien maire, aujourd’hui président de la République, est apparemment la première victime même s’il n’est pas expressément cité dans les débats et commentaires publics. Même s’il n’est pas intervenu publiquement dans le conflit. En tout cas, la capitale n’a jamais vécu une histoire dans laquelle elle ne se sent pas protégée par leur maire.
Grâce à son charisme, Richard Andriamanjato était en son temps perçu comme le défenseur des Tananariviens face au pouvoir des gouvernants sous Philibert Tsiranana. Il en est de même de Marc Ravalomanana sous Didier Ratsiraka, ou de Guy Willy Razanamasy bien que ce dernier n’était pas un élu.
Besoin de « protection »
Aujourd’hui, il semble que la roue a tourné et c’est au tour du maire confronté aux problèmes que lui pose le gouvernement, de demander la protection des électeurs pour le défendre. Andry Rajoelina se présente comme victime d’exactions de la part du gouvernement. Et le cours des événements lui apparaît favorable étant donné le penchant naturel des Malgaches pour le faible. Pour certains observateurs, le conflit actuel est bénéfique au maire parce qu’une partie de son électorat voulait depuis le début se défaire du régime et du TIM. Ce que l’on ne peut toutefois pas ignorer, c’est que dans tous les cas, le maire ne peut pas prétendre détenir le monopole du cœur et de la sympathie des Tananariviens. De plus, personne n’est sans savoir que depuis toujours, les Tananariviens ont eu besoin d’un « protecteur » pour faire face à la vie chère et aux oppressions de toutes sortes.
Une partie de la population de la capitale note d’ailleurs que le maire, Andry Rajoelina ne semble exister sans conflit pour satisfaire une partie de son électorat. Mais à qui profite le conflit sinon à une frange de l’électorat qui n’a pas besoin de « protection » ?
Quoi qu’il en soit, il faut avouer que la victime dans tout cela est Marc Ravalomanana. De plus, il est foncièrement handicapé par des caciques du TIM qui ont mal géré le conflit depuis le début.
Bref, le conflit ne peut, aux yeux des Tananariviens, perdurer. La saison des vaches maigres est là. Les enfants doivent reprendre le chemin de l’école et les défis à relever sont encore nombreux.
