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Editorial

Propagande et bien-être de la population : y a-t-il un lien ?

vendredi 31 mars 2017 | Sahondra Rabenarivo

L’obsession avec les projets présidentiels est une preuve de la manière dont conçoivent nos dirigeants de ce c’est que gouverner. L’inauguration en grandes pompes, sans considération de l’adéquation du tam-tam avec la chose accomplie, le démontre de jour en jour. Que ce soit une bretelle essentiellement inutile, une bibliothèque scolaire, un mini-barrage, un hôpital manara-penitra laissé vide, les dirigeants pensent que le zava-bita fait preuve d’habilité ou même de bienveillance envers la population. Jadis, on avait appelé ça de la poudre aux yeux, et rien n’a changé.

Le bien-être de la population dépend de choses bien plus difficiles à réaliser que la seule construction d’un immeuble. Il est beaucoup plus difficile de créer des emplois par la relance de l’économie et par la favorisation de l’industrialisation tournée vers l’exportation aussi bien que la consommation locale (au lieu de l’importation à outrance de tout et de rien). Au lieu de trano mora tout fait (désirata qui figurait dans la liste de projets soi-disant structurants de la conférence des bailleurs et investisseurs de décembre 2016), c’est la viabilisation que seul l’État régalien peut faire qui devrait être prioritaire : la titrisation des terrains, l’adduction d’eau et l’électrification ; mais pour cela, il faut volonté, effort, planification, technicité et ténacité dans la durée. Seul l’État peut garantir l’accès de tous à l’éducation et à la santé de base, et de construire ou de permettre la construction des infrastructures nécessaires pour ce faire, tout comme les infrastructures nécessaires au décollage économique : routes, barrages, électricité, ports et aéroports. Bref, on attend des infrastructures et des services publics sur le court, moyen et long terme, et on nous donne des zava-bita pas très impressionnants.

En quoi ces zava-bita améliorent-ils notre cadre de vie ? Dans quelle optique ou vision de la société s’inscrivent-ils ? Il s’agit plutôt de dévoiler des plaques à sa gloire et de se faire photographier avec des enfants qui n’en savent pas grand-chose et qui n’ont sans doute pas consenti à l’exploitation de leur image… La population est de plus en plus consciente que le zava-bita ne rime pas avec le progrès, et qu’il camoufle même l’inexistence du progrès. La meilleure des propagandes serait que la population ait l’impression de progresser : un emploi stable et un salaire suffisant pour subvenir au minimum de ses besoins. Manger à sa faim. Un logement sec, de l’eau potable et même de l’électricité. Des trottoirs et lalan-kely propres et sécurisés, et un transport public efficace. Des perspectives d’avenir avec la sensation que ses enfants auront peut-être une chance avec l’éducation qu’ils reçoivent. On sait que tout cela ne peut être délivré du jour au lendemain, mais si au moins on avait la sensation que les dirigeants travaillaient véritablement pour résoudre les problèmes et améliorer notre cadre de vie, on serait moins inquiets. Certaines de ces actions ne sont pas réalisables en une seule période parlementaire ou présidentielle, il est vrai, mais si au moins on avait la sensation que les actions étaient réfléchies et entamées, il n’y aurait nul besoin de propagande à la zava-bita.

7 commentaires

Vos commentaires

  • 31 mars 2017 à 11:13 | Turping (#1235)

    L’inauguration en grandes pompes des statuettes ne rime à rien car cette propagande démagogique n’a pas de vrai lien avec le bien être de la population. C’est plutôt un signe un signe de faiblesse, de fuite en avant :le déluge après moi.
    - Sahondra parle d’un état régalien, c’est dommage car on fait toujours référence de ce qui ce passe ailleurs, où l’état assume ses responsabilités avec les partenariats :les élus locaux, les systèmes décentralisés, déconcentrés, les collectivités territoriales, etc...
    - Gouverner c’est prévoir dans le but d’améliorer le bien être des populations.
    - Pour ce faire, chaque prétendant devrait avoir un programme censé d’être accompli durant son mandat avec le minimum de moyens n’est -ce pas ?voire emprunter si cela s’avère nécessaire ?!
    - Déjà, dans une république bananière issue d’une indépendance octroyée sous dépendance, l’aide détournée serait l’ultime apanage d’espoir pour inaugurer les « manara penitra ».
    — A côté, avec le système corrompu jusqu’aux moelles.L’argent signifie un signe convoitise pour se l’approprier, acheter un 4x4,...construire de belle villa , d’enrichissement personnel sans viser l’intérêt collectif. La problématique de base se situe là avec la mentalité y afférente car faire la politique ne signifie systématiquement l’amélioration du bien public. La vraie force du contre pouvoir pour dénoncer les irrégularités n’existe pas ou on la réprime.
    - Bien sûr un vrai état régalien devrait mettre en exergue une politique issue d’un programme bien ficelé pour le système éducatif (éduquer, instruire, former) les enfants, les jeunes, les adultes,.Mener du travail pour combattre l’illettrisme car le développement commence par l’anticipation de tout citoyen à être acteur de leur avenir.
    - Pareil, pour la santé, l’accès aux soins ne devrait pas être un domaine réservé uniquement aux minorités des riches.
    - Tout ce qui touche les infrastructures, logiquement c’est une urgence,la prérogative des dirigeants, d’un état digne de son nom pour assumer au moins le minimum.
    On ne va pas écrire 200pages si d’autres domaines aussi important n’ont pas été cités,
    Conclusion : faire la politique n’est pas faire un business pour y rester éternellement pour se remplir les poches avec les copains, le népotisme,... mais d’améliorer les intérêts communs. C’est de ce côté là, où il y aura du grand travail à faire. Dans un ou deux siècles ?!

    • 31 mars 2017 à 11:53 | Turping (#1235) répond à Turping

      Lire :... Ce qui se passe ailleurs.
      - Si on dit 9 malgaches sur 10 vivent dans la pauvreté, la précarité,... Lutter contre la paupérisation généralisée est un grand travail à faire pour augmenter le PIB, les richesses humaines et matérielles dans les productivités constructions des routes :lalam-be et lalan-kely.
      Il y a la part de responsabilité de chaque citoyen à s’émanciper.
      JFK disait :ce que les américains pourraient faire, apporter pour les états unis d’Amerique mais non pas l’inverse, ce que l’Amerique pourrait faire pour les américains.....
      Conclusion : normalement l’état ne peut pas tout faire mais devrait jouer aussi le rôle de promoteur, précurseur de tout développement par exemple dans le domaine des PME, productivités agricoles,.... dans le but d’éviter la mentalité d’un assisté sempiternel. Le soleil se lève pour tout le monde. Donc, l’effort personnel est un signe de réussite...

    • 1er avril 2017 à 11:59 | Mihaino (#1437) répond à Turping

      Bonjour Turping,
      Je suis d’accord avec votre conclusion et je me permets d’ajouter que « la politique n’est pas un métier mais une MISSION »
      Les zava-bita soulevés par Sahondra Rabenarivo me font rappeler le nom du parti politique de Norbert Ratsirahonana : AVI ( Asa Vita no Ifampitsarana) !Qu’a-t-il fait concrètement pour le Pays ???

  • 31 mars 2017 à 11:18 | Babah (#9347)

    Singe-ô et babakoto : y a-t-il un lien ?

    Diégo et népotisme ratsirakien : y a-t-il un lien ?

    Atavisme, Vatomena et petite pension de clochard s’ils restaient en France : un lien ?

    Guyane, LaRéunion, Martinique, Mayotte, NouvelleCalédonie et colonisation : y a-t-il un lien ?

    Hahaha, question bête éditorialiste et commentaires mesquins et vaniteux : y a-t-il un lien ?

  • 31 mars 2017 à 13:14 | takaka (#8449)

    Vous mélangez politique et économie. Les zavabita sont des portes pour les politichiens gasy de se pavaner publiquement. ALORS je vous signale que votre titre est mauvais.
    Un zavabita reste un zavabita même s’il est insignifiant par rapport au salaire de Messi du Barça.
    Et le bien-être n’est pas forcement ce que vous dites. Chez les broussards du pays Sakalava, le bien-être se résume à une liberté de faire ce qu’on veut, même tuer.

  • 1er avril 2017 à 01:32 | Gérard (#7761)

    « L’obsession avec les projets présidentiels est une preuve de la manière dont conçoivent nos dirigeants de ce c’est que gouverner »

    aurait pu devenir :

    « L’obsession avec les projets présidentiels est une preuve de la manière dont nos dirigeants conçoivent ce que c’est que gouverner »

    encore malhabile, oserais je dire « petit nègre » ?, mais peut être compréhensible...

    Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement - Et les mots pour le dire arrivent aisément .....

    à ceux qui voudraient voir en « petit nègre » une injure raciste, j« indique que le langage »petit nègre" était le sabir utilisé par l’encadrement des tirailleurs sénégalais pour se faire comprendre de leurs sbires !

    bonne journée

  • 3 avril 2017 à 16:26 | punchline (#9673)

    Rabenarivo est une très belle femme, l’article revêt tout l’aspect et l’odeur d’ un vrai édito , et son thème est très intéressant,

    Tous ces éléphants blancs sont à mettre au passif de nos dirigeants, et nous continuons malheureusement à rembourser les dettes s’y afférentes (et cela depuis Ratsiraka)

    pour en sortir, commençons la grève de la dette, et ayons la souveraineté de notre budget

    demandons à Ratsiraka , à Ravalo, à Andry et à HERY de rembourser les créanciers, le peuple ne les a pas contractées ces dettes, on ne lui a pas demandé son avis, et il n’en a pas bénéficié

    de cette noble cause (grève de la dette), soyons prêts à mourir, même par milliers, et sans violence, il en va de notre dignité

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