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Editorial

Pas si vain...

lundi 20 août 2012 |  3085 visites  | Patrick A.

La Communauté de développement des pays d’Afrique australe a du mal à se départir de ses habitude de sommets semblant accoucher de souris. Le Sommet de Maputo qui s’est déroulé en fin de semaine n’a guère changé cette réputation de « machin » qui tourne un peu à vide, avec des résolutions semblant avant tout marquer l’indécision sur les cas du Zimbabwe, de la République démocratique du Congo et de Madagascar.

Mieux vaut sortir par le haut

À la décharge de la SADC, l’absence du Président sud-africain, Jacob Zuma, a sans doute beaucoup joué. Celui-ci a été contraint de rentrer précipitamment au pays après la tragédie survenue à Marikana où les affrontements entre mineurs et policiers ont fait 34 morts et 76 blessés et ont provoqué dans ce pays, par le rappel des tueries similaires sous l’apartheid, un traumatisme national. Pour nous Malgaches, cette tuerie constitue comme un rappel que tous les pays du monde sont confrontés à leurs propres difficultés, et que ces difficultés ne s’évanouissent pas du jour au lendemain ; mais qu’il est quand même des façons de s’en extirper qui sont moins mauvaises que d’autres.

Les parallèles entre la tuerie de Marikana et celles du 26 janvier et du 7 février 2009 peuvent être tentants. Une différence essentielle ne peut cependant être sous-estimée : les institutions sud-africaines sont beaucoup plus solides que les notres et ne reposent pas sur une seule personne. Si une partie de l’opinion sud-africaine estime que l’inefficacité de l’action de Jacob Zuma face à l’ampleur prise par le conflit social de Marikana justifierait sa démission, une chose reste cependant sûre : ce ne sera pas par un coup de force militaire que le sort de Jacob Zuma sera effectivement scellé, mais éventuellement par des débats parlementaires et judiciaires.

Continuité des petits pas

Si l’on est droit de critiquer l’indécision de la SADC, son message envers nous apparait alors non moins cohérent et constant. Le nouveau président de l’organisation régionale l’a résumé en ces mots : « Que pouvons-nous faire pour les faire parvenir à un consensus ? (...) continuons à promouvoir un dialogue amélioré pour faire avancer ce processus afin qu’il y ait une confiance mutuelle entre les deux parties ». Malgré les menaces de sanction qu’elle avait un temps brandies, la philosophie de la SADC reste qu’il serait trop coûteux et trop risqué de tout remettre en cause. Par conséquent, aussi laborieuse apparaisse-t-elle, la politique des petits pas continuera longtemps d’être appliquée.

30 à 60 jours

Des petits pas, il y en a eu lors de ce sommet, même si le communiqué officiel n’en parle pas. L’évaluation des moyens permettant un retour en toute sécurité de Marc Ravalomanana à Madagascar devra être faite dans les trente à soixante jours. Et il a été reconnu que le sujet du « Ni... ni... », c’est à dire la non candidature de Marc Ravalomanana et d’Andry Rajoelina aux élections présidentielles, a été largement débattu au cours du sommet.

L’idée avance et mûrit, dans la mesure où il est maintenant clair chez les uns et les autres que le « Ni... ni... » n’exercera complètement ses effets bénéfiques que s’il est pleinement accepté par les deux principaux intéressés. En conférence de presse, Andry Rajoelina a réitéré qu’il était favorable à une telle solution. Marc Ravalomanana ne s’y résout pas encore, mais il apparait moins absolu dans le rejet de la crédibilité de la Justice malgache pour traiter son cas, si du moins cette Justice était assistée par la Communauté internationale.

Retour de la mouvance au gouvernement

Le pas le plus significatif de la part de Marc Ravalomanana est cependant constitué par la décision annoncée hier par sa mouvance de la reprise de sa pleine participation au gouvernement et au Parlement de la transition. Ceci est un signe très concret que ce Maputo 4 n’aura pas été complètement vain…

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