Le mouvement populaire est enclenché, estime Andrianjaka Rajaonah. L’étape cruciale aura été ce souhait de rassemblement à Ambohijatovo qui a du être déplacé au gymnase couvert de Mahamasina, dit-il. Les réactions des auditeurs des différentes émissions radiophoniques qui autorisent les appels téléphoniques traduisent une lassitude et donnent l’impression d’un appel à un autre ordre meilleur que celui en cours, constate-t-il. En tout cas, Andrianjaka Rajaonah trouve que le mouvement populaire qui se cache derrière la prochaine rencontre prévue samedi à Ambohijatovo est la seule voie d’expression populaire. Le président de l’association Otrikafo est persuadé qu’il n’y a jamais eu de vraie démocratie dans le pays et c’est la raison pour laquelle, le peuple a toujours recours à ce qu’il appelle « la démocratie directe » ou le « ady gasy ».
« Recherche d’un nouvel ordre… »
A la remarque selon laquelle il y a risque de troubles, Andrianjaka Rajaonah explique que l’objectif et les motifs d’un tel mouvement ne sont pas néfastes ; ils ne signifient pas désordre mais plutôt une recherche pour l’amélioration et la mise en place d’un nouvel ordre. Otrikafo est désolé de dire que c’est plutôt l’Etat qui sème petit à petit le désordre dans la vie de la population et des citoyens. Il cite, entre autres, le désordre économique que provoque la cherté de la vie, l’insécurité dans les rues. A beaucoup d’égards, le vase est aujourd’hui en train de déborder, souligne Andrianjaka Rajaonah, et l’adoption du « ady gasy » est légitime. Une telle démarche n’est pas condamnable, selon Otrikafo, car c’est une recherche d’un nouvel ordre et d’un bien-être.
Pour répondre à la crainte d’une crise économique et d’un recul de la croissance, Andrianjaka Rajaonah déclare qu’au fond, ce sont les grosses entreprises et l’Etat qui sont jaloux de cette croissance de 7% mais qui est imperceptible au niveau du peuple. Ce dernier n’a jamais connu que le taux de croissance de 0%, pour ne pas dire que pour le peuple, la croissance économique est négative, nous a-t-il fait comprendre. Dès lors, quand le peuple emprunte la voie du « ady gasy », c’est pour un autre décollage économique, pour une croissance réellement perceptible dans les ménages.
« L’heure n’est pas encore aux négociations… »
Commentant les différends entre le Maire Andry Rajoelina et consorts, d’un côté, et de l’autre côté, le pouvoir, Andrianjaka Rajaonah n’est pas allé par quatre chemins pour dire ce que d’autres n’osent pas rendre public ou pensent tout bas. Otrikafo avertit que ce n’est plus le moment de la politique de la reculade ou, du moins, de valses-hésitations. Il précise que l’heure n’est pas encore aux négociations mais au rassemblement, à l’union des forces. Toutefois, remarque-t-il, cette union et ce rassemblement ne se réaliseront pas, tant que des dinosaures politiques ou des politiciens et des hommes de l’Amiral Didier Ratsiraka, du Pr. Albert Zafy ou des deux anciens chefs d’Etat à la fois, évoluent autour de Andry Rajoelina car le peuple ne les aime pas conclut-il.
