
Les conseillers municipaux Alban « Bàbà » Rakotoarisoa et Clémence Raharinirina ont été arrêtés dans des circonstances pitoyables et placés sous contrôle judiciaire. Il leur est reproché de vouloir organiser le jeudi 25 septembre une manifestation de protestation face aux délestages d’eau et d’électricité subis par la population. Leur arrestation a eu lieu alors qu’ils s’apprêtaient à se rendre à la Préfecture de police d’Antananarivo pour déposer la demande d’autorisation de ce rassemblement. La plainte qui a motivé l’arrestation serait la manifestation qu’ils ont organisée devant les locaux du Sénat il y a deux jours (photo), et aurait été déposée par les responsables de cette institution.
La constance des autorités dans leurs efforts pour mettre sous l’éteignoir les critiques contre la JIRAMA force l’admiration. On se souvient de l’intimidation du mouvement Wake Up Madagascar qui avait organisé une manifestation à Anosy dès décembre 2014 pour sensibiliser contre les délestages. Plus récemment, une décision de Justice avait puni un citoyen qui avait écrit sur Facebook « Jirama-ndoza » (Jirama de malheur). Au vu de tous les impacts avérés sur la vie des entreprises et de la population, on peut se demander à travers quelle discipline universitaire doit-on lire cette décision de Justice, car ce n’est certainement pas le Droit. Enfin, les efforts gouvernementaux pour éloigner la piste du botulisme comme éventuelle cause de la tragédie d’Ambohimalaza laissent perplexe. En effet, si le botulisme était avéré, les délestages seraient sur le banc des accusés.
Depuis 2009, Rajoelina ne s’est jamais vraiment soucié d’avoir un comportement démocratique. Hélas pour Madagascar et tant pis pour ceux qui ont cru à ses fadaises. Comme dans la plupart de ce qu’il fait, l’essentiel est la vitrine des promesses, mais pas les actes. Depuis 2009, les faits rappellent régulièrement les violations des droits politiques et des libertés civiles, situation illustrée par les indicateurs chiffrés qui montrent que Madagascar est loin d’être une démocratie. Nous avions nous-mêmes conclu il y a quelques semaines que la dictature allait être la seule solution pour Rajoelina, dans sa volonté de s’éterniser au pouvoir malgré sa performance minable.
Le contexte explique la nervosité du pouvoir et cette tentative de tuer dans l’œuf la manifestation prévue par les conseillers municipaux pour la semaine prochaine. Le cas récent du Népal a extasié de nombreux Malgaches sur les réseaux sociaux. Les autorités ne veulent pas que cet enthousiasme sur Facebook ne contribue à une dynamique plus concrète, d’autant plus qu’on prête à Rajoelina l’intention de remanier la Constitution afin de faire sauter le verrou vers un troisième mandat. Il lui est donc nécessaire de s’assurer le contrôle de la rue pour éviter que des velléités de manifestations puisse faire tâche d’huile.
On a donc vu les habituels pompiers de service faire des publications pour tenter de dénigrer les mouvements népalais. Mais l’arme favorite de Rajoelina est l’utilisation de la Justice et des forces de sécurité pour brimer l’opposition. Tout comme avant lui Tsiranana, Ratsiraka, Ravalomanana, Moubarak, Ben Ali, et plus récemment KP Sharma Oli.
L’arrestation de Bàbà Rakotoarisoa et Clémence Raharinirina intervient une semaine après la Journée internationale de la démocratie, qui avait vu la ministre de la Culture et de la Communication, Mara Dona Volamiranty, affirmer sans honte ni rire que Madagascar était une démocratie et que la liberté d’expression y était garantie. Comme le dit l’expression anglo-saxonne, cette ministre est loin d’être le couteau le plus aiguisé du tiroir. Avec Lalatiana Rakontondrazafy ou Rinah Rakotomanga, elle fait partie de ces Goebbels tropicales dont la seule préoccupation est de défendre le régime en utilisant n’importe quel argument, aussi infondé et ridicule soit-il. Contrairement à son célèbre homonyme footballistique, les dribbles verbaux de Mara Dona n’avaient déjà pas beaucoup de crédibilité. Cette nouvelle dérive autocratique du régime, une semaine après ses déclarations tragicomiques du 15 septembre, accentue son image de propagandiste mora.
Vos commentaires
Madagascar
Constitution du 19 août 1992 (version de 2007).
Titre II. Des libertés, des droits et des devoirs des citoyens.
Sous-titre premier. Des droits et des devoirs civils et politiques.
Article 10.
Les libertés d’opinion et d’expression, de communication, de presse, d’association, de réunion, de circulation, de conscience et de religion sont garanties à tous et ne peuvent être limitées que par le respect des libertés et droits d’autrui et par l’impératif de sauvegarder l’ordre public.
Je ne suis pas assez intelligent, expliquez moi !
Il me semble que l’Histoire de nombreux pays du monde à montré que l’impératif de sauvegarder l’ordre public a toujours été le début de la fin d’un règne illégal par non respect constitutionnel !
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« on peut se demander à travers quelle discipline universitaire doit-on lire cette décision de Justice, car ce n’est certainement pas le Droit. »
Réponse : LA PSYCHIATRIE
Boff ! encore une intimidation de l’opposition qui ne sait plus à quel saint se vouer pour se faire entendre mais qui pleurniche sans raison. L’impossible a déjà été fait à Madagascar et pour les miracles, il faut juste un petit délai... un troisième mandat par exemple... ha ha ha !
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Rira bien qui rira le dernier pauvre taré ! Tu peux toujours délirer avec 10 mandats successifs pour Rainilainga c’est ton droit absolu de pourriture qui lèche à merveille le cul du président Français de Madagascar !
PAUVRETÉ. INJUSTICE. RÉPRESSION
Le début de la fin du Pouvoir orange de Rainilaingarivony Cedric Rajoelina
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Aucun Régime , depuis l’Indépendance , n’a piétiné autant , La Loi Fondamentale , en d’autres termes , La Constitution .
N’ont ils pas retenu les leçons de l’Histoire , qui ont amené la population à se révolter en 1972 , 1991 , 2002 et 2009 ?
Le drame de notre Pays est de réitérer les mêmes motifs qui ont généré les mêmes sanctions , en reprenant au pouvoir , ceux là mêmes qui ont entraîné Madagascar dans cette situation de misère .
Ne trouve -t-on pas des descendants des anciens Dictateurs de la première République , pour ne citer que le REJETON de l’ancien Ministre de l’Intérieur , les descendants du Flibustier , les dissidents du Parti TIM , actuellement dans la région du Vakinankaratra , et bien d’autres « équilibristes » qui changent leurs vestes à chaque chaque fois que le vent tourne ?
Tant que nos Politiciens ne comprennent pas qu’ils doivent servir le peuple , et non se servir eux mêmes , notre Pays gardera sa place de Pays le plus pauvre du Monde .
En tout cas , le vin est tiré et il faut le boire , car tous les signaux sont au rouge , pour suivre le chemin des revendications , comme au Népal ...
LE jEUDI 25 Septembre sonnera ...le glas de ce Régime , vomi par tous .
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