« Déjà le Père Noël « i Kely Malaza Vazaha » était venu brouiller par une bruyante surenchère commerciale, le calme de la tradition des crèches de Bethléem.
Et voilà que maintenant une autre intrusion se profile à l’horizon, au sujet de l’avortement. « Droits de la femme », « respects des libertés », comme cela sonne bien ! Doit-on pour autant oublier le respect de la vie, trésor de la culture malgache, comme aussi la conviction que l’esprit prime l’instinct, « ny fanahy no olona » ? Tous les affranchissements à la mode sont-ils un gain pour la société malgache ? Un journaliste français de classe, Dominique Venner écrivait récemment, dans sa « Nouvelle Revue d’Histoire » que le secret de la réussite des grandes nations d’Europe avait été « I’éthique du service et l’ascèse de la tenue » qui, durant des siècles, rayonnaient à travers les élites (les responsables). Lorsque à présent, les mêmes sociétés commencent, dès la scolarité, à lancer une banalisation de l’accouplernent, au nom de la préservation, ne faut-il pas s’attendre à bien des grossesses non désirées, en même temps qu’une progression des risques du Sida ? Ainsi, la société qui semble renoncer à une éducation valorisante de la maîtrise de soi et du sens de l’amour responsable, se trouve acculée au perfectionnement d’une stratégie style vétérinaire pour la protection de son troupeau humain. Force est de reconnaître que la proposition de la loi sur la dépénalisation de l’avortement à Madagascar est sous contrainte internationale, dans un contexte de mondialisation. C’est le moment où nous devons sauvegarder notre « culture de la vie » face à « la culture de la mort ». Doit on imiter bêtement ce que font les autres, alors qu’eux-mêmes considèrent la légalisation de l’avortement comme « Gage mortel donné à l’irresponsabilité de trop de comportements » Assurément, le malaise actuel des jeunes est bien réel. Le remède serait-il de les affranchir de toute contrainte et du sens des responsabilités ? Il faut avoir plus d’ambition, par estime pour eux et véritable amour du Pays. L’urgence est d’ouvrir des perspectives de travail organisé, efficace et rémunérateur, sans oublier que les contraintes de la loi doivent maintenir l’équilibre des sociétés. Ce que d’autres ont réussi pourquoi pas nous ? Vive le peuple malgache ! »
Jacques Tiersonnier sj
Collège Saint Michel Amparibe
Antananarivo, le 31 décembre 2007
Cf. J. de Guilebon in « Spect. du Monde » déc.07 p.43 : La loi française de
1975 légalisant l’avortement « Gage mortel donné à l’irresponsabilité de trop de comportements ».
