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Dossier

Michael Jackson ou le parcours d’une comète (2è partie)

mardi 14 juillet 2009

Un parcours éblouissant

La grâce aérienne d’un elfe.

La famille Jackson baigne dans la musique dès le plus jeune âge et Joseph, le père, joue de la guitare pendant que les enfants chantent.

En 1964, ils forment un groupe baptisé The Jackson Five. Michael en devient le chanteur principal grâce à sa voix plus mûre que son âge et à son habileté à reproduire les pas de danse de James Brown mais aussi grâce aux insistances de sa mère. L’ascension des Jackson Five est vertigineuse et le jeune Michael devient le chouchou du public.

En 1979, Michael Jackson rencontre Quincy Jones et sort Off the Wall. L’album remporte un succès mondial et se vend à 12-15 millions d’exemplaires. Malgré ce succès et ces ventes impressionnantes, Michael Jackson n’est nommé aux Grammy Awards de 1980 que dans la catégorie meilleur chanteur R&B pour Don’t Stop ’til You Get Enough. Il remporte cette récompense mais, extrêmement déçu de ne pas avoir été nommé pour l’album de l’année, il jure que son prochain album ne sera pas ainsi ignoré.

Le 1er décembre 1982, Michael Jackson sort Thriller, qui remporte un succès immédiat en se vendant à un million d’exemplaires en un mois et dix millions sur un an. En mai 1984, Thriller est reconnu par le Livre Guinness des records comme l’album le plus vendu de tous les temps (25 millions d’exemplaires à l’époque) et les estimations actuelles tournent autour de 108 millions d’exemplaires. Les trois clips vidéo (Billie Jean, Thriller et Beat It) accompagnant l’album Thriller sont de véritables mini-films très avant-gardistes avec de nombreux effets spéciaux. Le clip de 14 minutes de la chanson Thriller, d’un coût de 1 million de dollars, sorti le 2 décembre 1983, est une des premières vidéos d’un artiste noir-américain à être diffusée à grande échelle sur MTV. Il montre une fois encore un autre aspect du talent de l’artiste, les clips.

Le 16 mai 1983, la Motown fête ses 25 ans et Michael apparaît en compagnie de ses frères dans l’émission spéciale Motown 25 : Yesterday, Today and Forever, où le groupe interprète leurs plus grands titres. Michael Jackson interprète seul la chanson Billie Jean et effectue alors pour la première fois son Moonwalk, qui lui vaut un standing ovation de la part du public et étonne même ses frères. Ce pas de danse deviendra ensuite un de ses pas de danse caractéristiques. Cette interprétation lui vaudra un appel et un télégramme de Fred Astaire : « Je suis un vieil homme, j’attendais la relève. Merci. ».

Le 27 janvier 1984, lors du tournage d’une publicité pour Pepsi Cola, une étincelle provoquée par les équipements pyrotechniques met le feu aux cheveux de Michael Jackson. Miko Brando, fils de l’acteur Marlon Brando, est la première personne à lui venir en aide, mais Michael est amené d’urgence au Cedars Sinai Hospital pour des brûlures au deuxième et troisième degré du cuir chevelu. Les images de son entrée aux urgences sur un brancard, le crâne recouvert d’un grand bandage et sa main gantée saluant la foule, font rapidement le tour du monde. Il devra subir des greffes de cuir chevelu. Avec l’argent qu’il touchera de l’assurance (un million et demi de dollars américains), il créera le « Michael Jackson Burn Center », un centre pour les grands brûlés.

En 1984, l’album Victory scelle la désunion du groupe. Le Victory Tour marque la dernière apparition sur scène des frères Jackson jusqu’aux concerts du Madison Square Garden des 7 et 10 septembre 2001, en l’honneur des 30 ans de carrière solo de Michael. En 1989, les frères Jackson sortent leur dernier album, sur lequel Michael ne participe qu’à la chanson titre 2300 Jackson St.

En 1987, Michael Jackson sort l’album Bad et part pour la première fois en tournée mondiale sans ses frères. Bad est encore un énorme succès pour Jackson. Même si l’album n’atteint pas les records de ventes de Thriller. Le clip du morceau Bad, réalisé par Martin Scorsese, est tourné dans le métro new-yorkais, dans une station désaffectée, qui sera détruite une semaine après le début du tournage (l’équipe a dû reconstituer la station dans les moindres détails).

Par ailleurs, les clips de The Way You Make Me Feel (clip relatant les gangs des rues), Man In The Mirror (appel à la paix et à l’amour, dont le clip montre les grands moments du XXe siècle et dénonce la pauvreté dans le monde), Dirty Diana (où Michael reproduit un mini-concert rock), Another Part Of Me (clip live du Bad Tour 88), Smooth Criminal (reprenant les moments forts du film Moonwalker), Liberian Girl puis Leave Me Alone, sont une nouvelle série de succès.

Michael Jackson entre à nouveau dans l’histoire musicale en devenant le premier artiste à avoir 5 singles d’un même album classés numéro 1 aux Billboards américains. Neuf singles en seront extraits. À la différence de Thriller et d’Off The Wall, Michael Jackson est le compositeur principal de l’album puisque sur onze titres, il en compose neuf. Et musicalement, Bad a un son beaucoup plus métallique que Thriller, une rythmique plus complexe (Smooth Criminal notamment).

L’album Dangerous, sort le 26 novembre 1991 et devient numéro un des classements en trois jours. Le total des ventes de Dangerous atteint 7 millions d’exemplaires vendus aux États-Unis et devient le 3ème album le plus vendu dans la carrière de Michael Jackson en atteignant 30 millions de copies vendues derrière Bad . Les vidéos accompagnant les singles comprennent une galaxie de stars : Michael Jordan (Jam), Naomi Campbell (In The Closet), Eddie Murphy, Magic Johnson et Iman, (Remember The Time), Macaulay Culkin (Black Or White) et le guitariste Slash (Black or white, Give in to me).

HIStory : Past, Present and Future – Book I, un double album, sort en juin 1995. C’est le double album le plus vendu de tous les temps. L’album a poussé de nouveaux singles et clips en tête des classements américains. En mai 1995 sort le premier extrait de l’album, Scream, en duo avec sa sœur Janet. Le clip est, avec un budget de plus de sept millions de dollars, le plus cher jamais réalisé.

En 1997, Sony impose à Michael Jackson de sortir Blood On The Dance Floor, un album de remixes de quelques chansons de HIStory ainsi que 5 nouvelles chansons. Cet album est destiné à accompagner la partie européenne du HIStory World Tour. Ce fut l’album de remixes le plus vendu au monde (avec 6 millions d’exemplaires vendus).

En juin 1999, sont organisés deux concerts intitulés Michael Jackson & Friends à but caritatif, l’un à Séoul et l’autre à Munich. Ces concerts réunissent sur scène avec Michael certaines des plus grandes stars mondiales (Andrea Bocelli, Mariah Carey, Scorpions, Noa, Ringo Starr…). Une chanson écrite pour l’occasion, What More Can I Give, ne sera finalement pas interprétée sur scène ni commercialisée avant les attentats du 11 septembre 2001. Le single de What More Can I Give, réunissant Michael et de très nombreux artistes comme Céline Dion, Beyoncé, Usher, Luther Vandross, Mariah Carey, ne sort pas dans le commerce suite au refus de Sony.

Six ans après HISTORY, Michael Jackson sort Invincible le 31 octobre 2001. L’album est, avec un budget estimé à 30 millions de dollars, l’album le plus cher de l’industrie musicale. Pour accompagner sa promotion, CBS diffuse Michael Jackson : 30th Anniversary Special, un événement spécial organisé afin de célébrer les trente ans de carrière solo de Michael Jackson. L’album débute numéro 1 au classement américain Billboard et dans treize différents pays. Il est certifié disque de platine aux États-Unis le 3 décembre 2001. Suite aux problèmes avec Sony, la promotion de l’album est arrêtée après trois mois et seuls trois singles sont extraits de l’album : You Rock My World, Cry et Butterflies. Au total, l’album se vend à 2,5 millions d’exemplaires aux États-Unis et 7,5 millions dans le monde. Bien que les chiffres restent impressionnants pour n’importe quel artiste, Invincible est considéré comme un échec commercial.

Le 13 juin 2002, Michael Jackson a été introduit, pour son travail de compositeur, au Songwriters Hall of Fame. À cette même période, il accuse publiquement le PDG de Sony Music, Tommy Mottola, d’avoir saboté la promotion de son album Invincible. Un procès aura lieu et Tommy Mottola sera limogé de son poste suite à ces accusations.

En novembre 2006, Michael Jackson se rend à Londres afin de visiter les bureaux du Livre Guinness des records. Il reçoit à cette occasion un prix pour avoir battu huit records dont celui de « Premier artiste à avoir gagné plus de 100 millions de dollars en un an  », « Premier artiste à avoir vendu plus de 100 millions de disques en dehors des États-Unis » ou « Meilleur artiste de tous les temps ». Michael Jackson est également présent aux World Music Awards pour y recevoir le Diamond Award, récompense réservée aux artistes ayant vendu plus de 100 millions d’albums (il aurait dû en recevoir 7 !!!)

Mais depuis sa mort, on entend dire qu’il existe 200 titres écrits par Michael Jackson et qui n’ont jamais été mis sur un album. Prévoyant, il les a mis de côté exprès afin de s’assurer que ses enfants ne manquent de rien. On aura peut-être donc droit à un ou plusieurs albums posthumes.

Il se prépare aussi, apparemment, les CD et DVD de ses dernières répétitions (le 23 Juin 2009) au Staples Center (à Los Angeles). Dans la seule vidéo disponible sur le Net où Michael interprétait « They dont’t care about us », on le voit en haut de sa forme, dansant toujours aussi bien. Cette tournée (This Is It) promettait, apparemment, d’être une vraie bombe.

Lady Di, l’alter ego

« Lady Di, en toute honnêteté, était une des personnes les plus gentilles que j’aie connues. On pouvait en plus s’identifier l’un à l’autre. Nous avions quelque chose de commun, avec la presse. Je ne pense pas qu’il existe de personnes plus traquées qu’elle et moi. Et nous avions une très belle relation. On s’appelait tard le soir et on discutait. C’était un peu comme si on pleurait dans les bras l’un de l’autre. On se disait à quel point c’était dur et difficile, et à quel point les tabloïds pouvaient être destructeurs. On parlait de leurs mensonges, de leur manière de déformer les histoires. Elle est venue au stade de Wembley à Londres. Et vous savez, quand la famille royale vient, vous devez vous mettre en ligne pour l’accueillir. A un moment donné, elle m’a demandé de sortir de la ligne. J’ai vu que le prince Charles me regardait et je me suis dit < oh la la>. Elle m’a dit : . Je lui ai répondu : < Oui, qu’est-ce qui se passe ?> < Est-ce que vous allez jouer Dirty Diana ce soir ?> Je lui ai répondu : < Non, non, je l’ai retirée du spectacle par respect pour vous>. Elle s’est exclamée : A ce stade, je ne pouvais pas la remettre au programme du concert car l’heure de monter sur scène était proche. Et je me souviens, le prince Charles est sorti de la ligne. Il est venu vers nous et il a demandé :. Elle a répondu : . C’était une personne merveilleuse, chaleureuse, compatissante, et très très attentionnée. C’était réel, sincère. Je suis pareil. Je ressens la même chose au sujet des enfants, du futur de nos enfants et de l’avenir du monde. »

Ses rapports avec ses fans

Michael avoue ne pas aimer les tournées.

« La maison de disque aime généralement qu’on fasse la promotion de notre album en faisant une tournée et… (en souriant) je n’aime pas ça. J’aime les concerts, interagir avec mes fans, leur donner une occasion de me voir en face à face. Mais c’est difficile de faire des tournées. Vous passez d’un continent à un autre. Vous êtes fatigué, vous changez de fuseau horaire. Vous n’arrivez pas à dormir après le concert… Bon, sérieusement, il y a aussi les bons côtés : ce sont les fans. J’adore mes fans. On va dans n’importe quelle ville, n’importe où dans le monde, ils connaissent toutes les chansons, tous les pas de danse, tout. Ils viennent même avec des sparadraps sur les doigts, des chapeaux et tout. C’est une expérience extraordinaire ! J’adore ça. La raison pour laquelle je fais des tournées, ce sont les fans. C’est très important de leur offrir le meilleur dont on est capable. »

Ses sources d’inspiration

« J’adore les gens talentueux. Des personnes comme Chaplin. C’est le roi du pathos. Il avait tellement du cœur et il savait vous faire rire et vous faire pleurer en même temps. » D’ailleurs, une de ses chansons préférées était une chanson composée par Charlie Chaplin : « Smile ». Il aime aussi la musique de sa sœur Janet.

« Parfois, je vais m’enfermer dans une pièce, j’allume la lumière, je mets la musique de ma sœur, la musique de Janet. Et je découvre de nouvelles choses comme ça. Je laisse faire mon corps et je danse. Je lui dis toujours que ma chanson préférée parmi les siennes est Rythm Nation ou The Knowledge parce que j’aime la ligne de la basse. Ca me rend dingue car on pense tellement pareil que… parfois on a les mêmes idées au même moment. Ca arrive souvent. Comme pour la chorégraphie où j’ai adopté des mouvements d’un style un peu militaire pour un court-métrage en 3D pour Disneyland, avec Francis Ford Coppola et George Lucas. Il s’appelait Captain Eo, où on avait fait pas mal de trucs militaires. A la même période, Janet avait aussi eu la même idée pour son clip de Rythm Nation. »

Mais ses sources d’inspiration viennent aussi de personnalités aussi diverses que Berry Gordon (le fondateur du désormais label mythique Tamla Motown), Diana Ross, Thomas Edison, Walt Disney, James Brown ou Jackie Wilson. « J’ai beaucoup appris d’eux : comment être un visionnaire, comment être créatif, comment être persévérant, comment être déterminé, avoir une volonté de fer et ne jamais laisser tomber quoiqu’il arrive. » Rétroactivement « Whatever Happens », une ballade somptueuse aux accents de désespoir serein, émaillée d’ « espagnolades » à la manière de notre Kelly Rajerison national (c’est Carlos Santana qui assure à la guitare acoustique !), sonne pourtant comme un adieu dans son dernier album « Invincible ». Et contrairement aux morceaux de cet album, il n’est ni invincible ni indestructible , et pour cause… Il a été brisé dans son élan, alors qu’il préparait avec exaltation son retour sur scène.

Il a vécu plusieurs vies, frayé avec les personnes les plus importantes et les plus influentes de son époque. Il a tenu dans ses bras les plus belles filles du monde. Mais ce dont il est le plus fier, ce sont ses enfants. Il conclut ainsi « Private Home Movie s » :« Ce soir, vous avez vu beaucoup d’images de ma vie. Mais ce que vous allez voir maintenant, c’est ce dont je suis le plus fier et ce qui est pour moi l’essence de ma vie. J’aime et j’adore mes enfants. Ils représentent tout pour moi. Mais quand ils sont en public, je couvre leur visage parce que je veux les protéger. A la maison, ils ont une vie normale, ils jouent avec d’autres enfants et ils passent de bons moments, ils rigolent beaucoup, ils courent partout, ils vont à l’école… ». Le reportage s’achève sur une image émouvante de Michael Jackson assis par terre, ses enfants dans ses bras sur fond de « You are my life ». « J’aime beaucoup mes enfants et je suis fier d’être leur père ».

Carole Rajerison


A lire également : Michael Jackson ou le parcours d’une comète (1ère partie)

3 commentaires

Vos commentaires

  • 14 juillet 2009 à 15:19 | michaeljackson (#2869)

    Merci pour cet article aussi complet que très intéressant. Enfin on a une biographie complète de cet artiste incomparable et extraordinaire (car c’est le cas de le dire).
    Ce qui m’intéresse surtout c’est le milieu dans lequel il a évolué et trouvé ses inspirations aussi bien pour ses chansons, ses dances et ses clips. Je pense que MJ était quelqu’un d’idéaliste, il vivait dans son monde plutôt imaginaire (ce n’est pas pour rien qu’il admire Walt Disney). Il a beau être adulte mais il est toujours resté un grand enfant, c’est pourquoi il préférait être accompagné par des enfants. Ce comportement lui a valu malheureusement des accusations injustifiées et a précipité petit à petit sa chute.
    Mais ce qui est de plus triste dans cette histoire c’est qu’il n’a pas pu faire sa revanche avec la dernière tournée tant attendue à Londres.
    Quel dommage mais pour nous Michael tu rersteras toujours une légende ...

    • 14 juillet 2009 à 16:04 | Axel (#2870) répond à michaeljackson

      Oui. Je pense aussi que la clef de l’énigme de Michael c’est qu’il était idéaliste et qu’il a tout fait pour intégrer ses idéaux dans sa vie. Ce qui est rare est bizarre, et ce qui est bizarre est dingue. CQFD.

  • 14 juillet 2009 à 15:49 | Axel (#2870)

    Malgré tout ce qui a été dit sur Michael Jackson,on n’arrête pas d’en apprendre sur lui.

    Bravo pour cet article dense et sensible.

    Ce qui m’a le plus touché,c’est ce passage où il entre sur scène et où il se dit : « Ca y est ! Nous y sommes. C’est ici que je dois vivre. C’est ici que Dieu m’a placé. Je me sens libre. » On se demande en effet, quand on va au spectacle, ce qui se passe dans l’esprit d’un artiste. A-t-il le trac ? Que perçoit-il de la salle ? A quoi pense-t-il ? Que ressent-il ?

    Chez Michael,c’était donc un bonheur pur,le sentiment de se réaliser, de retrouver sa vraie patrie.

    Cette phrase m’accompagnera désormais quand je visionnerai ses DVD comme « Live in Bucarest ». Michael est mort, mais sa musique restera éternellement jeune car elle n’a jamais suivi aucune mode. Forever Michael !

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