- Président de l’Assemblée nationale, Jacques Sylla a déjà défendu le peuple qu’il représente en lançant des piques à l’Exécutif. Et ce jour à Iavoloha ?... (Photo d’Archives)
Si le président de l’Assemblée nationale Me Jacques Sylla aura droit ce jour à la parole au Palais d’Iavoloha, il va certainement défendre l’intérêt de la population qu’il représente.
Après la décision présidentielle de ne pas inviter à la cérémonie de présentation des vœux le corps diplomatique, quatre discours seraient prononcés ce matin au palais d’Etat d’Iavoloha : celui du président de la République, du président du Sénat, du président de l’Assemblée nationale et du Premier ministre. Plus d’un s’impatientent d’entendre ce que déclareront ces chefs d’Institution. L’attention des observateurs sera surtout braquée sur l’intervention du président de l’Assemblée nationale, Me Jacques Sylla qui, lors de la cérémonie d’ouverture de la première session ordinaire de la nouvelle Assemblée, a adressé des piques à l’endroit du gouvernement. Dans son discours d’ouverture de cette session parlementaire, l’homme fort de Tsimbazaza n’a pas mâché ses mots devant les députés à majorité TIM pour fustiger l’impuissance de l’Exécutif face aux problèmes de vie quotidienne auxquels sont jusqu’à présent confrontés les Malgaches malgré les promesses de décembre 2001 et de décembre 2006. Me Jacques Sylla va-t-il récidiver ce jour devant les maires nouvellement élus qui seront spécialement invités à cette cérémonie de présentation des vœux ?
Protocolairement parlant, tous les discours sont préalablement soumis à la lecture d’Ambohitsorohitra pour éviter les redites. Cet impératif protocolaire permettra à la présidence de la République d’éviter toutes mauvaises surprises pendant la cérémonie d’aujourd’hui. Rappelons qu’à l’époque de la présidence de Jean Lahiniriko à l’Assemblée nationale, plus précisément pendant la période où celui-ci était en désaccord avec le président de la République sur la gestion des affaires nationales, l’ancien député de Betioky-Atsimo, a refusé de soumettre son discours de présentation des vœux au contrôle préalable d’Ambohitsorohitra. Pour l’incident, la Présidence a interdit la parole à cette troisième personnalité de l’Etat et a chargé le président du Sénat, Rajemison Rakotomaharo de prononcer son discours en tant que représentant du Parlement ou du Législatif. La Présidence a avancé comme motif officiel de cette « innovation » la contrainte temps. Mais, l’on se pose ici la question : Est-ce un péché pour un député comme Me Jacques Sylla, censé porter la voix du peuple malgache en tant que « solombavam-bahoaka » de fustiger les échecs de l’Exécutif dans l’intérêt de la masse ? A noter que si Me Jacques Sylla suscite ainsi la curiosité des observateurs de la vie politique, c’est parce que son accession au perchoir aurait été confrontée au rejet des hauts dirigeants du TIM.
Une affaire malgacho-malgache
Le corps diplomatique ne sera pas présent ce jour au Palais d’Etat d’Iavoloha. Il n’y aura donc pas de discours du Doyen du corps diplomatique. Ce sont les maires nouvellement élus qui vont prendre la place des diplomates étrangers en fonction à Madagascar. La cérémonie de présentation des vœux d’aujourd’hui sera donc une affaire malgacho-malgache. Cette « innovation » apportera des changements dans l’ordre protocolaire de prise de parole. On chuchote depuis hier que le représentant de ces maires aurait droit à la parole durant cette cérémonie. Une source recueillie auprès de la Présidence laisse cependant entendre que le chef de l’Etat Marc Ravalomanana recevra le même jour ces maires nouvellement élus en dehors de cette cérémonie de présentation des vœux.
D’autres questions se posent par ailleurs quant à la place des quatre chefs d’églises du FFKM durant la cérémonie officielle d’aujourd’hui. Depuis l’ère Ravalomanana, ces dirigeants religieux avaient toujours leur place dans l’ordre protocolaire. Le président du FFKM avait toujours droit à la parole durant les cérémonies de présentation des vœux du nouvel an. A cette allure, six discours seraient prononcés ce jour au Palais d’Etat d’Iavoloha. Ce nombre serait réduit à cinq car un seul orateur prendrait la parole pour représenter le Parlement.
