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Economie

Crevetticulture

Madagascar, aux goûts de la crevette Bio

jeudi 18 octobre 2007

Un nouveau « diplôme » en poche ! Déjà reconnus par l’Unesco et le WWF comme le meilleur exemple au monde d’aquaculture écologique, les élevages de crevettes de Madagascar viennent de décrocher un nouveau sésame. La ferme de la compagnie OSO est la première au monde à obtenir le label Agriculture biologique (AB). Situés au pied du parc national des Tsingy de l’Ankarana, ces bassins implantés sans déboisement sur des tannes, affichent tous les critères de l’aquaculture propre.

« A Madagascar, nul n’aurait misé la moindre crevette sur les « tannes », ces vastes dégagements infertiles cachés au milieu de la mangrove. Pourtant, en l’espace de cinq ans seulement, une fois transformées en bassins naturels, ces étendues se sont remplies de l’or rose tant convoité sur les côtes tropicales, les crevettes d’élevage ».

Aujourd’hui, la production de 14 tonnes de Penaeus Monodon par jour occupe 750 personnes à plein-temps. Avec une particularité : les élevages intensifs pratiqués ailleurs (Asie et Amérique du Sud), et leur cohorte de pollutions (mangroves coupées, nappes phréatiques souillées…) ont servi de contre-exemple à la crevetticulture malgache, beaucoup plus récente).

Un cahier des charges en vigueur

Une moindre densité de crevettes (8 mètres carrés en moyenne contre 100 dans les élevages intensifs), et une eau vivante, qui se défend naturellement des agressions, garantissent un environnement exempt de résidus. « Selon le cahier des charges bio, la nourriture de ces crustacés constitue de granulés biologiques. Cela pourrait constituer un autre atout écologique, si cette nourriture n’était pas en grande partie importée d’Europe (par bateau), et partiellement constituée de produits de la pêche, puisant sur les ressources marines. Au-delà du respect de l’environnement, ces aquaculteurs ont aussi la volonté de ne pas bouleverser la vie locale.

Même s’ils ne travaillent pas dans la ferme, les habitants du village voisin des pêcheurs, Ambavanankarana, ils profitent des retombées sociales de la filière à vocation commerciale équitable. « A travers les quatre villages qui nous entourent, explique Isabelle Valade, responsable de l’environnement de la ferme, nous avons par exemple créé des points d’eau, rénové des écoles, instauré des dotations en fournitures scolaires et réhabilité un centre de santé ».

Et Flavienne, une ouvrière, de répliquer : « Avant, mes revenus connaissaient des hauts et des bas. Je décortique des crevettes sauvages, et les collecteurs imposaient leurs conditions. Maintenant que la concurrence existe, je peux compter sur un salaire fixe, 30% plus élevé que ce que je touchais avant ». Flavienne est mère de trois enfants.

Recueilli par R. Volana A.

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