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Société

Mitsinjo et Soalala

Les pêcheurs traditionnels se mobilisent

samedi 13 août 2011
Des pirogues de pêche.

Face à la baisse alarmante de leurs récoltes, les pêcheurs des districts de Mitsinjo et de Soalala en particulier se concertent. Selon les statistiques de la région Boeny, les ressources halieutiques ont diminué de moitié depuis 1990. Avec les organismes d’appui dont le PSDR, ces pêcheurs ont décidé, lors d’un atelier qui a été organisé par le PSDR les 8 et 9 août derniers à Namakia, de la mise en œuvre d’un plan d’aménagement et de gestion des ressources naturelles utilisées dans les filières pêches traditionnelles dans les districts de Mitsinjo et de Soalala. Ces familles de pêcheurs étaient convaincues que la diminution de leurs prises est le résultat certes du changement climatique mais surtout de la surexploitation des ressources. Elles sont persuadées qu’il faut protéger les endroits favorables à la ponte des poissons et crustacés qui se trouvent principalement dans l’ouest de la région Boeny dans les districts de Mitsinjo et Soalala. La région Boeny, de par sa position géographique faisant face à l’étendue du canal de Mozambique, se trouve au premier rang des approvisionneurs en produits de mer du marché national. Or les pêcheurs traditionnels ont constaté que les programmes de protection de l’écosystème marin et côtier des zones d’exploitation de pêche traditionnelle ne sont pas suffisamment effectifs ou n’y existent pas encore.

Dès lors les pêcheurs traditionnels, les collecteurs de produits halieutiques, les chefs des fokontany longeant les 130 km de côte allant de Soalala à Katsepy, les représentants du CIRDR, du CSA, de l’ONG Asity Madagascar et du Madagascar National Park se sont convenus pour l’établissement d’un plan d’aménagement et de gestion des ressources. 2800 familles, soit 98% de la population des côtes, vivent de la pêche de poissons, de crevettes, de crabes et de concombres de mer dans cette partie ouest de la région Boeny.

Du poisson frais.

Le plan convenu consiste en une grande campagne de sensibilisation sur les lois régissant la pêche traditionnelle d’une part. D’autre part, des contrôleurs locaux par secteur, après des formations et de renforcement de capacités appuieront les VOI (Vondron’olona ifotony), la Police des Eaux et la Police des Forêts dans la vérification de l’application des lois et textes en vigueur.

La protection des mangroves, lieu de ponte des poissons, qui font l’objet de surexploitation et utilisée comme charbon ou clôture, doit être plus exigeante. La pêche des alevins et bébés crabes ainsi que l’utilisation de moustiquaires comme filet doivent elles aussi être interdites.

Le nombre des associations de pêcheurs qui sont actuellement au nombre de 30 doit être augmenté car selon le leitmotiv du PSDR, les activités associatives pérenniseront les activités individuelles.

L’établissement des Dina et Dinabe conçus de par les initiatives locales renforcera les sanctions à appliquer à ceux qui violent les lois et textes ou ne se conforment pas au plan.

Pêcheurs industriels

Le débat a été houleux durant les deux jours d’atelier notamment celui portant sur les pêcheurs industriels. « Ils violent notre zone d’exploitation et ne respectent pas les 2 km 500 partant des côtes qui nous sont réservés » a dit un pêcheur de la baie de Barakaoky dans le district de Mitsinjo. « De plus, ces gros bateaux jettent sur les plages les poissons qui ne répondent pas à la taille et au poids de leur exigence. Non seulement, c’est triste, mais cela affecte notre environnement » a avancé le directeur du Parc de la Baie de Baly, qui veut marier tourisme et environnement dans cette localité.

Recueilli par Valis

10 commentaires

Vos commentaires

  • 13 août 2011 à 10:30 | Jipo (#4988)

    Il est navrant de voir que par manque de moyens on tape encore sur les « Pauvres » petits pécheurs , qui pour se nourrir n ’ont plus que des moustiquaires pour attraper les reliquats que veulent bien leur laisser les grosses sociétés de pèche , qui graissent copieusement les ministres et responsables , pour agir en toute impunité .ratsiraka et les formosants , a lancé le mouvement et montré l ’exemple à ne pas suivre que ses successeurs se sont empressés de condamner et reproduire .
    Le problème est que sur un continent cela est fondu dans la masse des pays limitrophes , mais sur un ile , tout fini par se savoir ,les nouvelles tournant en boucle .
    Entre la mobilisation des pécheurs , des douaniers , des étudiants , et tous ces syndicats , c’est à se demander quel est vraiment leur poids devant cette HAT , qui au final n’est pas plus habilité que mandatée pour sortir le Pays de la crise , que d ’ écouter ou résoudre les doléances de chacun , à commencer par celles de la SADC ; renvoyant chacun dans ses cordes n ’ étant que : « Transitoires » que certains qualifient : d ’ « Impermanence » .

    • 13 août 2011 à 12:01 | bema (#828) répond à Jipo

      Jipo, je ne sais pas combien de temps vous suivez la situation aussi bien politique qu’économique de Madagascar car elle a été toujours catastrophiques pour ces petits paysans et pêcheurs sans défense depuis toujours.Plus grave encore, depuis une décennie, l’accaparement des terres cultivables pour les cultures industrielles et les gros bateaux pour la pêche industrielle sont les sources des maux de ces population avec la complicité du pouvoir central sans distinction. Si vous êtes honnête en vers vous même pourquoi ne pas dénoncer ce qui se passe à Fort Dauphin où un gros multinational a détruit tout un écosystème et qui empêche maintenant les pêcheurs locaux de travailler dans leur zone habituelle ? ? Avant ils arrivaient à nourrir leurs familles et à subvenir à leurs besoins mais depuis quelques temps surtout à l’époque de Ravalomanana qui est avide de gros gains faciles leurs terres sont saccagées et les eaux privées de poissons. Il est temps maintenant que cela change .Tout est à revoir et ce n’est pas en accusant le pouvoir actuel qui est tout à fait votre droit que la vie de ces pauvres gens vont s’améliorer.Personnellement, je me félicite déjà de leur prise de conscience et souhaite vivement la prise en main de leur destiné HAT ou pas HAT. Misaotra Tompoko.

    • 13 août 2011 à 18:25 | Jipo (#4988) répond à bema

      Bema , bonsoir , je suis entièrement d’accord avec vous , j ’ai accepté le rôle de dénonciateur , facile me direz-vous , je vous l ’ accorde.
      il en faut bien un , et plutôt que de me taire et ne rien dire , je la ramène, bien sur que cela ne fait pas avancer le smilibick , mais qui ne dit rien consent , ne dit-on pas ? et fait que je n ’arriverai jamais à me résoudre .
      Il faut dénoncer ces faits , ne serait -ce que pour une prise de conscience de ceux à qui c ’est adressé , si non pourquoi se pencheraient -ils / le problème ?
      Ils doivent savoir que tout le monde n’est pas dupe .
      Helas il n’est pas dans mes moyens d’ agir car si non croyez moi , ça fait longtemps que ce serait fait , je ne peux que me contenter , à mon petit niveau , de dénoncer , de dire tout haut ce que certains pensent tout bas , et ne peuvent ou n ’ osent pas le dire .
      le temps que je m ’ interesse à l ’actualité Malgache , n ’ a pas d ’ importance . Merci pour votre intérêt , de toutes façons .

  • 13 août 2011 à 17:38 | Albatros (#234)

    Bonjour Jipo et Bema,

    Voila l’exemple type (le BDR pourrait en être un autre) montrant qu’il n’y a pas eu de changement depuis 2009.

    Pour la pêche comme pour les ressources du sous-sol malgache, tout est fait pour favoriser les multinationales et une poignée de dirigeants politiques au détriment du Vahoaka.

    Le seul droit des pêcheurs du Boeny, comme ceux de Mananjara et d’ailleurs, c’est de risquer leur vie à chaque sortie pour nourrir leurs familles, pendant que des décideurs (pro-Ravalomanana, pro-Ratsiraka ou pro-Rajoelina) traitent avec des multinationales pour leur assurer des rentrées de devises.

    S’il est facile pour Greenpeace (organisation qui a mon soutien) d’affréter un bateau pour empêcher le massacre inutile des baleines, il est plus difficile pour le pêcheur malgache de jeter sa pirogue contre la proue des navires industriels qui raclent les fonds marins malgaches sans respecter les limites des eaux territoriales.

    Ca tout le monde s’en fout. C’est loin et ça ne se voit pas facilement.

    Pourtant il y a bien un armée forte de 40 000 soldats à Madagascar. Mais combien de vedettes rapides et combien de marins pour protéger les eaux malgaches ?.

    Est-il plus important de construire des piscines olympiques en Boeny ou d’équiper cette région en équipement permettant la lutte contre ces multinationales qui « arrosent » à tour de rôle les dirigeants de la Grande Ile ?.

    Est-il plus important de venir dans de gros 4x4 gourmands en carburant, parader et prêcher la bonne parole pour les futurs élection (si élection il y a un jour !) ou d’aider et d’éduquer (dans le bon sens du terme !) les pêcheurs à vivre, tout simplement à vivre, de leur pêche ?.

    Ni pro-Ravalomana, ni pro-Rajoelina, je suis content de voir, que dans leur malheur, les petits pêcheurs malgaches semblent décidés à prendre leur destin en main.

    Je les encourage à faire abstraction des décisions politiques centralisées qui arriveront toujours trop tard.

    Qu’ils se regroupent, s’organisent, luttent pour pouvoir vivre de leur travail et de leur pêche. C’est un domaine, la Pêche Traditionnelle, dans lequel les malgache n’ont pas besoin de la SADC, de la CI ou de Mr Châtaignier, pour agir.

    Je souhaite bonne chance au Directeur du Parc de la Baie de Baly.

    • 13 août 2011 à 17:50 | Albatros (#234) répond à Albatros

      P.S.

      Cela fait maintenant 879 jours

      que le Vahoaka est retenu en otage d’une « transition » qui n’a rien changé pour lui.

  • 14 août 2011 à 08:48 | Stomato (#3476)

    Quel Malgache, quel Vazaha ayant la chance ou l’occasion de faire le trajet en avion pour se rendre en Europe a eu la curiosité de regarder au travers du hublot en arrivant au dessus de Majunga ?

    Ceux qui l’ont fait n’ont-ils pas été frappés par la couleur des eaux de la Betsiboka, et de celles de la mer quand elles se mélangent ?

    J’ai constaté cela depuis des décennies.

    Dans la ville côtière de la SAVA où j’ai séjourné, environ 20 cm de terre sont partis à la mer en environ 30 ans.

    Mais personne ne semble s’émouvoir du résultat de l’érosion. Oh il y a bien quelques personnes qui sont sensibles à la déforestation, mais peu réalisent que le limon déversé dans la mer asphyxie les coraux qui servent de refuge aux petits poissons, lesquels alimentent les plus gros etc.

    Le problème est complexe, et s’il faut respecter la réglementation il faut que la réglementation soit pertinente c’est à dire élaborée avec ceux qui connaissent la mer, et pas seulement avec des rats de ministères qui n’ont que des connaissances théoriques de la chose.

    La question « combien de marins, combien de capitaines » est posée, mais ce ne sont pas les amiraux, les généraux et les maréchaux Malgaches qui manquent pour faire respecter les lois... Et s’il n’ont pas de matériels pour le faire c’est bien parce qu’ils préfèrent le nombre de breloques à leur uniforme que celui des bateaux et autre équipements.

    • 15 août 2011 à 03:15 | NY OMALY NO MIVERINA (#1059) répond à Stomato

      C’est triste, lamentable et inadmissible la situation de nos agriculteurs, pêcheurs, ... artisanaux, 75 à 80 % de notre population.

      Personne ne défend ces catégories de personnes qui défendent, produisent le « BIO » inconsciemment... à l’abri de tout progrès (ou pollutions) scientifiques et techniques ...

      Y a aussi le problème de la défense de nos eaux territoriales livrées à tout venant...
      3 ou 4 avions, 2 ou 3 bateaux ne suffisent pas pour défendre nos milliers de Km de côtes et protéger nos pêcheurs artisanaux ... Idem pour nos cultivateurs avec les problèmes fonciers ...

      Tout nos principes est à refondre, à repenser et à concevoir. Et pour ce faire, c’est l’affaire de nous tous et non d’une seule personne.

      C’est notre vie quotidienne qui est en question : notre famile, nos enfants et chacun de nous.

      Ravalomanana peut revenir pour se faire destituer illico-presto, ou foutre le bordel, MERCI ! C’est son problème !

      Quelque part, les Malagasy et M/car peuvent se passer d’un pouvoir politique ... Des institutions onéreuses, inutiles et dépourvues de responsabilités.

      La vie continue avec ou sans Président reconnu ou non !

      Le Monde reconnaît l’état et les besoins des Malagasy et M/car ... qui qu’il soit au pouvoir dont on peut s’en passer dans la vie quotidienne ...

      AOKA IZAY !

    • 15 août 2011 à 17:08 | Jipo (#4988) répond à Stomato

      Stomato bonsoir , en effet le problème de la betsiboka ne date pas d ’ hier , ce que vous dites est vrai , mais que pouvez vous faire devant une telle Baie , de plus je ne vous parle pas de la saison des pluies , ayant vécu à Mahajunga , ce problème existe depuis ...et + encore .

    • 15 août 2011 à 18:07 | Stomato (#3476) répond à Jipo

      Plusieurs choses peuvent être faites, toutes ces choses pour limiter sinon stopper la déforestation et l’érosion due aux pluies. Des micro barrages pour ralentir le flux des eaux de ruissellement, des étangs ou lacs artificiels pour stocker l’eau plutôt que de la laisser se perdre. L’eau stockée pourrait servir à irrigation de cultures vivrières, et à l’arrosage des plants de jeunes arbres.

      Il est aussi possible de faire pousser de l’herbe dans les cour des maisons, plutôt que d’y laisser de la terre battue qui est stérile et qui s’en va avec les eaux de ruissellement.

      Ceci non seulement tout le long du cours de la Betsiboka, mais dans toutes les villes, y compris Tana.
      On peut aussi limiter l’érosion en mettant des gouttières au bord des toits. Avec trois planches on peut faire une belle gouttière qui évitera à l’eau de pluie de frapper le sol et de le dégrader. En bout de gouttière on perce un trou et l’on force l’eau à descendre le long d’une corde ou d’un bout de bois. La solution riche serait de mettre un tuyau pour récupérer l’eau dans un fut.

      Ces queues éléments ne dépendant pas de moyens financiers, mais seulement de moyens d’éducation.

  • 15 août 2011 à 18:02 | Masoandro (#5882)

    C’est le même problème qu’au Sénégal, où les pêcheurs traditionnels doivent partir de plus en plus loin au large en risquant leur vie pour trouver encore du poisson. Si je ne me trompe pas, la zone de protection - selon la Loi internationale maritime - est de 3 miles nautiques, cad presque 6 km et non pas 2,5 km.

    Quant à l’érosion, la sédimentation détruit déjà les corails de l’aquarium naturel dans la Baie de St. Augstin. Avec environ 8 tonnes de sables rouge par an qui descendent la Betsiboka et sont déversées dans la mer, on peut imaginer que le résultat est pareil.

    Chaque année 3 cm de terre fertile sont délavée des collines. Au total, elle a une épaisseur de 15 cm, en-dessous c’est du rocher ou du latérite sans valeur agriculturelle...

    Ce sont partout les petits qui souffrent, mais - ce qu’on peut observer depuis cette année - ils commencent partout à se mobiliser : Des réseaux commencent à se former, on a compris qu’il faut utiliser et mobiliser toutes les synergies, car un homme seul n’arrive pas à contrer les « éléphants », mais si toute un nuage d’abeilles ou de fourmis les attaque,
    cela produit un effet.

    Je pense, la seule chance est de se solidariser et de déployer toutes nos forces !

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