« Je serais arrêté demain matin(ndlr : aujourd’hui) avec mes camarades des cités », a indiqué par téléphone hier Dominique Itendriaolibe, le leader des mouvements étudiants. Il a déjà reçu hier même une convocation de la gendarmerie de Fiadanana, mais pour cause de faute d’orthographe, le destinataire de la convocation a refusé d’en prendre connaissance.
« Des éléments de la gendarmerie (lui) ont fait part alors de l’imminence de son arrestation aujourd’hui dans la matinée », révèle l’étudiant en médecine. Il n’est pas le seul à devoir s’inquiéter ce jour. De nombreux étudiants ayant participé à la prise d’otages figurent sur la liste « noire » de la ZP. Le campus universitaire d’Antananarivo a retrouvé son calme hier après les événements de la veille. Les étudiants semblent indifférents aux problèmes d’assainissement que subissent les locataires des cités universitaires. Tout le monde vaque à ses occupations. Les manifestants ne sont plus descendus dans les rues du campus.
« Nous préparons les étapes suivantes », indique Dominique Itendriaolibe. Pour ce qui est de la prise d’otages, il se défend an affirmant vouloir amener de force le chef de département du Croua et son adjoint pour faire le constat de la fermeture des locaux du Croua à Ankatso I et II.
« On a voulu que les responsables du Croua viennent faire un constat et un inventaire contradictoire avec nous des objets qui se trouvent dans leurs bureaux », s’explique le leader des étudiants.
« Nous ne voulons pas être accusés de vols ou autres pertes après la fermeture des bureaux », se justifie-t-il.
Panique en haut lieu
Coïncidence ou non ? Le ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique (MENRES), en l’absence du ministre responsable, a sorti les dates de distribution des bourses d’études. « Le paiement des équipements et de la bourse du premier mois se fera à partir de jeudi prochain », selon les annonces faites sur les chaînes nationales hier. Le paiement de la bourse du deuxième mois attendra le mois de mai. La Présidence de l’Université d’Antananarivo, pour sa part, condamne fermement les actes de violence perpétrés lundi par les étudiants. « Les actes de prise d’otages constituent un délit », avertit Jean Eric Rakotoarisoa, vice- président de l’Université. Mais la présidence de l’université se dit ne pas être concernée par les affaires des logements et des équipements. « La question pédagogique et la question d’infrastructures sont deux choses différentes », affirme Jean Eric Rakotoarisoa.
