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Tribune libre

France-Afrique / XXVe Sommet

Les absents et les présents au sommet de Nice

jeudi 3 juin 2010

(MFI / 01.06.10) Premier élément d’un sommet France-Afrique réussi : ses participants. Leur niveau de représentation donne non seulement la température des relations diplomatiques entre États mais aussi une idée des priorités sur les agendas nationaux.

Ceux qui sont absents

La Justice internationale s’est invitée au XXVe sommet France-Afrique à Nice, dans le sud de la France. A cause d’elle, deux sièges de chefs d’État resteront vides : celui du président ougandais, Yoweri Museveni, et du Soudanais Omar el-Béchir. Le premier est retenu à Kampala puisqu’il est l’hôte de la première Conférence de révision du Statut de Rome, qui fixe les règles de fonctionnement de la Cour pénale internationale (31 mai au 11 juin). Le second est sous le coup d’un mandat d’arrêt international, depuis le 4 mars 2009, accusé par la CPI, d’avoir supervisé et couvert les crimes contre les populations du Darfour.

- Une délégation de haut niveau pour le Soudan

C’est d’ailleurs le cas Omar el-Béchir, qui est en grande partie à l’origine du déplacement de ce sommet en France alors qu’il aurait du se tenir en 2009 à Charm el-Cheikh en Egypte.

L’Egypte, qui entretient de fortes relations avec le Soudan, avait annoncé qu’elle ne tiendrait pas compte du mandat qui court sur Omar el-Béchir, donc ne comptait pas l’extrader. Cette position est partagée par l’Union africaine. Le président soudanais ne s’est d’ailleurs pas privé de voyages officiels dans un grand nombre de pays africains et arabes afin de consolider sa position

La France ne voulait pas participer à un sommet où le président soudanais serait présent en même temps que Nicolas Sarkozy.
C’est cependant une délégation de haut niveau qui représentera le Soudan avec le vice-président Ali Osman Mohamed Taha accompagné du conseiller spécial Ghazi Salah Eddin Attabani, en charge du dossier du Darfour et le général Mohamed Atta, le chef de la sécurité nationale.

- Joseph Kabila aux abonnés absents

La situation au Darfour dans le programme de Nice ne sera cependant pas au centre des discussions. Si le sujet est mentionné, a-t-on été averti, ce sera au détour du débat sur la paix et la sécurité en Afrique. La question des conflits dans la région des Grands Lacs va être absorbée de la même façon : Joseph Kabila, qui a rencontré il y a une semaine, le coprésident du sommet, le chef de l’Etat, Hosni Moubarak, est aux abonnés absents. Difficile dans ce cas de se pencher sur un conflit aussi complexe que sanglant sans le principal concerné.

Les militants des droits de l’homme, qui devraient être présents en marge de la rencontre des chefs d’Etat, ont d’ores et déjà lancé via les sites Internet des appels aux participants pour que la question de l’impunité contre le génocide, les crimes de guerre, et les tortures ainsi que l’aménagement des législations nationales fassent partie des débats.

Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire) n’est pas à Nice. Une absence qui ne surprend personne puisqu’il avait d’ores et déjà annoncé qu’il ne viendrait pas à Paris pour les 13 et 14 juillet prochains. Le 13 juillet est un autre rendez-vous important puisqu’il réunit les 14 chefs d’Etat dont les pays célèbrent le cinquantenaire de leurs indépendances. Le chef de l’Etat se contentait d’entretenir un doute quant à sa venue à Nice. Pour le sommet France-Afrique, il s’est fait représenté par le président du Conseil économique et social Laurent Dona Fologo.

- Hosni Moubarak copréside le sommet de Nice

Madagascar n’a pas de représentation. Andry Rajoelina est sous sanction de l’Union africaine depuis le putsch qui l’a porté au pouvoir. La France aurait bien voulu le compter parmi ses invités tout comme Robert Mugabe (Zimbabwe). Mais l’Union européenne qui a renouvelé en février dernier son interdiction de circuler sur le territoire européen au président et à ses proches, notamment les membres de son parti l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), en raison de l’absence de progrès dans la mise en œuvre de l’accord politique global de partage de pouvoir et la piètre situation des droits de l’homme dans son pays.

Ceux qui sont présents

Hosni Moubarak copréside le sommet de Nice. Le président égyptien a subi il y a à peine deux mois une intervention chirurgicale. Les rumeurs vont bon train sur son état de santé. Officiellement opéré de la vésicule biliaire et d’un polype mal placé, le président égyptien serait gravement malade.

Le président Abdelaziz Bouteflika (Algérie) assiste à la réunion. C’est une surprise car les derniers mois ont été tendus entre la France et l’Algérie avec la proposition d’une loi pour juger les crimes de la colonisation et l’implication, révélée par un ancien diplomate, des services secrets algériens dans le meurtre des moines de Tibehirine, en 1996. Le chef d’Etat algérien en sera à son 3e sommet France-Afrique.

Goodluck Jonathan (Nigeria) est un invité attendu avec impatience. Il a pris les rênes du pouvoir au début du mois de mai, après le décès de Umaru Yar’Adua. Il a promis la tenu d’élections en avril 2011. Sheikh Charif (Somalie), l’un des initiateurs de l’Union des tribunaux islamiques, qui, en exil avait fondé l’Alliance pour une nouvelle révolution avant de revenir au pays, assiste au sommet. Avec lui, l’atelier de travail consacré à la lutte contre le terrorisme et la piraterie, prévu ce lundi, prend du relief.
Enfin, la Guinée et le Niger, s’étant engagés à donner un cadre au pouvoir de transition et à fixer une date pour des élections (27 juin 2010), Sékouba Konaté et Salou Djibo, -deux hommes qui -soit dit en passant- sont les seuls à porter le béret militaire sur les photos du guide du XXVe sommet- participent au sommet de Nice.

Marion Urban

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