- « Je suis contente d’être parmi vous, ce soir ».
La salle Ravinala du Hilton Madagascar n’a jamais connue une telle affluence, tant à l’intérieur que dans le hall. Le concert d’ouverture du Madajazzacar 18e édition a réuni tout le microcosme tananarivien, lundi soir. Au menu, un duo inédit formé par Datita Rabeson, excellent guitariste qu’on ne présente plus, et de Sammy Andriamanoro , virtuose pianiste de la place, en première partie. Et « last but not least », Rhoda Scott qui a été tout simplement sublime ce soir là.
Après les habituels discours de toutes les entités ainsi que les différentes parties prenantes de cette 18e édition du Madajazzcar, la musique a tout de suite ravi la salle.
Les standards des plus grands compositeurs internationaux et nationaux ont été revisités par le duo Datita et Sammy pendant près d’une heure. Ils se sont exprimés et ont prouvé leur savoir-faire devant une assistance, composée en majeure partie de connaisseurs. Les phrases du guitariste et les improvisations du pianiste ont résonné dans toute la salle pour le bonheur des mélomanes. Un style différent de ce qu’ils allaient entendre dans les minutes qui allaient suivre.
Après un interlude bien mérité, tout le monde a repris place pour accueillir la grande organiste aux pieds nus, en la personne de Rhoda Scott. « Je suis contente d’être parmi vous, ce soir » a-t-elle déclaré en français dans un accent bien américain mais qui a tout de suite donné une charme à sa prestation.
Et elle s’est instalé devant son « Hammond B3 », qui a été affrété spécialement pour ce concert, pour jouer quelques notes afin de mettre tout le monde dans le bain. Dès les premiers sons, chacun a ressenti ce frisson qui envahit tout le corps. La magie allait opérer à partir de là.
Un batteur (trop) audacieux ?
Dès l’entrée de la salle, à part le piano de Sammy qui s’est trouvé à côté de l’ orgue Hammond sur scène, une batterie a été installé également.
En effet, Rhoda Scott serait accompagné par un batteur ce soir là , en la personne d’Alain Nirinasoa. Une surprise pour les connaisseurs car le batteur aurait sûrement assuré s’il a eu le temps de s’excercer. Après des années d’absence sur la scène, « on n’oserait »pas se produire avec des artistes de cette renommée. Il a le sens du rythme et le tempo dans le coeur mais pas dans les bras.
On remarquerait cette manque d’exercice dans chaque morceau. En plus, le musicien national n’a même pas pris la peine de regarder et d’écouter l’organiste à l’oeuvre, alors que cette dernière n’a cessé de lui lancer des « appels ».
Interrogé sur ce choix d’Alain Nirinasoa, un responsable de l’organisation a affirmé qu’il était le seul batteur de la place à avoir accepté l’offre. L’on se demande ce que les autres « maîtres » ont répondu. Une question d’audace ou une question de « grosses têtes » ou autres raisons ?
Mais tout ça n’a rien enlevé à la virtuosité de Rhoda Scott qui s’est laissé emporté par son inspiration et comme elle l’a dit « on va jouer selon notre ambiance et notre feeling ». Ses mains et ses pieds se sont balladés sur les touches et ont fait sortir des sons magiques qui sont allés droit au coeur. La dernière minute fut encore une apothéose car Datita et Sammy les ont rejoints sur scène pour interpreter le dernier titre en guise de « jam session » .
Des moments inoubliables que l’on doit au Comité d’organisation de Madajazzcar.
La fête continue !
