Mgr Razanakolona remet son tablier en tant que médiateur dans la crise qui oppose le président Marc Ravalomanana à Andry Rajoelina. Le président en exercice du Conseil des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona, archevêque d’Antananarivo, a avoué son impuissance à continuer de jouer le rôle de médiateur. Il a déclaré à la presse hier qu’il ne peut plus assumer la mission que le représentant du Secrétariat général des Nations unies lui a confié pour trouver une issue à la crise politique actuelle. L’affaire est trop difficile à gérer car le FFKM n’est pas un arbitre.
En clair, l’archevêque d’Antananarivo, président en exercice du FFKM déclare que c’est un échec. Après trois rencontres effectives, affirme l’évêque catholique, « aucune avancée concrète dans les pourparlers. Je suis même soupçonné de partialité ».
L’archevêque d’Antananarivo prie l’Armée de veiller à sauvegarder la sécurité publique et la vie humaine.
Le FFKM, contaminé par la crise
Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona précise qu’il a déjà informé ses pairs du FFKM de sa décision de ne plus continuer à participer à la médiation du FFKM.
Le prélat laisse croire par certains côtés que la médiation se poursuit car les autres membres du FFKM n’étaient pas associés à cette décision. Lors de la rencontre avec la presse d’ailleurs, Mgr Razanakolona était accompagné d’un autre évêque responsable de Justice et Paix. Il n’y avait aucun chef d’Eglise du FFKM à ses côtés. Le communiqué qu’il a lu ne comportait que sa seule signature. En tout cas, les autres chefs d’Eglise du FFKM ne sont pas signataires de cette démission de l’archevêque catholique.
Mgr Razanakolona appelle le Secrétariat général des Nations unies pour qu’il trouve l’entité ou la personne plus adéquate à conduire la médiation inaugurée par le FFKM. Les autres chefs d’Eglise poursuivront-ils la médiation au nom du FFKM alors que son président a jeté l’éponge ?
Pendant ce temps, Andry Rajoelina déclare qu’il quitte « le ring » faute d’adversaire professionnel à sa hauteur et conscient des enjeux. Et puis devant l’ « abandon » de Andry Rajoelina, la médiation a-t-elle encore une raison d’être ? A moins que l’Armée n’entre dans l’arène.
Vos commentaires
Cet échec de négociation pose aussi le problème interne au FFKM et plus précisément le cas de la FJKM. Le FFKM qui est censé être un Conseil des 4 Eglises de Madagascar est miné par l’absence d’un consensus au niveau des relations avec les pouvoirs publics.
Dans un passé récent l’Eglise Catholique a affiché un flirt avancé avec le Président de la République. Plus récemment avec la venue de Mgr Razanakolona Odon un espace a été noté entre les deux entités.
Du côté de la FJKM, église réformée malgache, les relations ne sont pas d’une clarté aveuglante. Marc Ravalomanana s’est imposé comme le vice-président au niveau de l’organisation nationale de cette fédération. Lala Rasendrahasina, Président, passe pour l’homme lige de Ravalomanana. Cette situation est très mal vécue par les protestants qui dans leur grande majorité souhaiteraient une plus nette séparation de l’Eglise et de l’Etat et que les dirigeants cessent d’être obnibulés par les mannes qui tombent de temps en temps dans leur escarcelle. Beaucoup souhaitent que Ravalomanana démissionne ou soit démissionné de sa vice présidence ou bien que les pasteurs les plus courageux et les plus lucides manifestent haut et fort leur opposition à cette situation plus que préjudiciable aux vrais engagements chrétiens.
Sur le plan de la négociation ou plus précisément sur le rôle du FFKM dans la médiation, il ne peut y avoir que de l’ambiguité. Le représentant de la FJKM ne peut qu’être un frein à toute position qui contrarierait trop Marc Ravalomanana. Les autres membres des médiateurs ont certainement plus de coudées franches.
Concusion : que la FJKM règle ses problèmes internes pour le plus grand bien de la vie nationale.
Bonne analyse. Étrangement dans l’histoire malgache, l’usage de la foi et du manichéisme qui en découle dans la lutte politique ne date pas d’hier.
On envoyait déjà les femmes en transe « ramanenjana » pour destituer Radama II accusé de vendre l’âme des Malgaches aux Européens. La conquête coloniale quant à elle est parsemée d’intrigues politico-religieux. Aujourd’hui encore on envoie les « bergères »(Mpiandry) au front...
Conscients de ce pouvoir et du danger de manipulation qui en découle, le FFKM et le FJKM auraient dû depuis longtemps mettre les points sur les i : En protégeant la parfaite neutralité de l’Église face aux affaires politiques, en prenant position contre l’utilisation de versets bibliques pour justifier un mouvement populaire etc..
J’espère que le FFKM sortira grandi de ces événements, trop d’erreurs ont été commises. La présence d’une entité politiquement neutre à Madagascar est une chose bien trop précieuse !
Rajoelina a laissé entendre sur Viva hier que c’est plutôt les 3 autres membres du Ffkm qui sont partiaux (en roulant bien sûr pour le président), donc c’est le camp de Ravalomanana qui accuse Razanakolona de pencher (pour Rajoelina).
Maintenant il faut que la Ffkm toute entière renonce à jouer les médiateurs, personne ne fait plus confiance au reste de leurs membres. Place à des médiateurs plus neutres !
il a raison ; notre crise sera la plus meurtrière que nous n’aurions jamais connu ; parce que marc ravalomanana ne reculera devant rien et les personnes en face de lui sont très déterminées aussi ; je crois que l’ONU devra écouter le msg du MGR razanakolona pour le bien de madagascar