Il n’existe pas, parmi les ports en fonction de l’Océan Indien, celui qui pourra s’appeler « port d’éclatement ». Lors de son dernier passage au Japon, le Président de Madagasikara a demandé, entre autres choses, aux responsables japonais de l’aider à agrandir le port de Toamasina. Malheureusement ce dernier s’ensable. Le prolongement de sa jetée, en 1972, était une erreur. Il a dévié le courant marin du sud au nord et le fait contourner le grand banc de sable qui se trouve au large de la ville. Ce courant creuse la partie nord de Toamasina et dépose le sable et les scories sur la plage depuis l’hôpital jusqu’au port. Les bassins de ce dernier ont plusieurs fois nécessité des dragages onéreux. Il ne faut donc pas se tromper d’endroit, ou plutôt de ville.
Les Malgaches savent que la Baie d’Antsiranana (ex-Diego-Suarez), non encore exploitée, est l’un des trois plus grands ports naturels au monde. Dans ce cas, pourquoi ne pas y implanter le nouveau Grand Port de l’Océan Indien ? Au point de vue politique, cet ancrage pourrait être bénéfique pour Madagasikara. Le nord de la Grande Ile est depuis longtemps enclin à l’isolement. Existerait-il quelques barons antsirananais qui rêveraient d’en faire une zone non rattachée à Madagasikara ? Là où il y aura du travail ou de nouveaux espaces pour les petits commerçants, la mobilité migratoire légendaire des tribus malgaches entraînerait, comme ailleurs, un brassage ethnique et effacerait toute velléité indépendantiste.
Ercé