Comme la tradition républicaine l’exige, le président de la République Marc Ravalomanana adressera son message du nouvel An au peuple malgache la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2008. Bon nombre d’observateurs s’impatientent de connaître le contenu de ce message présidentiel. Pour la population de la Capitale, elle attend que le chef de l’Etat s’explique sur ce qu’il voulait entendre par « Tsy te-hahalala izay hafatry ny vahoaka izany aho » (Je me fiche du message du peuple), des propos qu’il a tenus à l’issue de la rencontre qu’il a eue avec le nouveau maire de Tana, Andry Rajoelina. Apparemment, ces propos du président Marc Ravalomanana choquaient non seulement la population de Tana qui a propulsé Andry Rajoelina à la mairie de Tana, mais aussi tous les Malgaches qui les ont appris par voie de presse. Si le chef de l’Etat veut donc se réconcilier avec le peuple malgache en ce début d’année, il n’a qu’un choix : il s’excuse publiquement en retirant ses propos. Le chef de l’Etat, tel qu’on le connaît, va-t-il présenter ces excuses au peuple malgache ? Il faut dire que ces propos du chef de l’Etat, s’ils ne sont pas retirés, risquent de coûter cher aux candidats du parti au pouvoir aux prochaines élections.
Grâce ou amnistie générale ?
Ces excuses publiques ne sont pas les seules qu’on attend du président de la République dans son message à la Nation. Plus d’un s’attendent à ce que des décisions importantes touchant la vie du pays soient annoncées la nuit de la Saint Sylvestre. Comme d’habitude, le chef de l’Etat proclame sa grâce comme cadeau du nouvel an pour les prisonniers. Pour les prisonniers politiques de 2002, ils n’en ont plus besoin car ils recouvreront tous leur liberté vers mi-2008 après plusieurs années d’emprisonnement. « C’est l’amnistie générale qui s’inscrit dans le cadre de l’affaire de 2002 que nous attendons du président Marc Ravalomanana. », soulignent les familles de ces derniers. Mais, il n’y aurait pas que cette grâce présidentielle ou cette amnistie générale. Des décisions d’ordre économique ou fiscale seraient annoncées par le chef de l’Etat dans la perspective de faciliter la mise en œuvre du « Madagascar Action Plan » (MAP).
Par ailleurs, les fonctionnaires et les employés du secteur privé s’attendent à ce que le « raiamandreny » leur offre un beau cadeau en annonçant une nouvelle hausse de salaire à partir de janvier 2008. Bref, le chef de l’Etat n’a pas intérêt à prononçer un discours creux. Les Malgaches ne veulent plus entendre des bal-bla ou des promesses.
