Plus que quelques jours et la date prévue pour la signature des Accords de Partenariat économique (APE), le 31 décembre prochain, arrivera.
Ces accords devront entrer en vigueur à compter du 1er janvier 2008. Ils devront consacrer l’ouverture d’une zone de libre-échange entre l’Union Européenne et l’Afrique. Les Accords de Cotonou qui, depuis sept ans, accordaient aux 46 Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Acp) un régime dérogatoire au principe de libre échange et des préférences commerciales unilatérales, prendront fin. Mais, force est de constater que ces APE trébuchent sur le rejet de plusieurs pays africains. Les APE seront-ils signés ou pas ?
Pour sa part, l’ancien chef de l’Etat du Sénégal, Abdou Diouf a récemment confirmé la position du président Wade dans son refus des APE. « Le problème est très simple. Il faut savoir s’il s’agit d’aider l’Afrique à se développer groupée, intégrée dans la cadre des Etats-Unis d’Afrique, ou s’il s’agit de continuer à favoriser l’Afrique dans sa balkanisation actuelle », a-t-il déclaré.
En ce qui concerne Madagascar, on entend tirer profit du volet développement afin de mettre en place les infrastructures nécessaires pour rendre les industries locales compétitives. En effet, les agriculteurs et les producteurs de nombreux pays parmi les plus pauvres seront soumis à la concurrence directe et inégale des producteurs européens, plus efficaces qu’eux et hautement subventionnés. Tout repose donc sur le montant qui sera attribué dans le cadre de ce volet.
Les APE, en fait, proposent une libéralisation des échanges en trois étapes : d’abord au sein d’un groupement régional de pays, ensuite entre les différents marchés régionaux du Sud du monde et au final entre pays du Nord et du Sud.
Pour le cas du Ghana, un groupe de plaidoyer pour le commerce, le « Third World Network » (TWN) estime que le pays donne beaucoup plus qu’il ne reçoit avec l’Accord de partenariat économique intérimaire signé avec l’Union européenne (UE). Cet accord va obliger le gouvernement d’Accra à libéraliser une proportion extrêmement importante de ses importations de l’UE, sans qu’il soit défini clairement quels secteurs seraient affectés. TWN fait campagne pour que les pays ne signent pas les Accords de partenariat économique (APE). Autant de raisons pour l’Afrique de dire non aux APE.
Recueilli par Lanto
