Mercredi après-midi, le Docteur Emmanuel Rakotovahiny a partagé à quelques membres de la presse ses réflexions par rapport au cours des événements politiques. L’ancien Premier ministre n’a pu rester insensible au traitement infligé par la presse aux « opposants » mais surtout aux sanctions imposées par les citoyens électeurs aux différents scrutins organisés par le pouvoir. Pour caricaturer sa perception de l’actualité politique actuelle, il reprend sa comparaison de « nègres qui se battent dans l’obscurité d’un long tunnel ». Les nègres dont il s’agit sont les tenants du pouvoir et les opposants qui jouent le jeu en s’entêtant à cautionner les subites initiatives d’un régime qui n’a de foi qu’en ses capacités à mener tout le monde en bateau.
De la drogue douce
Et Rakotovahiny énonce les manifestations cache-misère qui sont encouragées par le pouvoir, tels les Jeux des îles, les rassemblements religieux et autres auxquels notre homme ne refuse toutefois pas le volet commercial ou culturel mais dont l’aspect dérivatif est indéniable. Quelque part, il trouve que c’est de la drogue douce qui endort. En tout cas, Rakotovahiny trouve que le peuple vit aujourd’hui une crise morale telle qu’en tant que responsable politique, il ne peut rester muet. Malgré le refus du peuple qui se traduit par un taux de participation électorale en chute libre depuis le mois de décembre dernier, le régime persiste à conduire le pays vers le chaos, fit-il comprendre. Fidèle à son combat pour la « réconciliation nationale », E. Rakotovahiny déclare que le pouvoir n’a plus d’autre alternative que d’entreprendre cette démarche de réconciliation. « Nous devons tout remettre à plat et recommencer sur de nouvelles bases car nous ne pouvons pas ignorer ces 4/5e de la population qui sont exclus de la vie politique et socio-économique, alors que nous prônons un développement participatif ».
