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vendredi 29 mars 2024
Antananarivo | 10h09
 

Reportage

Déversoir sauvage de déchets dans l’Ikopa

La mort au menu à Ampanariana

samedi 12 janvier 2008 | Randria N.
Nul ne sait quelles immondices ont été déversées ici.

Prolifération de diverses maladies, contamination biologique, détérioration de l’environnement, et on en passe. Ce sont les moindres des dangers que risquent les riverains de l’Ikopa à cause du déversement sauvage des déchets, excréments et autres produits chimiques à « Ampanariana », un endroit situé sur la digue à partir du pont d’Ambohitrimanjaka. En effet, tous les camions de vidanges des communes limitrophes, notamment ceux d’Antananarivo et d’Ambohibao-Antehiroka, ainsi que ceux des compagnies privées de la capitale y déversent leurs immondices.

A ce jour, aucun chiffre ne peut être avancé sur la morbidité, c’est-à-dire le rapport entre le nombre des malades et celui d’une population, occasionnée par cette inconséquence. Toutefois il est certain que si une étude viendrait à être effectuée, les résultats seraient plus qu’alarmants et des maladies fatales aux causes inconnues y trouveraient leurs explications.

Une situation critique

Les rives de l’Ikopa « parées » d’ordures en tout genre.

Les riverains dénoncent l’inconséquence des entités responsables d’une telle incurie et font appel aux instances supérieures, à savoir le ministère de la Santé et celui de l’Environnement, ainsi qu’aux communes concernées, pour que des mesures soient prises le plus tôt possible afin de ne pas envenimer davantage la situation qu’ils jugent déjà critique et non conforme au respect des droits humains les plus élémentaires. « Que diraient ces communes si nous, habitants des alentours et riverains de l’Ikopa, déversions nos excréments sur les bords du lac de Mandroseza ou d’Ambohibao », s’est écriée une mère de famille empreinte à une colère bien compréhensible.

A ce titre et devant l’inertie des autorités – car bien entendu, cette situation ne date pas d’hier – les autochtones ont décidé de se mobiliser afin de sensibiliser l’opinion publique. Une campagne médiatique et des séances d’informations seront mises en œuvre incessamment, une campagne qui visera également à informer les riverains de l’Ikopa en aval de ce lieu de déversement, des dangers et des risques qu’ils encourent par l’utilisation des eaux de ce fleuve.

La mort au menu !

Diverses cérémonies se sont déroulées, vers la fin de l’année dernière, afin de sensibiliser la population malgache sur la nécessité d’avoir des latrines aux normes. Une initiative louable sans nul doute. Mais, bizarrement durant ces journées, il n’a jamais été fait mention du devenir de ces déjections après que les fosses d’aisances aient été vidangées ou de la destination finale de ces « tout à l’égout », surtout pour Antananarivo-ville qui compte plus d’un million d’habitants. En effet à notre connaissance, il n’existe encore aujourd’hui aucune unité de traitement de ces excrétions dans la capitale ou dans ses alentours. Une situation qui dépasse l’entendement eu égard aux nombreuses déclarations de nos hauts responsables sur la nécessité du respect des normes. A croire que pour tous, ces résidus allaient disparaître comme par enchantement une fois que chacun ait fait ses besoins dans les lieux prévus pour cela.

La mort au menu !

Au vu des faits qui se déroulent presque tous les jours à Ampanariana, il suffit pour certain de les déverser hors de leur circonscription pour que leur commune soit « dans les normes », sans considération aucune sur les conséquences de leurs actes, ailleurs. Il est grand temps que chacun assume ses responsabilités, des plus hautes sphères de l’Etat jusqu’au plus bas de l’échelle.

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