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Reportage

Coopération américaine

La démocratie à la base au menu 20 jours durant

mardi 13 mai 2008 | RAW
Le groupe de leaders visiteurs internationaux dont a fait partie le rédacteur en chef de Madagascar Tribune (à l’extrême gauche).

Du 14 avril au 2 mai dernier s’est déroulé aux Etats-Unis un séminaire international sur la démocratie à la base. Il s’agit d’un volet du programme World Learning parrainé par le Département d’Etat sous forme, aussi bien de voyage d’études et d’échanges que d’immersion dans la vie américaine. Les objectifs sont de se familiariser avec le système démocratique du gouvernement américain et la participation citoyenne dans le processus, d’une part et d’autre part de prendre connaissance et d’explorer la diversité des points de vue exprimés qui contribuent au dynamisme du processus démocratique.

  • Des Ongs responsables et solidaires

Outre la découverte du pays et des hommes, ce qui a le plus impressionné lors de ces « vacances studieuses » pas de tout repos, c’est cette profusion d’associations et le rôle décisif des Ongs à but non lucratif qui, par des actions concertées et plaidoyers jusqu’auprès des législateurs et décideurs, arrivent à atteindre leurs objectifs dans l’intérêt des consommateurs, des travailleurs, des habitants de la cité, des quartiers ou des minorités. En matière de transparence et d’accès à l’information, des initiatives sont prometteuses, telle la conduite de la lutte pour l’accès à l’information pour tous. En tout cas, le « Rapport cochon » est à sa 15e édition. C’est une publication annuelle qui humilie les dirigeants ou les élus qui trempent dans la gabegie et n’observent aucune éthique dans l’usage de l’argent des contribuables ou qui se laissent corrompre. De telles actions sont également conduites mais d’une autre manière dans les Etats fédérés où des organes de contrôle de l’argent public ou de surveillance des marchés publics fonctionnent à merveille comme dans l’Etat du Nouveau Mexique où un auditeur, magistrat de formation, élu et serviteur public, comme ils disent, s’assure que le gouvernement exécute convenablement le budget de 6,2 milliards de dollars et respecte les règles.

  • La liberté est garantie

Ceci étant, l’attachement à la liberté de l’individu et à la liberté d’expression est surprenant. En effet, des associations pour la défense de la liberté sont même allées jusqu’à défendre l’association raciste Ku Klux Klan (KKK) pour qu’elle puisse, au nom de la liberté d’expression consignée dans la Constitution américaine, tenir une manifestation en public à Atlanta en Georgie, haut lieu, il faut le dire, de la lutte pour les droits civiques, siège du Centre Martin Luther King et à la fois siège de la Fondation Jimmy Carter.
Le groupe de leaders visiteurs internationaux dont a fait partie le rédacteur en chef de Madagascar Tribune est issu de 11 pays francophones d’Afrique et est composé de diplomate, de responsables de parti politique, d’élus, de responsables d’Ongs, de professeur d’université, de sénateur et de cinéaste. Ils sont très reconnaissants envers tous ceux qui les ont accueillis et accompagnés dans leur découverte rencontre à Washington D.C., à Santa Fe et à Pojoaque Pueblo (Nouveau Mexique), à Nouvelle Orléans et Bâton Rouge (Louisiane), et à Atlanta (Georgie).

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- Impressions de voyages : La « politique » et les Américains ne feraient pas bon ménage

« La politique divise. C’est l’affaire de riches et de ceux qui aspirent à diriger le pays. Le plus souvent on doit admettre que CNN cherche la petite bête et monte en épingle un petit rien ». Ce sont là les impressions de nombre de citoyens américains du commun. Interrogés par rapport à la compétition entre les candidats Barak Obama et Hilary Clinton, tous affirment que « les Etats-Unis sont en plein dans le changement. Vont-ils enfin avoir un Noir comme chef d’Etat ou une femme ? D’ailleurs, étant tous les deux démocrates, il n’y a pas à s’inquiéter car la différence se résume à des nuances dans leur politique. En tout cas, le tapage médiatique des démocrates est en train de ravir le palme au candidat républicain, Mac Kein et il semble que le duel Hilary Clinton – Barak Obama soit bénéfique aux démocrates pour l’échéance de Novembre prochain ».

Quoi qu’il en soit, le système politique américain est élitiste et est plus accessible aux riches. Un citoyen quelconque peut se présenter aux présidentielles de son propre chef avec ses propres moyens. C’est après avoir fait ses preuves en collectant un certain nombre de signatures qu’il est reconnu comme étant un candidat potentiel par le parti qu’il sollicite. Il n’y a effectivement pas de carte de parti mais quiconque peut dire qu’il est démocrate ou qu’il est républicain. Du jour au lendemain, une personne peut être démocrate ou républicain. Il s’agit plutôt d’un état d’esprit. Le démocrate souhaite que l’Etat s’engage davantage dans les secteurs de développement tandis que le républicain souhaite que l’Etat abandonne davantage de secteurs et de ses fonctions aux privés. Bref, la présidence du gouvernement fédéral intéresse peu d’Américains sauf si les décisions sont perçues comme ayant des conséquences néfastes dans la vie quotidienne des habitants. Sinon, CNN et la politique étrangère des Etats-Unis n’intéressent guère l’Américain de la rue ou l’Américain moyen.

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