Si la rencontre entre le président Marc Ravalomanana et l’opposition tamatavienne a eu lieu, c’est par le biais du PDS de la circonscription administrative de Toamasina, du chef de région Atsinanana et le PDS de la Toamasina-Ville. Autrement dit, le chef de l’Etat n’en a pas pris l’initiative. Cette rencontre a remis sur la tapis les débats sur la nécessité du dialogue politique en cette période où le pays en aurait besoin. Une certaine opinion revient sur le rôle que devraient jouer les quatre chefs d’église du FFKM dans la mise en œuvre de ce dialogue politique. « Ces autorités régionales et municipales de Toamasina ont pris la place de ces « raiaman-dreny am-panahy » pour asseoir ce dialogue politique », a fait remarquer un observateur. D’autres vont tout droit en se posant la question : « les chefs d’église n’ont-ils pas pris leur responsabilité suite aux appels lancés par différentes entités politiques et de la société civile sur la nécessité de ce dialogue pour la stabilité politique ? »
Une autre frange d’analystes politiques concluent en affirmant que le FFKM n’est plus crédible devant le président de la République, pour ne pas dire que ce dernier n’attache plus d’intérêt à ce que ces « prophètes » prédisent.
Des signes
Parlant de la relation entre l’Etat et l’église catholique, tout a commencé par la déclaration de la Conférence des évêques qui a lancé un ultimatum comme quoi l’Etat doit donner les motifs de l’expulsion du Père Sylvain Urfer sinon... Plus d’un se souviennent par ailleurs de l’échec de l’opération entreprise auprès des fidèles catholiques par le président du Sénat Rajemison Rakotomaharo lors de l’intronisation du nouvel évêque de Miarinarivo. Avec la FJKM dont le vice -président n’est autre que le président Marc Ravalomanana, l’Etat entretient actuellement une relation qui n’est pas chaude comme auparavant bien que le pasteur Lala Rasendrahasina s’efforce de s’afficher en pro-régime. Ce dernier ose même aller jusqu’à fustiger la position d’une autre église membre du FFKM qui préconise la révision du code électoral. Quant au président Marc Ravalomanana, il commence à prendre sa distance par rapport à cette église. Devant les « Lehilahy FJKM » à Toliara, il a annoncé qu’il ne sera plus candidat à sa propre succession à la présidence du SLK (« Sampana Lehilahy Kristianina FJKM »).
En ce qui concerne la relation de l’Etat avec la FLM (église Luthérienne), le fait que le président Marc Ravalomanana n’a pas été jeudi dernier au pèlerinage d’Ankaramalaza suscite des interrogations et des commentaires. Alors qu’une source auprès de la région Sud-Est a permis de savoir que le chef de l’Etat devrait honorer de sa présence ce jeudi la consécration des « Mpiandry » dans ce « Toby Lehibe ».
Bref, des signes qui laissent à penser que le président Marc Ravalomanana commencent à lâcher les églises pour aller à la conquête de l’opposition.
