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Editorial

La crise alimentaire

mardi 10 juin 2008 |  1698 visites  | RAW

Tout le monde insiste sur le rôle de la spéculation, le prix du pétrole et les biocarburants pour expliquer la crise alimentaire. Mais Madagascar a vécu la crise alimentaire depuis de longues années. Nous avons vécu les pénuries de PPN. Ces dernières années nous avons certainement oublié tout cela en raison du libéralisme ; et nos marchés urbains sont inondés de tous les produits, mais ils valent de plus en plus chers qu’ils sont hors de portée de nos bourses. Il faut reconnaître que malgré l’abondance, le pays a toujours eu peur du « kere ». Les disettes comme on disait à l’époque médiévale, sont toujours une menace pour beaucoup de populations de différentes régions du pays.

Tout le monde aussi, notamment à Rome lors du sommet relatif à la crise alimentaire, a jeté un voile pudique sur la politique d’ajustement structurel que nous ont imposée les pompiers pyromanes, les ambulanciers à l’image de nos bailleurs de fonds qui se disent nos amis et partenaires. En fait tout le monde a admis qu’il faut apporter des soutiens aux pays menacés par la crise par des subventions. Mais la question est de savoir quelles sont les nouvelles conditionnalités pour bénéficier d’un maximum de subventions. Ces subventions ne sont-elles pas une autre manière de lier les pieds et les mains des pays du Sud ?

L’Ajustement structurel recommandait en effet, outre le gel d’effectifs dans l’enseignement, de favoriser les cultures de rente, au détriment des cultures vivrières, pour obtenir des devises afin de rembourser les dettes.

En tout cas, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation mondiale du Commerce et tous les partisans du libéralisme, c’est-à-dire les pays riches qui subventionnent leur paysannerie, nous interdisent de la faire. Au motif qu’il faut la vérité des prix, ils se font ainsi une virginité à bon marché.

Pendant ce temps, au niveau purement national, les politiques font des leurs. De soit-disant économistes et nationalistes ou patriotes s’évertuent à monter au créneau pour encore discréditer la politique aux yeux des électeurs et de l’opinion. On se souvient du VVSV à l’époque et aujourd’hui est un autre mouvement qui veut à sa manière ou malgré lui, rappeler le MDRM en MRDRM. « A Madagascar, disait un éminent politologue et juriste malgache, on a, non seulement la mémoire courte mais pire, on prend un malin plaisir ou un plaisir malsain de dévoyer ou de dévergonder l’Histoire ». Est-ce pour dire et montrer que la vie démocratique bat son plein et que la liberté existe ?

- Réagissez à cet article par email : raw.tribune@gmail.com

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