- le Noce Apostolique
La délégation chinoise présente actuellement à Antananarivo fait des siennes. Lors de la réception offerte hier soir par le président du Sénat aux membres de la délégation parlementaire chinoise au palais de Iavoloha, les Chinois ont fait savoir à leurs hôtes qu’ils ne désireraient pas croiser le Noce Apostolique, représentant du Pape dans le pays et accessoirement Doyen du Corps Diplomatique accrédité à Antananarivo. Le ministre des Affaires étrangères, Marcel Ranjeva en personne, est allé annoncer la mauvaise nouvelle à Mgr Augustine Kassuja, Nonce Apostolique à la Nonciature à Ivandry. Quoi qu’il en soit, la réception s’est déroulée sans la présence du prélat et sans la moindre protestation de la partie malgache. Que peut- on dire de plus sinon que la Chine est coutumière de ce genre d’intervention en terre malgache. En 1997, après le retour au pouvoir de Didier Ratsiraka, Pékin est déjà directement intervenu au plus haut niveau de l’Etat pour que la grande île rompt ses relations avec Taïwan. Ce qui fut chose faite dans la foulée.
INGERENCE
En tout cas, cette intervention chinoise a un nom : ingérence dans les affaires intérieures du pays hôte. Mais si l’Etat malgache accepte de subir cette humiliation, c’est que forcément, il a des intérêts avouables et non avouables à protéger. Quitte à vendre son âme aux communistes. Par ailleurs, la presse malgache a eu maille à partir avec la délégation chinoise dans la couverture de ce déplacement. Il a été interdit aux journalistes, et spécifiquement aux membres de la presse écrite, d’approcher les apparatchiks chinois. Seuls les cameramen et les photographes ont pu rapprocher de ces messieurs. Les explications de ces atermoiements d’un autre âge sont à trouver dans le fait que les relations entre le Vatican et la Chine ne sont pas au beau fixe. Madagascar n’a pourtant rien à voir avec cela. Concernant les journalistes, chacun sait que la presse n’est pas libre en Chine.
