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Antananarivo | 14h00
 

Editorial

La Chine et nous

lundi 21 juillet 2008 | R. C.

Les Jeux olympiques de Beijing du mois prochain donnent une opportunité de parler des relations entre la Grande île et la Chine. Entre les Malgaches et les Chinois. Ces cinq dernières années, les deux pays ont tissé des liens commerciaux très forts. Les produits Made in China se déversent dans le pays comme jamais auparavant. Les entreprises chinoises raflent de gros marchés de travaux publics et de bâtiments. Les investisseurs chinois injectent de l’argent dans le ciment, le pétrole et dans les mines. Des secteurs dans lesquels ils étaient absents une décennie plutôt. C’est dans cette euphorie que la Chine fait construire un nouveau complexe pour abriter les locaux de son ambassade et de ses services consulaires à Antananarivo. Contrairement aux Américains, ils ont obtenu une parcelle de terrain à l’intérieur même de la ville d’Antananarivo. Plus précisément à Nanisana tandis que la nouvelle ambassade des Etats-Unis sera construite en banlieue, au milieu d’entreprises franches ! Des ouvriers chinois travaillent nuit et jour sur ce chantier aux côtés des manœuvres malgaches. Le site est interdit au public. A l’instar de l’ensemble de ces relations dont les détails restent inaccessibles à la grande majorité. Toujours est-il que les « produits chinois » permettent aux locaux de renouveler leurs garde-robes à moindres frais, d’équiper leurs cuisines et de meubler leurs salles de séjour et salles à manger à des prix raisonnables. Les nouveaux Chinois réintroduisent une agressivité commerciale qui secoue les habitudes de consommation. Les « vita sinoa » soulagent le porte-monnaie des Malgaches.

Passons par Pékin

D’aucuns trouvent pourtant à redire sur cette offensive chinoise. « Péril jaune », « blanchiment d’argent », « corruptions », « émigrations clandestines », etc. Sans doute, un tout petit peu de tout cela à la fois. Cependant, cela ne constitue pas une raison suffisante pour s’offusquer de cette présence comme le font les « bonnes consciences ». Au contraire, il faut l’encourager. Parce que les produits chinois sont à la portée de tous et contribuent à juguler l’inflation. Parce que les entreprises chinoises offrent du travail aux jeunes malgaches des villes et de la campagne. Parce qu’avec eux (les Chinois), les rapports sont francs et directs. Parce qu’ils s’intègrent vite et bien dans la société. Parce qu’ils obligent les « nantis » à revoir leurs stratégies et leurs rapports avec les locaux. Parce que cette présence transforme et oblige à évoluer, on ne sait pas encore dans quel sens, le face-à-face stérile et odieux de Madagascar avec ses « traditionnels » bailleurs de fonds. Certes, ce ne sera pas demain que tout basculera vers un rapport plus équilibré entre les différents protagonistes. Par ailleurs, Madagascar et la Chine ont des progrès à faire en matière de démocratie et de droits de l’homme, de liberté d’expression et de presse. Mais si le chemin qui mène vers un « léger mieux » passe par Pékin, passons par Pékin.

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