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Editorial

L’ombre du « karatra isan-dahy »

jeudi 24 janvier 2008 | RAW

De plus en plus des observateurs et une frange de l’opinion se font très critiques. En fait, il y a de quoi. Les tons montent du côté du pouvoir. Les ordres et les avertissements se multiplient. Le pouvoir va sévir. La loi doit être appliquée. Mais les bandits de tout accabit, en col blanc ou armés, continuent de courir et de frapper. Sont-ils vraiment sensibles à ces « vociférations » de toutes parts, s’interrogent les politiques.

En tout cas, ces politiques et une majorité des sexagénaires ou des soixante-douzards se demandent, au vu des actualités politico-fiscales si le pays n’est pas en train de s’acheminer vers la constitution d’un Exécutif très fort au détriment de la démocratie et de la décentralisation que l’on souhaite tant ? Le « karatra isan-dahy » a disparu mais le risque est grand, au rythme actuel des dispositions de la loi des Finances 2008, que le système d’imposition ne prenne une autre forme. La suppression de la taxe professionnelle est en effet accompagnée de l’obligation pour chaque contribuable de disposer de l’une des deux cartes suivantes : la carte de l’impôt synthétique ou de la carte d’immatriculation fiscale. Valable pour un seul exercice, l’une ou l’autre de ces cartes doivent être renouvelé chaque année.

Et savez-vous comment l’Etat déconcentré va-t-il procéder pour vérifier lequel est le bon contribuable et lequel est le mauvais ?

Comme la mesure s’applique à toute personne physique ou morale exerçant une activité à but lucratif, seuls les prêtres, les bonnes soeurs et les personnes qui évoluent dans le bénévolat ne sont pas concernées. Dès lors comment distinguer ? Il faut bien pour le taux de recouvrement fiscal annoncé pour 2008 que les agents du fisc trouvent les moyens de les dénicher. Étant donné toutefois qu’il leur faut une réquisition pour effectuer les contrôles, le contribuable lambda peut toujours circuler tranquillement dans les rues sans risque d’être interpellé.

Toujours est-il que la mention selon laquelle « la présentation de l’une d’entre elles ( soit dit le carte de l’impôt synthétique ou la carte d’immatriculation fiscale ) est obligatoire lors des réquisitions effectuées par des délégués des Collectivités territoriales décentralisées, des agents de l’administration fiscale ou des représentants de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions « ne rassure pas ». Elle fait penser à l’autorité du chef disctrict ou du chef de canton en son temps, ou à celle du chef quartier ou « mpiadidy ». Pressés par la hiérarchie de l’Etat déconcentré ou voulant satisfaire leur ego et plaire à leurs supérieurs, ces auxiliaires de l’Etat réquisitionnent les forces de l’ordre et peuvent recourir aux anciennes pratiques de contrôle du « karatra isan-dahy ». Seuls durant cette période révolue que nous évoquons, en furent épargnés les « fonctionnaires », les soldats et les religieux, toutes confessions confondues.

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