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Economie

Climat des investissements

« L’informalité semble être un choix rationnel »

mercredi 3 novembre 2010 |  2008 visites  | Mona M.

La dernière étude disponible sur le climat des investissements (ICA) à Madagascar a été présentée à la Banque mondiale le mercredi 27 octobre. Elle recouvre le résultat d’enquêtes effectuées auprès du secteur privé avant la crise politique actuelle. C’est Leonardo Iacovone, expert du secteur Développement du secteur privé au sein de la Banque mondiale, qui en a fait la présentation.

Le rapport décrit un environnement des affaires qui était déjà très difficile avant la crise, en particulier pour les petites entreprises ; les moyennes et grosses entreprises s’en sortant mieux. Il s’agit d’un phénomène particulier à Madagascar : en effet, dans la plupart des autres pays, et surtout les pays développés, les petites entreprises croissent plus vite que les grandes. À Madagascar, en revanche, ce sont les grandes entreprises qui s’agrandissent le plus vite. Les petites entreprises, même productives, n’arrivant pas à se développer. La cause majeure de ces difficultés est l’existence de distorsions de marché et d’obstacles à la croissance des petites et moyennes entreprises (PME). L’accès à l’infrastructure, surtout à l’électricité, et les coûts de transaction (la criminalité et la corruption), par exemple, varient considérablement avec la taille des entreprises, ce qui pose des problèmes plus importants au fur et à mesure que les entreprises se développent, ce qui pourrait constituer une incitation pour les entreprises à rester de petite taille.

Le rapport confirme également l’existence d’une mauvaise allocation des ressources en montrant qu’il semble ne pas y avoir de corrélation positive entre la croissance et la productivité : « Les entreprises plus productives ne croissent pas nécessairement plus rapidement que celles moins productives », mentionne le résumé exécutif du rapport.

La conclusion de l’étude est sans appel : « L’informalité semble être un choix rationnel dans un environnement où être formel et de petite taille est particulièrement difficile ». En effet, les très petites entreprises souffriraient d’être formelles, à cause de la lourde charge de se conformer aux réglementations, et les coûts apparents élevés pour assurer un approvisionnement stable en électricité et la sécurité.

Deux messages politiques clés ressortent de ces résultats. « Premièrement, il est nécessaire de s’attaquer aux distorsions du marché des facteurs qui génèrent une situation où les entreprises plus productives sont incapables de croître plus vite et libérer leur potentiel. Deuxièmement, l’amélioration de l’environnement des affaires, en particulier pour les micro et petites entreprises, est essentiel pour leur permettre de sortir de l’informalité et de se développer ».

Cette étude provient, rappelons-le, de données recueillies avant la crise, plus précisément entre 2004 et 2007. Or, les auteurs mentionnent déjà une aggravation des obstacles rencontrés par les entreprises entre ces deux dates, avec des coûts plus élevés de production d’électricité au niveau de l’entreprise, et de plus en plus de frais pour assurer la sécurité, sans compter les pertes occasionnelles et dues à la criminalité.

Il semble donc aller de soi que les entreprises sont confrontées à des défis encore plus considérables depuis la crise, et que les conclusions émises dans ce rapport en sont d’autant plus vraies aujourd’hui.

1 commentaire

Vos commentaires

  • 4 novembre 2010 à 01:31 | Info ou intox ? INFO : (#2357)

    Le message de votre article est ambigu, vous ne fournissez pas les sources et dates de l’étude.
    Vous dites : " [l’étude] Elle recouvre le résultat d’enquêtes effectuées auprès du secteur privé avant la crise politique actuelle.

    Alors, pour votre information, voici d’autres résultats, relatifs à ces 2 dernières années, qui eux, montrent clairement l’’impact catastrophique de la crise et le climat de méfiance qui bloque les investissements à Madagascar.
    http://www.midi-madagasikara.mg/index.php/component/content/article/2-economie/2158-climat-des-investissements-madagascar-en-retard-sur-plusieurs-dimensions

    Climat des investissements : Madagascar en retard sur plusieurs dimensions
    Samedi, 29 Mai 2010 00:00

    Les investissements privés ont augmenté mais restent toujours loin de leur potentiel. C’est le constat qui se dégage d’une étude du bureau de la Banque Mondiale sur le secteur privé malgache. Présentée, avant hier lors du dialogue sur le développement, par Josiane Raveloarison, expert en développement du secteur privé à la Banque Mondiale, l’étude révèle notamment que « jusqu’à la récession économique mondiale et la crise politique, les investissements publics et privés ont régulièrement augmenté ». C’est ainsi par exemple que le total des flux d’investissements privé a augmenté de 8,6% à 25,7% en 2008. De même, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) ont atteint 8,3% en 2008, contre 0,2% en 2003. Bien évidemment, la crise politique de 2009 a entraîné des effets néfastes sur le développement du secteur privé.

    Difficile

    Et le redressement s’avère très difficile, dans la mesure où la situation du climat des investissements déjà non performante a été aggravée par les longs mois de crise économique. Selon d’ailleurs cette étude de la Banque Mondiale, le pays continue d’être en retard dans plusieurs dimensions de son climat d’investissements. Une situation confirmée par les indicateurs internationaux de performance. Dans le Doing Business 2010 par exemple, Madagascar se retrouve à la 134è place sur 183 pays. Dans l’indicateur qualité des connaissances, la Grande Ile ne fait pas mieux et se retrouve au 112è rang parmi 134 pays. Même situation en matière de compétitivité de l’économie où Madagascar n’a qu’une piètre performance en retrouvant à la 121è place sur 133 pays.

    Mesures appropriées

    Un bilan décevant, en somme. Et qui nécessite des mesures appropriées afin de rendre la destination Madagascar plus compétitive et à même d’encourager les détenteurs de capitaux internationaux à venir investir à Madagascar. L’étude de la Banque Mondiale suggère, entre autres de générer un appui politique sans équivoque au programme de réforme de l’environnement des affaires. Il s’agit, en l’occurrence de lancer un signal fort en améliorant le classement dans la publication Doing Business à travers des mesures concrètes : réduction du délai d’émission des visas et des permis de travail ; simplification des procédures d’obtention des permis de construire ; réactivation des guichets uniques de création d’entreprises (ex-GUIDE), dans les grandes villes, y compris les pôles de croissance. L’autre mesure consiste à améliorer la facilitation et la promotion des investissements, en relançant par exemple l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM) qui, malheureusement est pratiquement mis en veilleuse depuis la crise politique. Bref, il est plus que jamais temps de prendre les mesures qui s’imposent pour remettre le secteur privé malgache en marche. Seulement, une telle démarche s’avère difficile tant que le pays vit encore dans la crise politique. Vivement un retour rapide à la situation normale.

    R.Edmond

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