Tout le monde connaît cet effet qui résulte du mouvement d’une arme utilisée par les aborigènes australiens. Plus on la lance vite, plus vite elle revient !
A ce stade de la crise politique, l’issue finale ne sera plus que péripéties. Par contre, les nouveaux tenants du pouvoir devront regarder de plus près et très vite la suite des évènements. Ils vont arriver au pouvoir avec l’appui des frustrés de tout bord comme cela s’est passé la dernière fois.
Tous ces frustrés ont envie d’un quotidien meilleur, d’un avenir un peu plus ouvert. Et cela représente une tâche immense qui ne supporte pas l’à peu près. Il faut trouver les volontés, les compétences et les moyens de satisfaire ces souhaits. Il ne faut surtout pas oublier que par essence, un frustré a besoin que l’on satisfasse rapidement ses besoins ! Ce ne sera certainement avec des émissions TV ou radio, ou de publicités que l’on calmera la frustration des gens.
Espérons pour les nouveaux venus de ne pas faire les mêmes erreurs que ceux d’avant : la suffisance, l’arrogance et l’instauration de la peur.
Pour relever le défi, il va falloir convaincre tout le monde que c’est une œuvre collective. Sans insulter personne, dans l’entourage immédiat des harangueurs de la place du 13mai, je ne vois pas pour le moment de personnes capables d’appréhender l’immense problème qui nous attend.
La première chose est de bien comprendre que les nouveaux ont la malchance d’arriver au pouvoir avec une crise économique et financière mondiale dont on n’a pas encore atteint le point le plus bas. Il suffit de regarder tous les chiffres actuels (pas les prévisions mais réalisés sur le 1er trimestre 2009) en termes de récession dans tous les pays. Si l’équipe actuelle n’est pas capable d’appréhender dans le fond cette question, avec le manque de moyens, on va encore glisser vers le genre financement parallèle ou autres erreurs commises il n’y pas si longtemps.
D’un autre côté, pendant les premiers mois, tous les regards vont se porter sur les manières dont les tenants du pouvoir vont réellement gérer la démocratie, si tant revendiquée au début de cette crise. On va voir si tout le monde peut critiquer ouvertement leurs faits et gestes. Si au moindre prétexte genre « ordre public » ou « fausse propagande », on essaie de museler la libre expression, cela risque très vite encore de tourner au vinaigre.
J’ai l’habitude de dire que la conquête et l’exercice du pouvoir demande des qualités diamétralement opposées. Ce qui fait que bien souvent, celui qui a conquis le pouvoir a du mal par la suite. Avoir les qualités pour agir pour le bien d’un peuple n’a rien à voir avec les qualités d’un conquérant. Agir dans ce sens demande d’autres qualités. C’est exactement ce qui est arrivé à Mr Ravalomanana et son équipe. Ce n’est pas parce que l’on a réussi sa vie personnelle et conquis le pouvoir suprême, que l’on est capable d’en exercer la responsabilité.
Pour notre pays en tout cas, il faut que Mr Rajoelina pense, qu’il le veuille ou non, que tout le monde sait qu’il n’a aucune compétence dans le domaine de la gestion des affaires publiques. Il faudra qu’il s’entoure de gens très volontaires et compétents pour penser pouvoir réussir. Le problème pour lui sera de savoir être humble et de faire confiance à son entourage. Mais avant cela, il va falloir bien choisir cet entourage, et surtout éviter les obéissants et dévoués courtisans qui n’attendent que ça. Bien évidemment, il faut aussi compter sur les “vautours” qui planent et virevoltent déjà au dessus de tout ceci. Eux, ils n’hésiteront pas à s’engouffrer dans le moindre faux pas.
L’autre image par rapport au boomerang, c’est ce que l’on appelle dans le langage courant : « le retour de manivelle ». Gare à celui-ci, il peut faire très mal !
Oncle Georges
