Le président de la République, deux membres du gouvernement ainsi qu’un ex- ministre trustent les quatre places réservées aux laïcs au sein du bureau central de l’église de Jésus de Madagascar (Fjkm). Il s’agit de Ravalomanana Marc, chef de l’Etat, Ivohasina Razafimahefa, ministre de l’Economie, Haja Nirina Razafinjatovo, ministre des Finances et de Radavidson Andriamparany Benjamin, ancien ministre des Finances et de l’Education. Difficile de ne pas y voir une non- séparation de l’Eglise et de l’Etat. D’aucuns seraient tentés de parler d’un Etat-Fjkm après l’Etat-Tim et l’Etat-Tiko. Cette main- mise s’étend en effet parmi les autres chefs d’institutions. Notamment au niveau de l’exécutif puisque le Premier ministre Charles Rabemananjara communie aussi au sein de la Fjkm. Un Etat « protestant » qui sonne comme une revanche après les chefs d’Etat catholiques successifs depuis l’indépendance. A ceci près que ni Philibert Tsiranana, ni Didier Ratsiraka, ni Zafy Albert n’ont exercé une fonction quelconque au sein de l’église catholique. Ils sont restés de simples fidèles restant à l’écart des conférences épiscopales. Respectant ainsi scrupuleusement la séparation de l’Eglise et de l’Etat tout en cantonnant dans la sphère de leur vie privée leur croyance religieuse.
clochers
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les principales autorités étatiques s’impliquent dans les affaires de l’église. Et principalement dans celles de l’église protestante. Cette situation peut faire le jeu de la Fjkm sans toutefois arranger celles de la République. C’est vrai que pour le moment, personne ne bouge pour protester cet état de fait. Mais il faut se souvenir que Zafy Albert a été empêché pour moins que çà. Un ‘deux poids, deux mesures’ que le père de la Démocratie et tous les authentiques républicains considèrent comme injuste et inique. Les autres, à l’instar de Avoko, confient désormais le sort de ce pays entre les mains du Père que personne ne doit associer aux querelles de clochers bassement matérialistes.
