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Politique

Loi sur les partis

L’Arema ira à Mavoloha

vendredi 12 décembre 2008 | R. C.
Pierre Houlder Ramaholimasy surprend l’opposition.

Le secrétaire national de l’Arema prend à la lettre et au mot le président de la République. Pierre Houlder Ramaholimasy surprend l’opposition. Exécutant la décision du comité directeur du parti, il annonce que « l’Arema ira à Mavoloha le 17 décembre pour débattre de la loi sur les partis. » Répondant ainsi favorablement à l’initiative présidentielle sans poser ni conditions ni préalables. Plusieurs raisons expliquent cette ligne de conduite. Primo, « depuis six ans, ce pouvoir refuse le dialogue mais ces derniers temps, il tend la main. J’ignore s’il agit sous l’influence de quelques pressions extérieures ou s’il juge que la situation nationale exige de lâcher du lest, mais pour ce qui concerne l’Arema, nous ne voulons pas rater cette opportunité », argumente le N° 1 de l’Arema. Puis il ajoute « nous avons des choses à dire sur la situation politique, économique et sociale. L’heure est grave, donc nous voulons nous servir de cette chance pour nous exprimer et pour montrer aux Malgaches que l’Arema, le vrai, se soucie de leur sort ». Enfin et non des moindres, Pierre Houlder Ramaholimasy souhaite saisir cette perche tendue par le pouvoir en vue de faire démentir ou non les craintes exprimées du côté de l’opposition quant à la sincérité de la démarche présidentielle : « avec cette participation aux débats sur la loi sur les partis, l’Arema offre une dernière chance au pouvoir de montrer sa sincérité ».

Cadeau d’anniversaire

S’agissant du fond, l’Arema s’apprête à évoquer des sujets comme la démocratie, le code électoral, l’absence d’apaisement politique, les problèmes économiques. « Tout doit être dit au chef de l’Etat lequel ne devra pas prendre des demi- mesures puisque la loi sur les partis n’est qu’une infime partie de cet ensemble plus vaste et que les politiciens ont pour rôle de s’occuper, non seulement de politique mais de toutes les choses publiques, notamment les problèmes économiques du pays », devise celui qui représentera l’Arema à ces assises. « C’est à l’issue de cette rencontre que chacun pourra se faire définitivement une idée si oui ou non, le pouvoir se soucie effectivement du développement du pays », précise-t-il. Telle sera la position officielle de l’Arema révélée hier et « épousée » par son secrétaire national. Il ajoute, concernant ceux qui vont boycotter la rencontre : « je respecte leur attitude, plus particulièrement ceux qui sont à l’extérieur. Ces derniers n’ont pas la même compréhension des problèmes vécus au quotidien par les Malgaches, donc nul ne peut les blâmer ». Plus subsidiairement, l’Arema croit qu’une participation à la rencontre de Mavoloha tendrait probablement à faire baisser la tension politique et sociale à la veille des fêtes de fin d’année.

Bref, le chef de l’Etat qui fête aujourd’hui ses 59 ans ne peut espérer meilleur cadeau d’anniversaire que cette participation de l’Arema, canal historique.

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