Presque tout le monde admet la nécessité de se pencher sur la réorganisation des partis politiques. Financement ou cofinancement, structure, idéologie, projet de société, statut de l’opposition, sont évoqués par le commun des personnes interrogées dans la capitale. Seule la nécessité de réduire leur nombre prête à discussion, au même titre que les questions relatives aux politiciens en prison ou en exil ou la réconciliation nationale ou au MAP et, plus généralement, aux divers programmes gouvernementaux.
Beaucoup parmi les personnes interrogées hier ont loué l’initiative du président Marc Ravalomanana qui répond à tout point de vue aux attentes et aspirations des politiciens de tous les bords.
D’après quelques cadres d’entreprises qui ont requis l’anonymat, « la rencontre ne peut concerner, telle qu’elle se présente, que la structuration et la professionnalisation des partis et non des « tora-po », et encore moins des desiderata des politiciens à propos de l’un des leurs . Lors de ce rendez-vous, il ne s’agit pas de revendiquer le retour des exilés ni de remettre sur le tapis la politique du régime, il est question, comme l’a signifié Manandafy Rakotonirina, de modernisation, de normalisation et de mise en conformité de la loi sur les partis pour une vie politique plus démocratique ». Bref, il s’agit de l’avenir si l’on en croit ces cadres d’entreprises.
De l’audace du président
En tout cas, aucune des personnes interrogées ne nie l’audace du président qui, hier encore, ne voulait pas entendre parler de politique mais de technique et de méthode de travail et puis soudain, a décidé de convoquer une rencontre avec toutes les formations politiques pour discuter de la loi sur les partis. Le président Marc Ravalomanana est-il prêt à remettre en cause sa pratique politique, se demandent-elles. Car une telle rencontre/discussion et une telle démarche ne peuvent qu’aboutir à une évaluation des pratiques politiques de chaque politicien et de chaque formation politique. Toute la classe politique est-elle prête à relever ce défi ?
En attendant le jour J, si le nombre des partants est en train de s’étoffer, dans le camp des hésitants et qui manqueront à l’appel, on élève la voix et on cherche les arguments pour justifier son refus de participer à l’élaboration de cette loi sur les partis. Le président initiateur de la rencontre est prêt, a-t-il encore dit hier à Iavoloha. Il ne faillira pas.
