- Je ne me taispas, mais je ne crie pas non plus…
« Je ne me tais pas, mais je ne crie pas non plus sur les toits pour ne pas dire que je n’aboie pas non plus » ; c’est ce qu’a fait comprendre Elia Ravelomanantsoa dans la dernière émission dominicale de Penjy Randrianarisoa de la Radio ACEEM. Le développement de Madagascar est, à son avis, l’affaire de tous mais pas uniquement de l’Etat et c’est pourquoi, Elia Ravelomanantsoa propose.
« Je travaille dans un autre milieu car je bénéficie de mes expériences de femme d’affaires, d’entrepreneur et je me consacre aux simples gens dans leur vie professionnelle quotidienne, dans les campagnes, dans les champs, dans les lieux de production », soutient-elle. Présidente de l’association politique « Madagasikarantsika » et candidate lors de l’élection présidentielle de décembre 2006, Elia Ravelomanantsoa est depuis de plus en plus convaincue qu’il faut faire de la politique autrement pour ne pas décevoir ses électeurs et pour développer le pays. « En fait, poursuit-elle, nous mettons en œuvre ce que nous avons proposé durant la campagne électorale ».
En tout cas, Elia Ravelomanantsoa est persuadée que le développement n’est pas le monopole de l’Etat et c’est là l’essence de son association. Elle insiste qu’elle ne fait pas de la politique pour ou contre une personne. Si nous avons bien compris, le métier de politicien, à son avis, est un sacerdoce. Dès lors, elle doit s’acquitter d’un devoir envers la nation. Et ce devoir incombe à tout homme ou femme d’Etat, à tout dirigeant politique.
Les circonstances et l’actualité mondiale aidant, « Madagasikarantsika » conçoit la pratique politique autrement. L’association entretient des liens permanents avec les électeurs à la base qui sont des citoyens, des contribuables, mais surtout des producteurs. Elia Ravelomanantsoa explique : « La déstructuration de la société malgache, conséquence des difficultés de la vie et de la mondialisation, est telle que dorénavant, il faut que les ménages ruraux, les producteurs, la société rurale reconsidèrent leurs activités. Il s’agit dès lors de les persuader et de les aider à reconvertir leurs activités productives de manière à ce que cette production se tourne vers le marché et non plus uniquement vers la satisfaction des besoins domestiques ; que cela soit sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif. La coopérative est l’un des outils que « Madagasikarantsika » promeut pour atteindre ces objectifs.
Elia Ravelomanantsoa ne fait pas partie de l’opposition classique, elle appartient plutôt à ce qu’elle appelle l’autre camp, celui en face du pouvoir. Elle déplore d’ailleurs que l’opposition à Madagascar se conduise à la française. Ce qui ne lui convient pas car c’est une opposition systématique et trop souvent acharnée. « Madagasikarantsika » propose ; c’est sa devise et son principe. Ainsi, Elia Ravelomanantsoa suggère que pour ne pas décevoir les électeurs, les contribuables et les citoyens, l’opposition s’organise en commission car la société malgache a sérieusement besoin de conseil tant social qu’économique ou culturel.
Recueilli par Raw
