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Culturel

Sareraka

« Je participe à un mouvement populaire d’intérêt commun »

vendredi 13 février 2009

Yvon William Randriazanakolona, Sareraka pour le public, est un personnage artistique connu notamment à travers les mouvements populaires. Il est l’un des témoins de toutes les manifestations populaires qui ont eu lieu dans le pays depuis 1972. Maintenant, il est l’un des leaders de la revendication populaire menée par Andry Rajoelina sur la place du 13 mai. L’artiste en parle. Interview.

Vous êtes toujours présent à chaque mouvement populaire dans le pays. Avez-vous des explications là-dessus ?

- Sareraka : Il faudra bien souligner que je ne participe qu’à un mouvement populaire d’intérêt commun. Et ce, dans le but d’offrir un avenir meilleur pour la future génération ; pour votre progéniture et pour la mienne, en somme pour nos enfants. Moi aussi, je fais partie du « vahoaka ». Ma présence sur les scènes d’animation s’explique sur le fait que je suis artiste, un homme de la communication. Ma contribution au sein du mouvement consiste à utiliser le talent qu’on m’a offert.

En 2002, vous étiez du côté du pouvoir, maintenant vous êtes du côté de l’opposition. Comment expliquez-vous ces changements fréquents de camp ?

- Oh, écoutez ! En 2002, j’étais d’abord au côté du peuple pour dénoncer la dictature de l’amiral Didier Ratsiraka et pour prôner le « fihavanana malagasy ». Et six mois après que Marc Ravalomanana a été placé au pouvoir, j’ai déjà commencé à critiquer ses mauvaises pratiques. Le pouvoir qu’on lui a décerné, il l’a transformé en dictature beaucoup plus tordue. Malheureusement, les gens ne s’en sont aperçus que quelques années plus tard. Sept ans après 2002, les forces sont finalement parvenues à se rassembler. Et nous voilà maintenant. Le peuple est de nouveau sur la place du 13 mai.

Peut-on dire que vous êtes un témoin vivant de tous les mouvements populaires des malgaches ?

- Depuis 1972, j’étais là, parmi le peuple. A l’époque, j’étais encore étudiant à Ambositra. J’ai assisté également à la manifestation populaire de 1991. Malheureusement, j’ai dû partir à l’étranger pour remplir le contrat que j’ai déjà signé un an plus tôt. Je n’ai assisté qu’aux 20 premiers jours de la manifestation. J’étais également là en 2002. Actuellement, je suis encore ici, présent, malgré tout.

Dans les coulisses, on dit que vous n’avez plus que les mouvements populaires pour monter sur scène…

- Peut être bien ! En vérité, ce sont mes occupations quotidiennes en dehors de la musique qui ne me permettent plus de monter sur scène. J’ai peut être le temps d’écrire des chansons et d’enregistrer des albums, mais je n’ai pas le temps de les distribuer et de faire leur promotion.

Avez-vous pensé à écrire une chanson sur les pratiques politiques du président Marc Ravalomanana que vous qualifiez de dictateur ?

- J’ai déjà écrit des chansons en 2004, mais les radios et télévisions ont eu peur de les diffuser. Ce qui justifie, une fois de plus, la dictature de Marc Ravalomanana. Mais cela ne m’a fait pas sourciller. J’ai l’habitude des censures. J’en ai déjà vu durant la deuxième République.

Quel est au juste le principe de Sareraka ?

- Le respect du peuple. La divergence d’idées est pour moi une richesse assez particulière. Il faut toujours écouter les autres tant qu’ils n’ont pas encore fait des forcings ou des bêtises. C’est un moyen efficace pour parvenir à une discussion ou « dinika amorom-patana ». C’est aussi une éducation qu’on doit transmettre à toutes les générations.

Jusqu’où ira donc ce mouvement populaire ?

- Si au début, l’objectif était la mise en place d’un gouvernement transitoire et l’amendement de la constitution, maintenant il change. On demande à la fois une transition et le départ de Marc Ravalomanana.

Propos recueillis par Arena R.

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