Une nouvelle mission politique vient d’être confiée à Jacques Sylla : mener campagne à Mananara-Avaratra pour le compte du parti et du régime. L’objectif est que l’inamovible Zakahely Boniface ne retrouve plus son fauteil à Tsimbazaza.
Visiblement, le régime en place ne veut pas laisser Mananara-Avaratra tomber pour la troisième fois entre les mains de Zakahely Boniface. Un Zakahely Boniface qui vient d’écoper en Appel d’une peine de 30 mois d’emprisonnement ferme. Hier, le président de l’Assemblée nationale, Jacques Sylla en personne a fait le déplacement à Mananara-Avaratra pour mener campagne contre lui D’après nos sources, la cote de popularité de ce farouche opposant au régime de Ravalomanana monte en flèche depuis la sortie de cette nouvelle condamnation judiciaire considérée par la population de son fief comme une condamnation purement politique. Zakahely Boniface pourrait donc améliorer le score (44,68% des voix contre 32,92% pour Tareha Honoré du TIM) qu’il a obtenu lors de l’élection du 23 septembre dernier. Au cours de cette descente du président de l’Assemblée nationale, il ne sera pas exclu que des gros moyens comme des hélicoptères et des 4x4 seront engagés pour faire gagner le candidat du parti au pouvoir.
Electeurs sous pression
Malheureusement, les électeurs de Mananara-Avaratra ne pourront pas voter librement le 14 novembre prochain. La présence massive des éléments des forces sur place il y a déjà une semaine intimide la population. Alors que l’état de nécessité nationale ou la loi martiale n’a pas été déclaré dans ce district de la région Analanjirofo. A cette allure, beaucoup craignent que les bureaux de vote ne soient surveillés de près pour ne pas dire encerclés par ces hommes en treillis le jour du scrutin. Quelle mission effectue vraiment ces hommes armés dans la localité en cette période de campagne électorale ?
En tout cas, il faut reconnaître que le régime ne veut pas la présence de Zakahely Boniface à l’Assemblée nationale. Un vrai opposant qui osait dénoncer les dérives et les échecs du régime. D’ailleurs, l’échec électoral de Zakahely Boniface permettra au TIM d’augmenter à 108 (le candidat du TIM n’aura pas de mal à gagner à Bealanana) le nombre de ses élus à l’Assemblée nationale.
Du côté des passionnés des débats politiques et démocratiques, c’est le désespoir. L’Assemblée nationale ne pourra plus jouer son rôle de contrôleur de l’Exécutif. D’ailleurs, on verra si ces débats politiques seront au rendez-vous mercredi 21 novembre prochain, date prévue pour le premier face à face mensuel entre les nouveaux députés qui s’impatientent d’avoir leur part des 4x4 et le gouvernement du gal Charles Rabemananjara.
