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Editorial

Instabilités chroniques

jeudi 3 avril 2008 | R. C.

Les séries de limogeages de ces dernières semaines paralysent l’administration. Ce n’est plus un événement. C’est même devenu la règle dans ce pays depuis maintenant six ans. Les responsables administratifs sont nommés et remerciés à la va- vite. Souvent comme un malpropre. Sans autre forme de procès. Et aussi sans avoir la possibilité de se défendre. A chaque conseil, le chef de l’Etat, le premier ministre et les ministres procèdent sans arrêt à une nouvelle donne. A une nouvelle redistribution des cartes. La rotation de l’effectif est devenue systématique. Elle confine maintenant à une volonté manifeste de déstabiliser à la fois les individus dans leurs intégrités, dans leurs corps de métier respectifs et même dans leurs vies sociales. Ce mode de gouvernance frappe tous les corps d’Etat sans distinction : l’armée, la gendarmerie, la police, la magistrature, la fédération des ingénieurs, les médecins, les administrateurs civils, les inspecteurs d’impôts, ceux du trésor et des finances, le corps enseignant. Tout le monde.

P.A.R.L.

En six ans, ces instabilités chroniques ont par contre épargné en tout et pour tout cinq personnes : le président de la République lui- même, le président du Sénat, le président de la Haute cour constitutionnelle, le ministre des Affaires étrangères et dans une moindre mesure le secrétaire général de la présidence et le conseiller politique à la présidence de la République. A ce sujet, la stabilité du pouvoir est réel, tangible. Mais dans ces conditions, le développement du pays reste fortement hypothéqué puisqu’il ne peut pas se faire avec un personnel d’encadrement marqué du sceau de l’instabilité. Les cadres acceptant ces postes à responsabilités limitées n’ont que deux choses en tête : l’argent et les honneurs. Car ils savent qu’ils ne vont pas durer à leurs postes, ils vont assurer le minimum syndical. C’est-à-dire préparer un matelas de sécurité en cas d’atterrissage forcé. Pour beaucoup d’entre eux, la première décision à prendre est de préparer la sortie car souvent la fin de leur aventure reste peu glorieuse. Dès lors, la stabilité du pouvoir ne tient qu’à un fil : la docilité de l’opinion.

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