Les opposants se contredisent dans leurs propos. Et aussi dans leurs actes. Après avoir visionné la longue interview de Herizo Razafimahaleo sur TV+ vendredi, ils restent toujours dubitatifs sur la démarche et l’attitude du fondateur du Leader Fanilo. « Herizo Razafimahaleo paraît être d’accord avec le professeur Albert Zafy sur certains points ou sur le fond », selon ce membre de l’aile dure de l’opposition qu’on a pu rejoindre par téléphone hier. « Mais il refuse d’admettre officiellement son leadership et n’épouse pas entièrement la cause défendue par le CRN », continue notre interlocuteur. De même, pour le cas du Asa Vita ny Ifampitsarana, AVI. « L’ancien ministre Jean Jacques Rabenirina a été accrédité par son parti pour le représenter durant la réunion du CRN jeudi dernier, à la villa Elizabeth », déclarent les membres du CRN. Mais l’AVI, par l’intermédiaire de Norbert Lala Ratsirahonana, affirme de son côté « s’opposer à toutes actions illégales notamment la mise en place d’une transition ». C’est pareil pour le cas de Henri Lecacheur. Les membres du CRN lui reprochent de ne pas avoir demandé la bénédiction du Comité avant de descendre sur la place du 13 mai. Tout en étant les premiers à lui rendre visite à son domicile pour le réconforter après le feuilleton dans lequel il prétend être victime de deux tirs à bout portant. Ils étaient aussi présents lors de l’audition du président du parti fédéraliste à la brigade de recherche de Fiadanana.
- Détermination
Incompréhension ou pas, mésentente ou non, l’opposition radicale incarnée par le Comité Nationale de Réconciliation (CRN), reste toutefois déterminée à avancer sur la mise en place de la transition. Interrogé sur cette cacophonie, Emmanuel Rakotovahiny se veut rassurant : « la mise en place de la transition avance ». « Les tractations ici et là progressent petit à petit », se réjouit l’ancien chef du gouvernement. « Les vrais opposants sont ceux qui suivent le mouvement du professeur Albert Zafy », continue-t-il. Pour ce qui est des moyens financiers et matériels à la disposition du CRN, la question reste sans réponse. « C’est une question très délicate », reconnaît le président de l’Undd. Il est encore trop tôt pour le vice-président du CRN de dévoiler ses stratégies et ses moyens. Mais le CRN, par le biais de l’ex- Premier ministre dit, sans rien promettre, de faire quelque chose d’ici la fin de semaine. Mais toute tentative d’envahir la place du 13 mai est écartée. « Il n’est pas pour l’heure question de descendre dans la rue », avoue l’ancien Premier ministre.
