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Editorial

Hier, aujourd’hui et demain

jeudi 28 octobre 2010 | Lucius

Hier. Madagascar a commencé à être peuplé à une période où l’Empire romain était sur sa phase de déclinaison. L’île n’a quasiment pas connu l’Antiquité. Cette première subdivision de l’histoire est pourtant la plus étincelante si on se réfère à un certain Friedrich Nietzsche. En effet, le plus ancien site archéologique de Madagascar, connu avec certitude, date seulement de 406 ap. JC. Ce n’est donc qu’à ce début du Ve siècle de l’ère chrétienne que ce bout de terre détaché du Gondwana depuis des millions d’années reçoit ses premiers hommes, l’opportunité d’engendrer des hommes préhistoriques n’a pas été la sienne. Les mondes malais, indien, africain, tout comme l’Arabie ont fourni la population malgache. Les premiers à accoster l’île sont-ils de type africain ? Il y a des chances. Et les derniers, des Malais ? C’est trop simpliste, et ça réduit la dynamique du passé malgache à l’opposition entre deux races. En tout cas, les Zafiraminia, vague de migrants venus d’Inde et d’Arabie, sont réputés à l’origine des royautés malgaches allant de celles du Sud-Est, passant par celles du Sud-Ouest et continuant jusqu’à être la genèse hypothétique des premiers souverains betsileo et merina. En fin de compte, les diverses royautés malgaches seraient issues d’une unique souche.

L’Imerina. Etymologiquement le mot signifie « le pays des hauteurs ». Son plus ancien site archéologique connu se situe dans l’Avaradrano : celui d’Ankadivory daté du XIIe siècle. Ses premiers habitants auraient descendu la vallée du Mananara et ont atterri dans l’Avaradrano. Ses premiers royaumes ont vu le jour à la lisière orientale, résultat de la poussée de vagues de conquérants s’avançant progressivement depuis Fanongoavana, Imerimanjaka puis débouche à Alasora, à partir duquel les conquêtes ont adopté un rythme plus soutenu. Vers 1610 en effet, la lignée de ces nouveaux maîtres enlève la colline d’Analamanga. Entre temps, les habitants du pays ont pris la dénomination Merina (ceux-qui-se-sont-élevé) que l’on peut interpréter de deux manières dont la première fait référence à l’altitude élevée du pays, tandis que la seconde renvoie au dépassement civilisationnel (aménagement de rizières et domestication du bœuf) que les partisans de Ralambo ont pris sur les Vazimba.

La nation malgache. Nous sommes une diversité de groupes qui partage un seul territoire ; notre langue se présente sous forme d’une variété de dialectes mais dont les linguistes soutiennent l’unicité de fond ; il en est de même pour notre culture, disséminée en multitude au gré des contextes historiques et des contraintes du milieu physique. Les Sakalava sont les premiers à avoir tenté de fédérer la pluralité des groupes politiques sous une seule autorité. Les Merina les ont relayés mais c’est la France qui y parvient au bout du compte lorsqu’en 1904 Lyautey pénètre le Pays des épines, l’Androy, une contrée jamais conquise par aucune puissance ambitieuse. De ce fait, la parenthèse coloniale est en quelque sorte le temps de la cohabitation forcée entre des frères jusque là rivaux. D’où le malaise s’établissant entre eux une fois la France retirée. C’est le temps de l’invention du fihavanana afin de faire face à ce défi. Jusqu’à présent nous avons relevé le défi puisque la « naturalité » a triomphé des « velléités ». Notre essence est que nous sommes une nation en soi consacrée par la définition « une nation est un ensemble de communauté vivant sur un seul territoire, et ayant en partage une même langue et culture. » Le séparatisme est la tentation qui essaie de naviguer à contre courant de cette nature.

Aujourd’hui. Madagascar est une nation toute récente de par notre prise de possession tardive de l’île ; et la cohabitation des groupes est à l’épreuve de la « politique des races » cultivée et du revers de l’unification ratée du XIXe siècle. Ce qui fait que l’on continue à tâtonner jusqu’au présent actuel. Et quand les politiques tergiversent ainsi, l’ensemble stagne, voire recule. Pourtant le temps présent est une époque de pleine course entre toutes les nations du monde. Le contexte ne peut attendre le réveil malgache de la torpeur, faute de quoi on est sans cesse distancé. Cela se traduit par une situation économique et sociale désastreuse. L’avenir est un défi tout court.

9 commentaires

Vos commentaires

  • 28 octobre 2010 à 10:40 | Be Naivo (#712)

    Edito atypique et décalé. Un petit retour aux fondamentaux, qu’est ce que ça fait du bien !
    Merci Lucius.

    • 28 octobre 2010 à 16:06 | BRUNEAU (#3303) répond à Be Naivo

      Les investigations, que nous avons continuées à mener, nous ont révélé des pièces officielles révélatrices sur l’affaire Philippe Verdon.

      En effet, lesdits documents administratifs ont révélé que non seulement Monja Roindefo ment mais encore et surtout le Chef de la Police de l’air et des frontières semble avoir beaucoup d’explications à fournir sur ce dossier sulfureux.

      En parallèle, Philippe Verdon vient d’être reconduit aux frontières nationales, hier dans la nuit, pour être mis dans un avion en partance pour la France. Avec un e – ticket en aller simple en poche.

      ** L’affaire Philippe Verdon, malgré la décision de l’actuel Gouvernement d’expulser ce personnage pas comme les autres dont l’application s’est faite dans la soirée de mardi dernier, continue de faire couler beaucoup d’encre et contre les efforts de Jean Brunel Razafindrahofa de mouiller son patron, Organès Rakotomihantarizaka, pour sauver sa peau, a pris la décision de limoger ce dernier.

      ==> http://info-premier.blog4ever.com/blog/index-414508.html

    • 28 octobre 2010 à 22:15 | Sabrina (#4247) répond à BRUNEAU

      Hors sujet. Comme d’hab Bruneau

  • 28 octobre 2010 à 11:27 | kakilay (#2022)

    Le présent s’empêtre dans la problématique du : comment rester au pouvoir ?

    Ce n’est pas notre problème ...

    Quand le mot d’ordre, à voir les arguments des uns, est « Pourquoi faire mieux quand on peut faire pire », Comment voulez-vous que demain soit un défi...

    Avec la HAT : No Future !

    Donc...

    • 28 octobre 2010 à 16:31 | da fily (#2745) répond à kakilay

      Hi, cet édito nous renvoie à la reflexion géographico-historique sur l’aepyornis, il y a celà quelques mois. Mais il est vrai que l’aujourd’hui est forcément le résultat de conjonctions d’hiers, qui serviront inévitablement à construire le demain.

      Je ne suis pas partisan de l’écran de la juvénile nation malagasy qui masque nos déboires suicidaires, voir cycliques. Cela serait une piètre excuse, d’autres nations bien plus touchées par cataclysme ou conflits meurtriers s’en sont sorties plus qu’honorablement. Est-ce cet héritage de ces princes et autres vassaux guerroyant sans cesse pour plus d’assise qui nous mine et nous enclin à nous enfoncer dans les luttes intestines, sinon fratricides ?

      Essayons plutôt d’embrasser ce futur avec une approche plus visionnaire, plus conquérente. La compétition est effectivement redoutable, et notre statut d’iliens devrait servir plus d’atouts potentiels que d’inconvénients latents. Mais sommes-nous capables d’une telle envergure, ou plutôt nos élites, s’il elles se définissent comme telle, le recherche-t-elle vraiment ? A voir la perpétuelle tripatouille ayant pris la place des conquêtes guerroyantes, on peut effectvement se poser la question. + de 50 ans d’errances et d’auto-allumage n’ont qu’amenés amertume, désarroi et cupidité.

      Si d’une élévation certaine des perspectives, nous pouvons espérer tirer de meilleurs conclusions, il me fait doute sur le vecteur fondamental : l’individu malagasy, prompt à plier sous la fronde commune, et certes pétri de qualités, mais tout bonnement aussi malsain dans la forfaiture. Il m’en cuit de vous le dire : mais le vulgus pécum madascariensis serait en difficulté avec l’élévation et l’envergure. Il donne en tout cas l’impression de ramener toutes ces vertus à la possession cumulée de 4x4 et de villas : bien pitoyable image que nous lançons à la face du monde...Est-ce que nous serions réduits à raisonner qui comme bouviers, qui comme maquignons ? La seule résonnance du beuglement dans la vallée qui atteste de l’importance du cheptel suffit à réconforter ! Nous conviendrons que c’est peu...et piètrement égoiste en sommes, à l’instar de la moralité fielleuse d’un carnasssier JR Ewing pétant dans Dallas.

      Donc, serions-nous condamner à suivre piteusement le cours de cette meutrière histoire qui prend son temps pour modeler les hommes, les âmes, et les peuples ? A l’heure des villégiatures dans les banlieues lunaires pour vancanciers fortunés, ne serions-nous point capables d’accélérer notre marche vers le progrès, de nous lasser de ces jouets qui mettent sur la paille tant d’enfants de spectateurs avides et cupides ? Le cours de cette histoire bancale, ne peut-il être changé par ses hommes et ses femmes ? Faut-il attendre que nos tombes soient vidées des os blanchis de nos razanas, que l’imerina s’essouffle sous les cendres de ses derniers bois, que la plaie ouverte du nord-est à la face du monde résultat du saignement de rondins roses, que nos tortues et geckos endémiques fassent la fierté de vivariums lointains et obscurs, que nos femmes emmigrent en masse vers d’autres Libans, que notre sud se déssèchent jusqu’à évaporation totale pour que nous nous rendions compte du gâchis et du sabordage accompli ? La terre n’est hélas plus éternelle, et sans ses hommes, elle n’est seulement qu’une terre. Notre nation ne doit pas mourrir, restons les sauveurs de notre pays, n’attendons pas que les autres le fassent à notre place. Les hommes de demain sont les gardiens d’aujourd’hui, qui feront l’inverse de leurs aînés : amener ce pays vers la normalité, rien que ça vaudra de l’or !

  • 28 octobre 2010 à 13:48 | Mihaino (#1437)

    Merci Mr/Mme Lucius car tous nos compatriotes ici ou ailleurs devraient connaître notre histoire ...

    Continuez SVP à nous apprendre et à nous partager vos connaissances historiques !!! Si nos hommes politiques sont plus éduqués et bien instruits, je suis certain que MADAGASCAR connaîtra un bel avenir ...!

  • 28 octobre 2010 à 18:19 | diego (#531)

    Bonjour,

    Merci beaucoup Lucius.

    On est tout cela à la fois !!!!

  • 28 octobre 2010 à 22:00 | Jerry (#2173)

    Merci, Lucius. Ce rappel historique est vraiment utile, car certains, soit par ignorance ou mauvaise foi, essayent de modifier l’histoire de notre pays, afin de diviser les malgaches ou d’avancer leurs propres objectifs hégémonistes.
    Pour ceux que cela intéress, j’ai trouvré dans Madagate, la chronlogie historique de la nation malgache suivante. Comme quoi, il ne faut pas désespérer : Ramambazafy fait quand même des choses utiles de temps en temps !

    http://www.madagate.com/images/pics/2010/10/dago_histo.pdf

  • 29 octobre 2010 à 00:33 | Vary-Manta (#2623)

    Mais pourquoi raconter n’importe quoi sur une histoire que peut être que 1,5% de nous connaissent...Un histoire qu’on commence À peine à rechercher. Une histoire que peut-être vous n’êtes pas capable de raconter. Si vous raccourcissez l’histoire Madagascar À 3 tributs et en excluant les autres, ce n’est pas la peine de la raconter en publique.
    Pourquoi aussi les francais peuvent mieux raconter notre histoire que nous même ?! Et prendre Nietzche pour référence historienne, ...No comment.
    Je deteste ce « faire semblant » de cet édito !

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