Vendredi, alors qu’on attendait la diffusion de l’interview de Andry Rajoelina par trois ténors des médias télévisés, les chaînes radios proches du pouvoir étaient assaillies par des appels d’auditeurs et de représentants d’associations clamant que Madagascar devait avoir le courage de prendre ses distances avec les bailleurs de fond traditionnels. Selon ces appels, qui n’étaient sans doute pas tous spontanés, les Malgaches n’ont rien gagné depuis l’Indépendance à travailler avec des entités comme l’Union Européenne, et le pays ne doit plus se plier à leurs conditions exorbitantes, mais décider tout seul de son avenir, en recourant si nécessaire à d’autres formules de financement disponibles dans le monde. La visite du prince Al Waleed était présentée par ces « souverainistes » comme une preuve de la capacité de Madagascar à attirer des investisseurs.
Et pourtant, le soir même, Andry Rajoelina donnait un gage aux partenaires traditionnels du pays, en acceptant d’organiser deux élections avant la fin de l’année, comme l’avait suggéré en premier l’ambassadeur des États-Unis.
Lundi, le Premier ministre Monja Roindefo expliquait que son gouvernement était disposé à exécuter cette décision d’organiser des élections avant la fin de l’année. Mais il faisait entendre qu’il n’était que simple exécutant d’un Andry Rajoelina qui avait subi de fortes pressions de la communauté internationale et avait fini par céder. Et le Premier ministre d’ajouter que, face à la déception de nombreux acteurs qui regrettaient qu’une telle décision soit prise avant même que la Conférence Nationale se soit réunie, la date des élections serait quand même soumise à celle-ci.
Monja Roindefo ne se privait pas de trouver l’attitude de la communauté internationale « peu claire ». Et de dire que, puisque cette communauté ne reconnaissait pas le pouvoir en place, la HAT ne serait pas représentée à la célébration de la fête nationale française, malgré l’existence d’invitations officielles : « si certains y vont, c’est en leur nom personnel » déclara Monja Roindefo, qui expliquait qu’une telle façon de faire était la meilleure attitude pour éviter de mettre les uns et les autres mal à l’aise.
Et pourtant, Mardi, c’est une forte délégation de membres de la HAT et de ministres qui s’est rendue en convoi à Ivandry, et l’on apprit que c’était la Présidence qui avait fixé un lieu de rendez-vous pour cette délégation. Le Ministre des Affaires Étrangères, Ny Hasina Andriamanjato, ne semblait pas particulièrement affecté d’arriver de manière aussi visible pour ne pas prendre la parole.
Mardi encore, Blanche Nirina Richard, au nom du comité de suivi des résolutions des assises nationales, organisme rattaché à la Primature, critiquait la décision d’organiser des élections avant la fin de l’année. Elle remettait en avant le calendrier mis en avant par les assises nationales, calendrier qui prévoyait en préalable à toutes élections, de longues démarches pour élaborer le Code électoral et mettre en place une Commission électorale indépendante, et qui positionnait les élections présidentielles à la queue d’une longue série de scrutins.
De toutes évidences, sur la date des élections présidentielles, la Présidence de la HAT et la Primature ne sont pas sur la même longueur d’ondes.
Comme par hasard, c’est juste à ce moment que des appels à la candidature aux présidentielles de Monja Roindefo sont médiatisés, alors qu’Andry Rajoelina prend soin de ne pas dévoiler officiellement s’il sera ou non candidat aux dites élections. Voici donc que les partisans de celui qui se dit le moins pressé semblent les plus empressés.
Ce qui conduit à la question : est-ce que Monja Roindefo aurait des appétits présidentiels plus grands que ceux d’Andry Rajoelina ? Et celui-ci pensait-il plus particulièrement à celui-là lorsqu’il déclarait vendredi qu’il avait accepté de travailler avec des gens qui lui avaient annoncé en préalable qu’ils seraient candidats ?
On sait depuis les élections de 2006 que Monja Roindefo a des ambitions présidentielles. Fils du leader nationaliste Monja Jaona, l’homme a hérité d’une tradition et d’un parti. De cette tentative infructueuse de 2006, il a compris que cela ne suffisait pas, et qu’il ne pouvait être élu sans davantage de moyens. La transition est pour lui une occasion unique, car il occupe le devant de la scène. Mais une transition plus longue lui permettrait de mieux conforter son image et surtout de se renforcer du côté du nerf de la guerre.
Pour lui et la plupart des membres de la HAT, l’apparition de Andry Rajoelina a été providentielle. Ils ont trouvé en la personne de l’ancien maire d’Antananarivo le bélier nécessaire pour défoncer la forteresse dressée par Marc Ravalomanana, mais aujourd’hui, ce bélier un peu trop perméable aux arguments de la communauté internationale embarrasse.
De son côté, Andry Rajoelina est un néophyte de la politique, qui existe parce qu’il a eu le courage de se dresser face à Marc Ravalomanana. Il a probablement réalisé que son alliance de circonstance avec les politiciens traditionnels, si elle avait permis de chasser l’ancien président, a nui à sa popularité : sa base électorale de 2007 était essentiellement protestataire, et ne se reconnaît ni dans la composition actuelle de la HAT, ni dans ses méthodes.
Andry Rajoelina tente aujourd’hui de se donner une assise nationale en se présentant comme plus ouvert que les politiciens traditionnels, capable de marcher à contre-courant, et il essaye de casser son image tananarivienne par des tournées à travers l’île, avant de trancher définitivement s’il sera candidat ou non. Gageons que pour tenir en laisse ses « alliés », le suspense sur ce point sera maintenu aussi longtemps que possible.
Vos commentaires
Vu que Rajoelina a décidé d’avancer les élections , il aurai du répondre lui même ce qu’il a déclaré je cite :
Puis Rajoelina n’a-il pas Al Waleed qui en visite éclair son investisseur ? et les saoudiens avec le prix du PPN à moins 40% de son prix qui allèche les Malgaches mais sans avoir vu la couleur ?
Il n’y a pas deux crabes mâles dans un même trou.
[Proverbe guadeloupéen]
“A fool may be known by six things : anger, without cause ; speech, without profit ; change, without progress ; inquiry, without object ; putting trust in a stranger, and mistaking foes for friends”
Arabian Proverb
RA OHATRA KA TSY MI RECONNAITRE I FANCE DIA IZY NO TSY TOKONY HANOME INVITATION ANAREO FA TSY NAREO NDARY NO ANDA NY INVITATION OMENY ANAREO.AZA DONTO SA NY VAHOAKA NO HEVERINAREO HO DONTO.
c’est poétique, mais limite équivoque là.
Mais bon, le guadeloupéen est observateur. Pincera bien qui pincera le dernier !
Proverbe pour proverbe !
Un copain à moi vous adresse une citation malgache : « Tsy mahay miady hevitra, fa miady sy mialona olona »
Qui l’a écrite ??? Nanananer euh !
Récompense : une glace à l’eau pour bien se rafraîchir sous le soleil de plomb parisien en ce mois de juillet !!
un général, oui de St Cyr, et historien, oui de Paris, et poète, oui de l’académie malgache, soutient cette thèse aveugle. alors de quoi peut-on être étonné encore, de l’acte d’un simple dj ?
Fracture ou « RECHERCHE DE DESTABILISATION »de Monsieur Andry RAJOELINA,Président de la Haute Autorité (pour) de la Transition.A vos plumes « éditorialistes,écrivains d’un jour,journalistes appointés(ées),forumistes (anonymes-pseudos).N’oublions pas un petit détail : »Monsieur Andry RAJOELINA a mis fin au régime de Monsieur Marc RAVALOMANANA".
Basile RAMAHEFARISOA(2)22ramahefarisoa
« (2)22 pseudo »
ciao pantin !
Ny fiankinan-dava amin’ny mpamatsy vola avy any ivelany dia anisan’ny sakana tsy mampandroso antsika satria tsy vitan’izay manimba ny fahaleovantenantsika fa ihany koa manazatra antsika tsy hikaroka vaha-olana amin’ny herintsika samy irery.Efa hitako sahady ny tarehin’ny sasany eto mikaikona milaza hoe :« ka isika anie mahantra e..blablabla....sy ny hoe ka aiza no hanomezana karama ny mpiasam-panjakana,ny tafika,ny ministra...? »
Tsara tokoa ny mikaroka lalana hafa ,toy ny miantehatra amin’ny herin’ny tena aloha, manamafy sy manatsara kalitao ary mampitombo ny fifanakalozana ara-barotra eto an-toerana aloha.
Indrisy anefa fa tsy izany velively no tetika ambadika kobonin’ireto olom-baovao nandroba fahefana ireto.Manana dadatoa manga-fotsy-mena ry zareo ka tsy mivaky loha .Rehefa ry dadatoa isany no mahazo laharam-pahamehana amin’ny orin’asa eto ka manao ampihi-mamba ny harenam-pirenena dia izay no izy .This is it hoy Michael jackson izay !
Le processus de la descente aux enfers s’accentue, la façade commence à se lézarder, les petits copains se barrent,
le western vary @anana va tourner au film gore, on a vu le sang, place aux larmes et aux règlements de compte.
Mais le TGV ne sera pas à plaindre, « association de malandrins ne va pas bien loin », dit le proverbe mandchou. De là à pronostiquer que la HAT va voler en éclats, il y a un tout petit pas que l’on attend de franchir.
R.Monja a voulu cette alliance avec le petit bonhomme, car seul, il représentait le moins du néant. Bon calcul de sa part, pour l’instant hein, ça ne lui a servit qu’à montrer son visage à la face du monde, d’une manière bien discutable j’en conviens. Mais il est là en tandem avec le DijéÏ.
Et ses comptes de boutiquiers lui prédisent une bien meilleure préstation que celle que tout le monde a oublié, à juste titre.
Comptable mr Monja ? Il vaudrait mieux pour lui, car je pressens dans pas longtemps une implosion de la chimère hâtive dont la décapitation qui s’en suivra pourra lui être fatale.
La route qu’il croyait toute tracée, est en pavés bien glissants et la pente s’avère rude !
S’il trébuche, il pourra toujours finir le trajet sur le train arrière, difficile de se retrouver plus bas, mais arrivera-t-il au but ?
Pour ceux que la course à la suprématie intéresse, méfiez-vous quand même du petit TGV, il est retors et carrément irrascible ( ça doit être encore les riminescences de son enfance gâtée). Le gamin (en politique)a le verbe expéditif, et il est enclin à la menace.
Menace qu’il confond avec promesses, ça en dit long sur sa reflexion, mais comme il se sent investit ( toujours cette mégalo-attitude messianique), il peut déraper et casser tout au passage, et on a vu ce que ça donne, donc attention !
La suite au prochain numéro ?
Fily vient d’exprimer clairement ce que pense tout bas la tres grande majorité des malagasy ici en Europe
Ps : j’ai entendu dire qu’en définitive les fozaorana ne donneront pas le droit de vote aux malagasy de l’extérieur sous
pretexe que ces ’gasy d’andafy’ ne voteraient certainement pas pour ce petit gamin péteux et prétentieux
RAKOTOASITERA Fidy !!!A propos des malgaches à l’étranger :"Vote réservé aux malgaches immatriculés (ées) à l’Ambassade et aux consulats.Point barre !!!Ce n’est pas une question des fozaorana.A bientôt !
Basile RAMAHEFARISOA(2)22ramahefarisoa
Nota,s’il y a possibilité d’organisation des votes à l’étranger.
Beaux phrasés, belles images, imaginations riches, sensibilité j’aime, claps pour Da-Fily.
Franco-putchiste est un écervelé s’il pense devenir président. Déjà que Ra8 le soit devenu était irréel à Madagascar.
Si l’on prend le malheur et/ou la désolation de chacun (20 millions), si l’on en fait la somme, si l’on met dans une balance de tribunal justice, le franco-putchiste en récolte pour plusieurs peines capitales. Heureusement que ma famille est restée entière, sinon je me serais senti investi par la vengeance. Non mais.
j’en ai autant à votre égard, cher confrère, mais que ferions-nous sans cette matière première qui se nomme la « hat » et ses amis ? En live direct from Tana, on ne peut rester de marbre !
Les avis que je lis avec gourmandise ici particulièrement sont le carburant de mes périgrinations virtuelles, claps pour tous !
I’m poor lonesome cowboy, but I still stay fair.
Moi, ce que je trouve risible, dans le sens de folklorique, chez les politiciens, c’est cette coquetterie à soi-disant ménager le suspense, alors qu’il émane de tous leurs pores qu’ils ne lâcheront pas le morceau pour rien au monde.
Comment imaginer qu’un Andry TGV ne soit pas alléché par la perspective de devenir enfin le vrai calife à la place du calife ? Je me rappelle de son soupir de contentement quand il a investi Ambohitsirohitra, du genre : « Enfin ! Un bureau où travailler ! » Tant de délectation ne trompe pas sur ses motivations profondes, dont les moindres ne sont pas personnelles.
Coquetterie dont la finalité, on s’en doute, est de soulever la protestation pressante de ses inconditionnels, et qui lui fera dire : « Vous voyez ? Je n’ai pas le choix. C’est le Peuple qui m’y force à mon corps défendant » ( en référence à la fameuse proposition de l’inciter à ne pas se présenter aux prochaines présidentielles au motif d’asseoir sa légalité...).
Qu’il nous épargne cette comédie qui ne trompe personne, ça fera gagner du temps.