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Antananarivo | 11h16
 

Editorial

Faut-il aller voter ce dimanche ?

vendredi 14 mars 2008 | R. C.

Le pouvoir central ainsi que les candidats du parti présidentiel aux élections régionales appellent inlassablement les électeurs à voter dimanche prochain. Tous les fonctionnaires d’autorité ont été mis à contribution. Le chef de l’Etat, le chef du gouvernement, les chefs de Région, les chefs de District, les chefs Fokontany, bref, toutes les chefferies ont mis la main à la pâte.

De même, l’ensemble des membres du gouvernement n’ont pas ménagé leur temps. Les conseils des ministres et les conseils du gouvernement ont été suspendus durant la campagne électorale. Pour permettre aux ministres d’aller sur le terrain avec les candidats. Et aussi de les coacher. Car la plupart des candidats Tim aux élections régionales sont des novices en la matière. Déjà, le Tim a eu du mal à recruter des prétendants puisqu’il a été décidé que le parti ne contribuera aux dépenses électorales. Tout ceci amène à se demander sur l’opportunité ou non de se rendre aux urnes ce dimanche des Rameaux.

Droits et devoirs

Chez les catholiques, la consigne reste le même depuis la demande de report de la date de l’élection formulée par les évêques en janvier dernier. Une demande restée vaine d’ailleurs puisque le premier ministre en personne l’a catégoriquement rejeté. Ainsi, tous les jeunes ne doivent pas changer leur programme de ce jour à savoir participer aux messes des Rameaux et aux célébrations des journées de la jeunesse catholique dans certains diocèses en vue des Journées Mondiales de la Jeunesse en Australie cette année. Les processions derrière la Sainte Croix se substitueront alors au défilé devant les bureaux de vote. Comme les catholiques représentent au bas mot quelques quatre millions de personnes, la désaffection pèse lourdement sur le scrutin.

Dans les zones sinistrées, la situation est tout à fait différente. Les déplacements ainsi que les mouvements de population sont quasiment impossibles. Si l’on sait que pour atteindre un bureau de vote, généralement installé dans les écoles primaires, les paysans doivent effectuer des marches à pied de plusieurs kilomètres à travers des gués, des rivières, des champs, des vallons, des ravins, etc, personne n’est assez motivée pour voter.

Précisément, la motivation fait défaut à ces populations suffisamment traumatisées par la violence des deux derniers cyclones ayant passé sur l’île. Dans ces conditions, faut- il ou non aller voter ce dimanche ? Il revient à chacun d’y répondre en son âme et conscience. Et en toute liberté. Les menaces du préfet de police d’Antananarivo ne doivent en aucun cas influencer le choix des électeurs de se rendre ou non aux urnes le 16 mars puisqu’il s’agit d’un coup d’épée dans l’eau dicté plutôt par le zèle que par l’intellect. Le citoyen devra par contre tenir compte de son appartenance à une communauté indivisible qu’est la République dans laquelle les droits et les devoirs vont de pair. D’ici dimanche, il reste trois jours pour y réfléchir.

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