C’est connu. C’est un truisme. Une hirondelle ne fait pas le printemps tout comme un arbre ne peut pas cacher la forêt. Depuis dimanche, le président de la République change de fusil d’épaule et tape sur celle de Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona, archevêque d’Antananarivo. Lundi, les médias publics que sont la radio nationale et la télévision nationale diffusent pendant leur journal parlé et télévisé de longs extraits du sermon du successeur du cardinal Razafindratandra lors d’un important jamboree des scouts catholiques à Miarinarivo. Faisant ainsi croire, à une nouvelle embellie. Le fait est rare pour être souligné. D’ailleurs, les « pro- régimes » en rajoutent plusieurs couches pour dire que « tout va bien dans les meilleurs des mondes entre le pouvoir et l’église catholique ». Beaucoup ne demandent qu’à croire car en réalité, les faits restent les meilleurs indicateurs du climat de confiance ou de défiance entre les deux. Dimanche, à la messe d’inauguration des nouvelles toitures de l’église catholique Notre Dame du Mont Carmel à Imerikasinina, Ravalomanana Marc n’a pas eu droit à la communion. Et il en sera ainsi pour le restant de sa vie puisqu’il s’agit d’une question de dogme et de foi que l’ECAR refuse de mettre sur l’autel de la politique. Au sujet de la réforme de l’enseignement, la dernière pomme de discorde entre l’église et l’Etat, les responsables de l’éducation catholique ont décidé de garder le système actuel.
liberté de culte
Au plan politique, les évêques et leurs ouailles n’ont pas abandonné le projet de remanier le code électoral, l’égal accès de tous aux médias publics ainsi que la mise en place d’une démocratie véritable dans le pays. Pour eux comme pour d’autres, la démocratie est l’âme du développement. Ce qui veut tout dire à propos de leur sentiment sur le pouvoir. De même, ils réclament toujours le retour du révérend jésuite Sylvain Urfer, au nom de la liberté de culte et de la liberté de pensée et parce que la mission d’évangélisation figure au top des ministères de l’église depuis le début il y a 2008 ans. Si aujourd’hui, l’ECAR semble taire ses « revendications », c’est parce que ce n’est pas son rôle de le crier tous les jours, toutes les semaines, tous les mois, à chaque occasion, à chaque tribune. A chaque messe. Intemporelle, l’église ne cale pas son agenda en fonction du calendrier politique. Elle voit loin, elle voit tout. Et elle garde espoir qu’un jour tout cela se réalisera, avec ou sans le pouvoir actuel.
