- Une reconstitution du vol d’armes avec les vrais auteurs. (photo : gendarmerie)
Des preuves accablantes incriminant Bôlô émergent à la surface. Hier dans un point de presse, le Commandant de la Brigade des Recherches Criminelles a exhibé devant les journalistes tout un arsenal d’armements lourds et légers que son équipe a trouvés dans une Renault 9 aux 67Ha. Bôlô aurait dérobé ces armes d’assaut au RTS Fiadanana lors de son putsch avorté. Parmi les matériels saisis, les gendarmes ont mis en évidence deux lance-roquettes qui auraient dû servir à abattre l’Air Force One à son atterrissage à Ivato. Par ailleurs, c’est avec ces mêmes artilleries que les congénères de ce général de la police auraient tenté de réduire en fumée la voiture présidentielle sur un tronçon du By pass.
Reconstitution
La gendarmerie détient entre ses mains des éléments sonores adressés au peuple Malgache. Dans l’enregistrement, Bôlô déclare la fermeture des ports aériens et maritimes dans la mesure où son Coup d’Etat était réussi.
Néanmoins, un fait titille les esprits. Apparemment, sa silhouette n’y est reconnue à aucun instant. De surcroît il était défendu aux journalistes d’entrer en possession de l’enregistrement. La brigade des recherches a reconstitué quelques scènes du vol de matériels militaires avec certains des accusés. Autres pièces à conviction, 5 véhicules ayant servi au complot sont actuellement retenus à Fiadanana. Pour cette affaire naissante, Bôlô va comparaître devant la justice probablement la semaine prochaine.
Commentaires
L’impression qui se dégage de ce point de presse est que la Gendarmerie cherche à convaincre l’opinion qu’il y a vraiment eu intention de procéder à un coup d’Etat avec usage d’armes lourdes et préméditation d’assassinat. N’est-on pas en train d’influencer sur les décisions des juges en même temps ? Plusieurs questions se posent aux hommes de loi interrogés sur la finalité et sur l’objet de ce point de presse. Tout d’abord, est-ce que les pièces et informations qui ont été étalées à la presse figurent dans le dossier ? Dans l’affirmative, a-t-on compris et si l’affaire est déjà en délibéré, alors il y a entorse aux règlements car on viole le secret de l’instruction à ce moment-là. Par ailleurs, même si l’éthique est froissée dans cette démarche de la Gendarmerie, on admettra, nous suggère-t-on, que c’est une pratique de plus en plus courante. Les défenses des Tantely Andrianarivo ou de Pierrot Rajaonarivelo ont elles aussi fait des points de presse. Toutefois c’est rare que la Gendarmerie procède de la sorte, nous fait-on remarquer. En tout cas, avec sa double casquette, on ne sait jamais. Notons que Maître Olala qui défend le Général Bolo tiendra ce jour un point de presse. Il faut s’attendre à de plus amples informations au sujet de ce point de presse de la Gendarmerie. Affaire à suivre.
