« Ils sont maintenant 7 à abandonner leurs taxis agréés reliant Antananarivo – Ivato – Antananarivo. Leurs voitures sont vieilles de 10 années et plus ». Mami, chauffeur d’un taxi agréé encore en exercice nous l’a dit hier, à Ivato, lors d’une interview que ce denier nous a accordée.
Les taxis dont nous voulons parler sont ceux qui sont agréés par le ministère des Transports et du Tourisme (MTT) et non pas ceux qui sont agréés par les grands hôtels à Antananarivo et la Commune urbaine d’Antananarivo.D’après les décisions du MTT, les taxis agréés qui circulent plus de 10 ans ne seront plus autorisés à exploiter cette ligne. Cette nouvelle mesure entrera en vigueur à partir du 1er novembre 2007. Les chauffeurs des taxis concernés ont déjà manifesté leur opposition à ce texte lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Ambohidahy au mois de juin dernier du fait que 90 % des voitures qu’ils utilisent dépassent cette limite d’âge. En fait, ils se plient devant cette décision du ministère. Celui-ci est déterminé à appliquer à la lettre les nouvelles mesures.Déjà, des taxis agréés disparaissent de la circulation. Leurs chauffeurs sont venus à Alarobia pour y faire une visite technique de leurs voitures. Grande est leur surprise quand les responsables leur ont annoncé que la validation de la visite technique de leurs taxis qui sont âgés plus de 10 ans se termine le 31 octobre. Selon Mami, 10 % des chauffeurs concernés ont déjà changé leurs voitures. Et ce, à moins de 10 jours d’expiration de ce délai fixé par le ministère. Certains propriétaires de ces taxis ne se cassent pas la tête et préfèrent envoyer leurs chauffeurs en chômage.
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Des désordres dans l’exercice du métier
Mami a déploré le désordre qui règne dans ce métier de taximan. « Le ministère n’a fixé aucun tarif. C’est la libéralisation, nous a-t-il dit. Nous les chauffeurs, nous nous sommes convenus de fixer à Ar. 30 000 la course Ivato – Analakely et Analakely – Ivato. Mais, certains clients refusent de la payer car ils trouvent dans leur bouquin que la course est à 6 euros soit Ar. 15 000. D’ailleurs, certains gens qui travaillent à l’aéroport leur signalent des tarifs assez bas. A tout cela s’ajoutent l’existence des taxis clandestins ou les taxis non agréés qui « arrachent » nos clients. Ils entrent dans le hall d’aéroport et attendent les passagers d’avion. En fait, ils n’ont pas le droit car ils ne sont pas agréés. Puisqu’ils ne paient pas des taxes spécifiques comme nous, ils pratiquent des tarifs très bas au détriment du nôtre ».
Actuellement, 6 coopératives exploitent la ligne d’Ivato, à savoir Fimamiiv, Mendrika, Team Express, Indépendant, Fifiva, Taxi Pro. Chacune à ses disciplines. « A mon avis, il n’y a pratiquement pas des disciplines. Chaque coopérative fait ce qui lui plaît », a signalé Mami. Avant, à l’époque où il n’y avait qu’une seule coopérative, les chauffeurs de taxis agréés à Ivato portaient le même uniforme : pantalon noir et chemise blanche. Ce n’est plus le cas. Il n’y a que la couleur de la voiture qui est uniformisée, d’une couleur blanche. Les types de voiture varient d’un chauffeur à l’autre. Certains roulent avec des voitures de marque. D’autres avec des marques pas tellement très connues. Le MTT prône la libéralisation du secteur. « Mais, c’est une libéralisation sauvage », a fini par dire un autre chauffeur.
