- Des volontaires d’ATD Quart Monde à Madagascar .
« Notre projet à moyen et à long terme est de rendre formelle notre petite coopérative ». C’est ce qu’a dit Sylvie Razanakoto, une des volontaires travaillant au sein du Mouvement ATD Madagascar.
A Antananarivo, le Mouvement ATD Quart Monde travaille discrètement. Sans tam tam ni tambour, il rejoint les personnes les plus pauvres, mène des actions de formation et des projets pilotes, informe et mobilise les communautés pour venir en aide à ces couches très défavorisées. Pour cela, ce mouvement international a mis en place des ateliers de coupe et couture, de broderie, d’huilerie artisanale, de tissage, de menuiserie. Récemment, il a négocié avec des entreprises pour offrir à des jeunes intéressés des cours informatiques.
Des membres du Mouvement, notamment ceux qui exercent les petits métiers, se regroupent dans une petite coopérative. En y adhérant, ils peuvent travailler et apprendre ensemble.
Problème de débouché commercial
Le problème auquel fait face cette coopérative est surtout au niveau du débouché commercial des produits finis. Rambelo Henri alias Ra-Danz s’explique. « Il faut bien distinguer deux cas. Pour la couture et le tissage, nous n’avons pas des difficultés pour écouler nos produits. Nos principaux clients sont les Etats-Unis et la France. Je dirai même que tous ceux qui sont produits sont vendus. Par contre, la broderie, l’huilerie artisanale et la menuiserie se heurtent à des problèmes majeurs. Nous savons bien que le marché pour ce type de produits existe. Mais nous n’arrivons pas à l’identifier. Et si nous l’identifions, nous ne sommes pas en mesure de satisfaire les demandes de clients en terme de quantité ».
Sylvie Razanakoto de renchérir que : « la pénétration du marché se fait par étape. Nous visons d’abord le marché local assez restreint. Lorsque nous aurons suffisamment des moyens de productions, nous attaquerons les marchés plus vastes ».
Au total, ils sont 21 à travailler dans cette coopérative. 5 d’entre eux sont dans la broderie. Ils produisent 10 patchwork par jour.
« Travailler et apprendre ensemble »
- Il reste maintenant à trouver un débouché commercial.
Outre ces petits métiers, ATD Quart Monde œuvre aussi dans l’enseignement en mettant en place une bibliothèque. Etant donné que celle-ci se trouve au cœur d’un quartier pauvre de la capitale, les enfants, les jeunes et même les adultes peuvent y accéder facilement et s’instruire.
Travailler et apprendre ensemble. Ce mouvement international se conforme toujours à cette vision. Ses membres qui sont au nombre de 300 comprennent différentes catégories socio-professionnelles. Il y a les plus pauvres, les médecins, les enseignants, les ingénieurs, … Malgré leur statut social différent, ils travaillent ensemble et échangent des points de vue. Ils ont besoin les uns des autres pour se développer et s’enrichir. « C’est ainsi que les membres peuvent se développer », a tenu à souligner Lucas Rodwell, un autre volontaire d’ATD Quart Monde.
Fondé par Joseph Wresinski, ce Mouvement s’est implanté à Madagascar au début des années 90. Il a pour mission de vaincre la pauvreté, de refuser la misère.
