Étrange, cette décision soudaine de « dépolitiser » l’Administration. L’idée est sans doute née des réflexions issues de la défaite du TIM dans la capitale. Les prémices de cette décision étaient vraisemblablement apparues quand la victoire du TIM lors des législatives dans la capitale n’a été acquise qu’au forceps. La décadence du parti au pouvoir était alors perceptible, et elle s’est confirmée par la suite. En tout cas, les contestations des résultats des communales qui ne cessent de s’amplifier y sont pour beaucoup dans cette décision.
Les pressions multiformes des bailleurs de fonds et autres partenaires techniques ou financiers ne sont pas à négliger dans les raisons de cette décision de « détimisation » des ministères de la Santé et de l’Enseignement. Il faut reconnaître que ces ministères ou ces secteurs sont ceux qui bénéficient, ou qui dépendent, le plus des opérations de conversion des dettes et des portefeuilles les plus importants en matière d’aide budgetaire. Or il faut avouer que ce sont les bailleurs de fonds qui les financent le plus.
Quand les Américains par le « National Democratic Institute » sont suffisamment instruits des pratiques démocratiques du régime ou quand les Européens, qui sont les plus nombreux parmi les étrangers résidant dans le pays, sont les premiers à être interpellés ou sollicités par les citoyens malgaches du moment que la démocratie est en danger ou tout simplement menacée, ou quand il a entrave à la liberté ou que les droits de l’homme ne sont pas suffisamment observés, on comprendra qu’ils sont tout de même embarrassés malgré les intérêts économiques et financiers et malgré les « amitiés » et les bonnes relations entre les gouvernements, les Etats et les dirigeants.
Quoi qu’il en soit de cette « détimisation », il est clair qu’avec l’emprise sur l’Administration locale est renforcée par la nomination des chefs de fokontany.
