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Société

Toliara

Des enfants tireurs de pousse-pousse

samedi 18 août 2007 | Herimanda R.

Le travail des enfants prend une autre forme. A Toliara, au Sud-Ouest du pays, on remarque des enfants, des petits garçons à peine 10 ans ou 15 ans tout au plus, qui font le travail de tireur de pousse-pousse.

Pascal, chef de service de Travail et de Lois sociales à Toliara sest expliqué lors d’une interview qu’il nous a accordée dans son bureau à Tsianaloka.

100 enfants pour le moment

« En fait, ce phénomène est tout à fait nouveau dans le monde du travail des enfants. Il apparaît en 2005. Mais ces derniers temps, ce type de travail commence à prendre son ampleur. Maintenant, à Toliara, nous avons recensé 100 enfants à exercer ce métier ». Depuis, le travail des enfants à Toliara est limité dans quelques secteurs à savoir, la saline, la pêche, l’agriculture, les mines et le sexe également surtout pour les filles. D’ailleurs, la ville est aussi réputée ville touristique. Donc, les vazaha n’y manquent pas.

Comme tous les métiers, le métier de tireur de pousse-pousse est aussi réglementé et régi par la loi. Il faut être 18 ans et plus, se munir d’une carte d’identité nationale (CIN) pour pouvoir le pratiquer et prétendre à un permis de conduire. S’y ajoutent d’autres critères : état physique du candidat, son niveau d’instruction,…

Sur le plan administratif, ces enfants n’ont pas du tout la qualification requise pour ce travail. Selon Patrick Andriavelo, inspecteur de travail, ils sont allés en brousse, dans les communes les plus enclavées, et font une fausse déclaration afin d’obtenir une catre d’identité nationale.

Face à cette situation, on espère bien un contrôle plus sévère de la part des autorités locales et administratives.

En attendant, le service de Travail et de Lois sociales s’attelle maintenant à mettre en place un comité. Celui-ci est déjà constitué depuis le 20 juillet dernier et regroupe différents membres issus de différentes entités. Il a pour mission de superviser le travail de l’Agex qui coordonne les activités des associations œuvrant dans le travail des enfants. Jusqu’à présent, les résultats ne sont pas encore encourageants. Pour l’instant, les enfants tireurs de pousse- pousse restent toujours une actualité à Toliara.


Soa : « Je fais ce métier pour sortir de la pauvreté »

« C’est la pauvreté, la souffrance que j’ai vécue auprès de ma famille qui m’a poussé à faire ce métier ».

Venant de Tsihombe dans la Région d’Androy, Soa, tireur de pousse-pousse, n’a que 13 ans. Il a quitté l’école en classe de T3. Il a 2 frères aînés et un frère cadet.

Dans la journée, Soa gagne en moyenne Ar. 6 000 dont Ar. 2 000 sont versés à son patron, propriétaire du pousse-pousse. Le tarif d’une course varie de Ar. 500 à Ar. 1 000 voire plus selon la distance parcourue.

A son âge, le gain jounralier de Soa lui suffit pour subvenir ses besoins. De plus, il affirme avoir envoyé des aides financières dont le montant s’élève à Ar. 2 000 à ses parents à Tsihombe.

A 13 ans, cet enfant n’a pas encore une capacité physique pour tirer un pousse-pousse pendant toute la journée. Il a une taille assez mince et n’a pas tellement un gabarit. Le risque d’accident n’est pas à écarter. Il pourrait renverser son pousse-pousse à tout moment.

Pascal, chef de service du Travail et des Lois sociales à Toliara a annoncé que ce cas s’est déjà produit. Pas avec Soa mais avec les autres enfants tireurs.

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