L’insécurité règne au fief de l’aviculture dans la commune d’Antanetibe-Mahitsy. Les poulets sont les plus ciblés, depuis le mois d’Octobre dernier.
Selon les informations recueillies sur les lieux, au moins 100 poulets par semaine sont emportés par les voleurs. Des plaintes ont été déposées pour dénoncer ces pratiques malsaines, depuis octobre dernier. Le nombre des poulets dérobés a atteint quelque 2.000 unités, au cours de ces 5 derniers mois.
La perte subie par les éleveurs s’avère d’autant plus importante quand on sait qu’il s’agit dans leur majorité de poules pondeuses produisant sans arrêt, durant 6 mois. A noter qu’une poule pondeuse donne environ 60 œufs par mois.
Mme Marie, une professionnelle en aviculture à Antanetibe précise qu’elle a perdu des dizaines de millions au cours de ces derniers mois. Un manque à gagner qui pèsera lourd sans aucun doute dans la gérance de cette petite ferme de Mahitsy, district d’Ambohidratrimo. « Avec une centaine de poulets », a-t-elle ajouté, « j’aurais pu obtenir environ 6.000 œufs en six mois. C’est-à-dire, un manque à gagner d’environ Ar 1.200.000 pour les œufs et d’Ar 500.000 pour les poulets, sans parler des dépenses occasionnées par l’élevage de ces volailles. Aujourd’hui tout cela n’est plus que du domaine du rêve en raison de cette perte sèche à cause des attaques des voleurs », se lamente-t-elle.
Un « Dina »
La ferme avicole de Mme. Marie n’est qu’un cas parmi tant d’autres. Environ, une trentaine d’aviculteurs subissent cette perte qui avoisine les centaines de millions d’Ariary.
Face à cette situation, les autorités locales et les fokonolona ont décidé d’un commun accord de mettre en place un « Dina » pour mettre fin à ce genre de vols de volailles qui coûte cher aux paysans d’Antanetibe, et par ricochet aux consommateurs potentiels étant donné que cette commune approvisionne des centaines de milliers d’œufs par jour et des milliers de poulets les localités limitrophes dont Antananarivo-Ville. Il s’est dégagé de cette réunion que toute sortie de poulet est prohibée avant 2 heures du matin, afin de pouvoir contrôler la circulation des uns et des autres. Tout contrevenant est passible de paiement de « Dina » fixé par le fokonolona. Le même « Dina » stipule que chaque individu plus de 18 ans devrait disposer d’une carte de producteur pour identifier les occupations de tout un chacun. L’enregistrement des « étrangers » dans la commune est obligatoire. Dans le cadre du renforcement de la sécurité, un poste fixe de la gendarmerie sera mis en place d’ici peu, et une patrouille de nuit sera mise en oeuvre par les jeunes plus de 18 ans. Celui qui ne participe pas à cette patrouille sera passible d’amende fixée par les fokonolona.
