Effectivement, les diverses erreurs pour une raison ou pour une autre, signalées au cours des précédentes élections se sont encore reproduites lors des régionales, ayant eu lieu, hier, notamment dans le district d’Atsimondrano. Des cartes d’électeurs non distribuées parce que leurs titulaires ne sont pas connus ou encore parce qu’ils ont déjà quitté leur ancienne résidence ou sont déjà décédés, etc. Ici, il faut faire la part des choses. D’un côté, il y a ceux qui ne se soucient pas de voir leurs noms dans la liste-mère, encore moins de prendre la peine de tirer leurs cartes d’électeurs, le cas échéant. De l’autre, des responsables du fokontany, malgré leur bonne volonté, n’ont pas pu trouver les titulaires de nombreuses cartes d’électeurs. Dans un tel cas de figure, il n’est pas étonnant si le taux d’abstention a gonflé outre mesure.
Plus d’un millier de cartes non distribuées
Parmi les 10 fokontany dans le district d’Atsimondrano que nous avons pu visiter, hier, plus d’un millier de cartes d’électeurs n’ont pas été distribuées et délaissées tout simplement par leurs titulaires au bureau du fokontany. Les cas ci-dessus énumérés illustrent à bien des égards la réalité du déroulement du scrutin d’hier.
Ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres pour démontrer combien cette dernière consultation a été entachée, sinon d’irrégularités du moins, d’erreurs techniques qui se répètent à tous les coups. Une défaillance ou … un manque de civisme !
Dans le fokontany d’Ampitatafika-vaovao, commune d’Ampitatafika, 509 cartes d’électeurs n’ont pas été distribuées pour 4972 électeurs. Selon le président du fokontany, Dieu Donné Razafindrakoto, ce taux qui semble assez important s’explique par le fait que nombreux sont ceux qui ont déjà quitté leur demeure au moment de la révision de la liste électorale sans parler des décès ou des omissions dues à l’insouciance de certains électeurs. « Je tiens à préciser que nous avons déjà envoyés bel et bien des listes révisées aux bureaux du district mais des erreurs ont été encore commises lorsque les mêmes listes ont été remises au fokontany », précise M. Razafindrakoto.
Dans le fokontany de Malaza, commune rurale de Fenoarivo, 250 cartes d’électeurs sur 1328 inscrits ont attendus leurs titulaires au bureau de vote sans que ces derniers n’aient daigné les récupérer comme il faudrait. Bref, la majorité de ces titulaires n’habitent plus le dit fokontany sans qu’ils n’aient laissé une adresse précise.
Des électeurs omis dans la liste mère
Dans le fokontany d’Ambohimarina, commune d’Alakamisy-Fenoarivo, une page entière contenant les noms des 13 électeurs était invisible au sein de la liste mère, bien que ces derniers possèdent de cartes d’électeurs, selon la vice-présidente Andrianomenjanahary Solo Aimée. Au bout d’une explication mutuelle, ces électeurs omis ont pu participer au vote à l’instar des autres citoyens car ils ont été inscrits dans la liste précédente tout en étant résidants à part entière dudit fokontany.
Des délégués absents
Quatre listes de candidats issus de diverses entités, à savoir, TIM, Tanora Vonona Atsimondrano, A.FA.BE. de Doudou Michel, ALDR se sont présentées officiellement à Atsimondrano à l’occasion des régionales de dimanche dernier. Deux de ces partis n’ont pas eu des délégués dans les bureaux de vote. Quant à l’ALDR, elle n’a pas envoyé ses bulletins de vote dans nombreux bureaux de vote.
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• Distribution d’ordonnance : Fin de distribution vers 10 heures hier
C’est vers 10 heures hier que la distribution des ordonnances a pris fin au Palais de justice à Anosy. Quatre personnes sont venues au tribunal Anosy hier pour demander une ordonnance afin de pouvoir aller voter, mais elles n’ont trouvé personnes sur place. Déçu d’avoir fait le déplacement pour rien, elles ont fait des doléances au niveau du coupole. Les responsables du Coupole ont saisi le Préfet de police d’Antananarivo, Rakotomavo Edmond, pour régler la situation. Celui-ci s’est déplacé sur place pour résoudre le problème et a promis de saisir le Procureur de la République pour avoir une explication.
Après avoir obtenu des explications, monsieur le Préfet de police est revenu au tribunal pour donner des explications à son tour aux deux personnes qui ont encore attendu au palais de la justice, parmi les quatre demandeurs.
« Le dépôt de demande d’ordonnance a pris fin le samedi 15 mars à midi », a expliqué le Préfet de Police. « Il n’y a plus aujourd’hui ( ndlr : hier) que la distribution des ordonnances », a-t-il continué.
Cette distribution ne devrait prendre fin qu’à midi trente hier, mais les responsables ont quitté le palais de justice vers 10 heures du matin, selon les affirmations des demandeurs d’ordonnance.
Il n’y a donc plus de réception de nouvelle demande d’ordonnance le jour de l’élection. Mais les responsables ont quitté très tôt leur poste. Il y a eu très peu de demande d’ordonnances durant toute la semaine, selon les observations des habitués du palais du tribunal. Les responsables ont eu peut-être marre d’attendre des personnes qui ne vont pas venir, et ont plié bagage avant l’heure.
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Régionales à Ampanefy-Atsimondrano : Témoignages d’une vielle dame de 75 ans
Razanamana Elisabeth, 75 ans, domiciliée dans le fokontany d’Ampanefy, commune rurale d’Ampanefy, district d’Atsimondrano, constitue sans conteste une figure emblématique de celles et ceux qui participent sincèrement aux consultations populaires. A son âge, cette vielle dame a bravé tout pour venir au bureau de vote N°11 05 09 004, à la Tranompokonolona d’Ampanefy.
En effet, la dame Razanamanana, avec une canne à la main, a dû faire une marche à pied d’une dizaine de minutes, avec le dos courbé par la force de l’âge, depuis son domicile jusqu’à la Tranompokonolona. Malgré ses difficultés physiques, nous a-t-elle confié, elle vient effectuer son devoir dans le but de sensibiliser les autres à en faire autant. « Même mon fils de 48 ans, qui vit avec moi, souffrant d’un retard mental essaie encore malgré tout de voter. Et ce, parce qu’il me voit sortir de la maison munie d’une carte électorale et rejoindre le bureau de vote ».
Répondant à nos questions, cette dame a révélé qu’elle réside à Ampanefy-Atsimondrano depuis 1982 et n’a jamais failli à son devoir civique, toutes les fois que des scrutins universels ont eu lieu. « Sincèrement, je ne connais pas de quelle élection il s’agit, mais l’essentiel pour moi c’est de voter à l’instar des autres citoyens. Pour l’actuelle consultation populaire, je n’en retiens que le mot « faritra » (région) qui se répète de temps en temps chez les uns et les autres. A tel point que j’estime qu’il s’agirait d’une élection du « président de région » (filohan’ny faritra) ».
A la décharge de cette vielle dame, force est de signaler en passant que même les jeunes n’arrivent pas souvent à connaître à fond les candidats à choisir, encore moins, ce qu’ils devront entreprendre lorsqu’ils seront élus.
