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Société

Lutte contre le Kere

Des actions immédiates pour 100 jours

lundi 22 février 2016

Une concertation nationale pour la recherche de solutions durables aux problèmes récurrents du sud s’est tenue les 19 et 20 février derniers à Ambovombe Androy. 21 résolutions (voir fichier attaché)ont été prises et ont fait l’objet d’un engagement solennel de la part des ministères concernés. Ce fut aussi l’occasion pour le gouvernement de rappeler et d’intensifier les actions d’urgence qui sont déjà mises en oeuvre sur le terrain.

Le gouvernement malagasy a décidé de distribuer 500 tonnes de vivres pendant 10 jours, soit 50 tonnes de vivres par jour pour la Région Androy. 350 000 personnes bénéficiaires ont été identifiées par le ministère de la Population (MPPSPF) en collaboration avec les autorités locales. Une première distribution s’est tenue à Ambovombe dans le cadre de la Concertation nationale.

En matière de santé, un bloc chirurgical avec deux salles d’opération et une maternité sera fonctionnel dans les prochains cent jours à Tsihombe ; des équipes sanitaires mobiles seront mises en place dans 7 Districts (Ambovombe, Amboasary, Tsihombe, Beloha, Bekily, Betioky et Ampanihy). 14 assistants nutritionnels travailleront dans ces zones pour sensibiliser et garantir une meilleure alimentation. Tous les CSB et centres de nutrition sont pourvus en médicaments pour un mois. Des remises de médicaments ont été effectuées dans la commune d’Ambondro (district d’Ambovombe) ainsi qu’à Tsihombe.

Pour le ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, les fokontany d’Ankaka et d’Ambolomareagne à Ambovombe ainsi qu’à Anovy Nord à Tsihombe se sont vus doter de trois citernes pliables d’une capacité de 6000 litres chacune. La distribution de ces citernes se poursuivra ces 100 prochains jours dans les zones les plus arides.

1000 chèvres seront distribuées pour des éleveurs dans les communes Tsihombe, Marovato, Antarika, Nikoly (District de Tsihombe) ; ainsi qu’à Beloha, Ikopy, Tanohazo, Tranoroa (District de Beloha).

D’autres dispositions ont été prises : pour le ministère des Travaux Publics et ministère de la Population, un dispositif Argent contre Travail (travaux de haute intensité de main d’œuvre ou HIMO) a été décidé pour Ambovombe. 2000 individus en bénéficieront pendant 2 jours. Cette action s’inscrit aussi dans le cadre des engagements et sera maintenue pendant 1 mois.

Ce dispositif « Argent contre Travail » sera financé grâce au Téléthon réalisé par les agents du ministère des finances et du Budget. La somme de 35 750 200 Ariary récoltée a été remise au MPPSPF qui a mis en place du dispositif dans 14 communes des regions Androy et Anosy, les 21, 22 et 23 février. Ce Téléthon a permis de remettre 3 000 Ariary chacun à 12 000 personnes ayant participé au dispositif dans 4 communes du district d’Amboasary, 1 commune de Tsihombe, 4 communes 4 de Beloha et 3 communes de Bekily.

Par ailleurs, il sera installé une Station d’Observation Automatique synoptique a Ambovombe (Ihosy, Tulear ary Fort Dauphin en sont déjà doté). Cette station permet de suivre l’évolution de l’état de l’atmosphère, d’établir des prévisions de tous les produits relatifs au temps, à l’eau, et au climat (sècheresse, cyclone, inondations, vague de chaleur….). La nouvelle station d’Ambovombe est opérationnelle depuis samedi dernier. Selon les prévisions météorologiques locales, la pluie est attendue au cours de cette semaine dans l’Androy. En cas de précipitation, la population peut commencer à planter. D’où la nécessité de les accompagner pendant les 3 prochains mois (100 jours) jusqu’à la prochaine récolte.

En tout cas, les actions immédiates sont concentrées ces 100 prochains jours sur les communes d’Ambovombe, Imongy et Tranovaho dans l’Androy. A savoir la plantation d’espèces forestières (acacia, moringa, varo) en brise-vent et en agroforesterie ; la mise en place de filières ricin, ananambo, figue de barbarie, pervenche de Madagascar en fonction des potentialités des communes ciblées en partenariat avec le secteur privé et les ONG locales. Une action de promotion de l’écotourisme de base communautaire, centrée sur la tortue radiata est également en cours dans la commune Tranovaho. Sans oublier l’adduction d’eau potable et/ou la réhabilitation des infrastructures existantes.

 Recueilli par Bill 

9 commentaires

Vos commentaires

  • 22 février 2016 à 09:31 | zaho (#699)

    Il a fallu attendre que les gens meurent de faim pour que ce pouvoir(et ceux d’avant aussi) réagisse. Honte à vous tous. Gouverner, c’est prévoir. La sécheresse dans le Sud ne date pas d’aujourd’hui. On préfère faire revenir un avion d’Air Madagascar à Paris pour récupérer Madame qui vient de faire ses emplettes de fin d’année que de s’occuper des gens dans la Sud. On se pavane en 4X4 pour aller voir ces gens du Sud pour monter qu’on ne les oublie pas. Vraiment, j’attendais une autre gouvernance, mais c’est la même chose. Le Bac-8 essaie de revenir en allant les voir. Mais qu’ont-ils fait durant la TRANSITION ? Le Président est dans le même panier. HONTE à vous qui êtes à la tête du pays.

    • 22 février 2016 à 10:05 | Noue (#2427) répond à zaho

      ils n’ont rien fait ! et 100 jours après ? que va t-il passer ?

    • 22 février 2016 à 10:20 | francais (#9362) répond à Noue

      "Actualités – Tant pis pour le Sud ?
      Tous les touristes vous le diront : le Sud, ce Deep South malgache, est un paradis. La végétation d’abord, ce fameux Bush dont on ne trouve un approchant qu’en Australie, et qui, à lui seul, justifie bien douze heures d’avion, de préférence sans escale. Des plantes impressionnantes hérissées d’épines, formant de véritables forêts sans feuilles. Des pachypodiums tantôt rampant à même le sol en de grosses boursouflures difformes, tantôt lançant au ciel leur fût surmonté d’un curieux panache fleuri. Des rameaux en chapelet qui ont valu à l’Euphorbia Alluandi le surnom d’arbre-saucisse. Lyautey, au début de la colonisation, parlait même d’une forêt de rêve sous-marin, d’un monde irréel digne des romans de Jules Verne. Les sites rivalisent de beauté et d’originalité, pour ne citer que l’Isalo, Ifaty, Tsimanampesotse, et autres Anakao, Itampolo, ou Lavanono, tandis que les tombeaux colorés sont aussi grands que des mausolées. Le pa-ra-dis ! Surtout si on est fan de moto ou de quad, ajouteront les adeptes du tourisme d’aventure…
      Ce n’est pas tout. Une autre bénédiction du ciel a pris la forme d’une espèce de figuier de barbarie, appelée ici « raiketa ». Ce cactus est une assurance-sécurité car il constitue de véritables murs infranchissables autour des cases. Il a même aidé les guerriers rebelles à piéger les corps expéditionnaires envoyés par Gallieni. Mais il est aussi autre chose : quand les habitants sont fatigués de leur quotidien, ils peuvent se régaler de ses fruits charnus et comestibles. Pilée, leur chair spongieuse donne aussi un liquide au goût, certes, pas très agréable, mais désaltérant. Même les zébus peuvent se nourrir de ses plants roussis au feu pour éliminer les épines. Alors, quel est l’impudent qui a osé dire qu’il y a un enfer dans cet Eden où Zanahary a anticipé sur tous les besoins Le démenti venant de haut lieu n’a pas tardé : Non, Il n’y a pas de « kere » dans le Sud malgache, juste quelques cas de « malnutrition aiguë » par-ci, par-là. Toute ressemblance avec des personnes aimant se perdre dans des méandres sémantiques, pour parler de pâte gingivale plutôt que de dentifrice, et d’acide acétylsalicylique plutôt que d’aspirine, ne serait que pure coïncidence. D’ailleurs, « on » a prévu de se réunir à Ambovombe pour en discuter. « On » ferait mille fois mieux de réfléchir sur cette phrase du Père Pedro : « Un combat contre la pauvreté ne se mène pas par des décrets, des lois, des discours, mais par une présence permanente et un travail concret, avec et au milieu des pauvres ».
      Il peut arriver que le spectacle des ventres d’enfants enflés outre-mesure dépasse le supportable, n’en déplaise aux négationnistes. Surviennent alors de dramatiques dérapages comme ceux d’avril 1971. Combien de morts cette jacquerie de la faim a-t-elle fait dans les rangs des fières populations du Sud 500, selon les sources officielles. De 7 000 à 10 000, d’après les envoyés spéciaux du Monde et du Figaro. Il semblerait que l’estimation la plus proche de la réalité soit celle de 3 000 victimes. Car la répression par les forces de l’ordre a atteint les limites de la barbarie, à un point tel que, visionnant un reportage réalisé par la télévision nationale, le président Philibert Tsiranana a refusé d’y croire, et a tancé le chef d’équipe en ces termes : « Je vous ai demandé un reportage, et non pas tous ces trucages ! » Lui aussi n’a pas supporté le choc des photos, mais ne suivez surtout pas mon regard…
      Monja Jaona perdit un de ses fils lors de ces évènements. Ayant lui-même été fait prisonnier, il demanda l’autorisation de participer aux funérailles sans ses gardes, par respect pour son rang de raiamandreny. Elle lui fut accordée. Après avoir accompli ses devoirs de père, il revint dans sa cellule. La parole donnée, c’est cela le Sud, le vrai.
      Un jour ou l’autre il faudra qu’il y ait la guerre
      On le sait bien
      On n’aime pas çà mais on ne sait pas quoi faire
      On dit c’est le destin
      Tant pis pour le Sud
      C’était pourtant bien
      On aurait pu vivre
      Plus d’un million d’années
      Et toujours en été.
      Un été qui dure treize mois sur douze, au pays des Antandroy et des Mahafaly. Mais où diable Nino Ferrer a-t-il composé cette chanson prémonitoire, qui donne mauvaise conscience ?"
      Tom Andriamanoro

    • 22 février 2016 à 11:55 | Bena (#494) répond à francais

      « tip top, tip top », izany no feon’ny sirène rehefa mandalo ry zareo vaventy.

    • 22 février 2016 à 11:58 | Paulo Il leone (#6618) répond à francais

      Avec le recul on aurait préféré que Monja Jaona perde l’autre fils celui qui faisait des chèques en bois et était interdit de chéquier quelques mois avant putsch de 2009 et qui quelques mois plus tard fut installé PM par le rat-dzoul et, .... ô miracle s’est mis à rouler en Hummer du jour au lendemain !
      C’est le fameux « miracle économique à la malgache » ! mdr !
      Bref, il ne fait aucun doute que son infâme rejeton, j’ai nommé roindefo, a terès vite su à quel « malsain » se vouer !

      PS : le sud idillyque c’est aussi les kidnappings et assassinats de touristes impunis, le vol de zébus sport national, la prostitution d’adolescentes avec la bénédiction de la famille, le meurtre des jumeaux etc etc ... Tonga soa au pays du fiha-« banana » !

    • 22 février 2016 à 12:00 | Paulo Il leone (#6618) répond à francais

      Avec le recul on aurait préféré que Monja Jaona perde l’autre fils celui qui faisait des chèques en bois et était interdit de chéquier quelques mois avant putsch de 2009 et qui quelques mois plus tard fut installé PM par le rat-dzoul et, .... ô miracle s’est mis à rouler en Hummer du jour au lendemain !
      C’est le fameux « miracle économique à la malgache » ! mdr !
      Bref, il ne fait aucun doute que son infâme rejeton, j’ai nommé roindefo, a terès vite su à quel « malsain » se vouer !

      PS : le sud idillyque c’est aussi les kidnappings et assassinats de touristes impunis, le vol de zébus sport national, la prostitution d’adolescentes avec la bénédiction de la famille, le meurtre des jumeaux etc etc ... Tonga soa au pays du fiha-« banana » !

    • 1er mars 2016 à 01:16 | jipece (#9447) répond à francais

      C’est vrai que cette région Androy semble être un petit paradis. J’y suis allé en Novembre dernier pour lancer le projet de construction d’une école, dans un petit village près de Tranoroa.
      J’ai bien aimé votre description, comme j’ai aimé la simplicité et l’efficacité des gens que j’ai rencontré là bas.
      J’ai fais parvenir votre commentaire aux membres de mon association.
      Lorsque l’école sera terminée et c’est en bonne voie, nous nous occuperons de la faire vivre en finançant les instituteurs etc…
      Merci

  • 22 février 2016 à 09:31 | harmelle (#5862)

    « Sans oublier l’adduction d’eau potable et/ou la réhabilitation des infrastructures existantes. »
    Ouf ....jusqu’à la dernière phrase , j’ai cru que la cause du problème avait été oublié .....

  • 22 février 2016 à 10:27 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Assalamo alaokoum

    Mieux vaut tard que jamais et que cela serve de leçons à tous nos gouvernants actuels et futurs.
    D’où vient le financement nécessaire à la réalisation de ces actions immédiates pour 100jours ?
    Figure-t-il dans le budget initial 2016 ?
    On craint le pire après car il y a trop de dépenses non budgétisées qui relève de l’urgence à l’heure actuelle (la francophonie, la sécheresse, les élections et les dégâts cycloniques éventuels sans parler du remaniement maintes fois annoncé et repoussé, etc..).

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