Élection transparente, se déroulant dans le calme et organisée avec célérité dans les règles de l’art démocratique et républicain. Ce sont pour une frange non négligeable de citoyens et contribuables, des litanies. Ils les ont entendues depuis plusieurs décennies. Ils s’insurgent en effet contre la proclamation des résultats alors que leurs requêtes n’ont même pas été considérées comme ils l’estiment ; les textes disent effectivement que la procédure n’est pas suspensive. Quand le « développement » l’exige et que le chef de l’Etat l’a suggéré, les résultats ont dû être proclamés rapidement. Hier, ce fut la proclamation dans la circonscription administrative d’Antananarivo. Ce jour, celle de Fianarantsoa sera rendue. Et bien sûr, les autres ne vont pas tarder car le « grand manitou » a parlé.
De même les félicitations et les encouragements des partenaires techniques et financiers. Ceux-là sont toujours prêts à financer et à apporter leurs appuis à n’importe quel programme car Madagascar est souverain. Le Madagascar Action Plan (MAP) est souverain ; il est malgache. Mais ayant été associé à toutes les campagnes électorales dont la toute récente et dont les résultats ont fait l’effet d’une bombe dans la capitale et ses alentours, cette frange de l’opinion publique estime que la défaite des uns ou la victore des autres signifient le rejet ou l’adoption du MAP. Le commun des citoyens n’en sait plus rien. En tout cas, il se demande si les bailleurs de fonds ont eux aussi déjà programmé dans leurs négociations avec les pays amis et leurs contribuables les financements des projets malgaches inscrits dans le MAP.
Ne s’embarrassant pas de toutes ces interrogations, une autre opinion se résigne en disant que le « grand manitou » est en phase avec tous les bailleurs de fonds comme sa poche depuis 2002. Il les connaît du bout des doigts et il maîtrise tous les rouages des négociations internationales en matière de business.
Aujourd’hui, le pays est en état de se développer rapidement. C’est vraisemblablement la raison pour laquelle la Chambre de Commerce vit-elle une élection qui n’en est pas une.
Un électeur a été désagréablement surpris par le simulacre de « fifidianana » qui s’est déroulée hier. « La liste unique est en marche et les politiciens sont en retard par rapport aux grands opérateurs, aux décideurs économiques et financiers du pays », déclare-t-il à la sortie du bureau de vote. « Je n’ai pas choisi mais j’ai voté, dit-il en ajoutant en malgache » nandatsa-bato e ! ".
Le temps presse a signifié le ministre du Commerce et de l’Économie, qui n’est autre que le nouveau secrétaire général du parti au pouvoir, le TIM.
