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Politique

Gabriel Rabearimanana et le docteur Honoris Causa d’Iavoloha

« De qui s’est-on moqué ? »

mercredi 19 décembre 2007 |  3130 visites  | RAW
Quelles ont été les véritables motivations des instigateurs de cette cérémonie ?

Citoyen et universitaire, le Pr. Gabriel Rabearimanana n’a pu s’empêcher de réagir, non sous anonymat comme d’autres l’ont fait mais en tant qu’intellectuel responsable, par rapport aux actualités universitaires. Interrogé quant à ces décorations et à ces premiers concours d’agrégation dans le pays de ces derniers jours, il admet que le pouvoir actuel a généreusement contribué sur le plan financier pour la formation d’une trentaine de nouveaux professeurs agrégés de médecine. « Je peux parfaitement comprendre que, sensible à cet appréciable service rendu, l’Université d’Antananarivo ait tenu à exprimer sa reconnaissance à ce pouvoir à travers Marc Ravalomanana, Chef de l’Etat. Mais à mon avis et honnêtement, les responsables de l’Université, avaient le choix entre plusieurs possibilités pour manifester sa gratitude, sans verser dans le ridicule, et sans ridiculiser le n°1 de l’Etat malgache en le déclarant Docteur Honoris Causa ».

Pour les personnalités étrangères

Sollicité à s’expliquer davantage, notre interlocuteur suggère ses réflexions au nom de l’éthique et de la déontologie qui doivent présider à tous nos actes. « D’une part, il me paraît nécessaire de rappeler que le décret officiel pris en Conseil de Gouvernement le 17 août 2004 est toujours en vigueur. Il stipule sans équivoque que ce titre honorifique qui, précisons-le, n’est pas un diplôme stricto sensu, est décerné « aux personnalités étrangères en raison des services éminents rendus aux arts, aux lettres, aux sciences et techniques » à Madagascar. Dès lors, Marc Ravalomanana n’étant pas de nationalité étrangère, nous tombons en plein dans l’illégalité. Et cela ne souffre d’aucune discussion ».

D’autre part, une question s’impose : qui donc, a pris l’initiative de cette décision qui n’honore pas l’Université et ne grandit pas celui auquel on a décerné le titre ? Ce responsable là, ou plutôt ces responsables là, ne pouvant ignorer l’existence et la validité du décret mentionné ci-dessus, ont transgressé une réglementation explicite et claire. « Ce qui est illégal, et pour le moins regrettable ».

Poursuivant ses réflexions, Gabriel Rabearimanana s’interroge si au-delà de tout ceci, des « responsables universitaires » qui ont proposé le titre n’ont pas trompé le chef de l’Etat, qui, probablement n’était pas au courant de ce décret, et a accepté de bonne foi le titre.

Ridicule

« Mais quelles ont été les motivations de ces derniers ? » s’interroge cet enseignant chercheur. « Ignoraient-ils vraiment ce décret ? Si c’est le cas, c’est une faute grave », affirme notre vis-à-vis. « Ont-ils agi par courtisanerie à l’égard du Grand Chef ? Si c’est le cas, c’est indigne pour des Universitaires ! Ont-ils été guidés par d’autres motifs moins avouables encore ? Je laisse chaque citoyen, chaque universitaire, juge », conclut ce Maître de Conférences.

En tout cas pour le profane et sur la base du décret sus-mentionné, l’attribution non réglementaire de ce titre honorifique et cette « cérémonie solennelle » qui l’a accompagnée au palais d’état, ont fait rire sous cape beaucoup d’observateurs avertis et ont interpellé nombre d’universitaires qui estiment que l’Institution à laquelle ils tiennent, a été ridiculisée.

« De qui s’est-on moqué ??? » Car le Number One du pays n’est pas sorti indemne de cette monumentale bavure volontaire déclare Gabriel Rabearimanana de l’Université d’Antananarivo…

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